jeudi 31 janvier 2008

A penny for your toughts

«Un sous pour vos pensées». Pour ceux qui l'ignore, c'est une expression anglaise (la langue là) pour les gens dans la lune, un peu pour dire «Qu'est-ce qui te distrait comme ça?». Des pensées j'en ai des milliers. J'en partage, gratuitement :), quelques unes ici avec vous. Toutefois, certaines sont plus tenaces que d'autres. Ces pensées sont des désirs, la plupart du temps. J'ai toujours été comme ça. J'ai envie de quelque chose pendant très longtemps et j'atteins un point, à un moment donné, où il faut que je l'aie là, maintenant. C'est presque maladif. Ça a été comme ça pour beaucoup de choses dans ma vie. Et, la plupart du temps, par hasard ou non, ces choses sont venues à moi. Je commençais à en avoir marre de devoir me fier sur des «lifts» pour revenir chez mes parents? Du jour au lendemain, ma mère m'appelle pour m'informer d'une voiture que je pourrais acheter.

Je crois qu'on pourrait appeler ça : être «rendu-là». Sauf que j'attends jusqu'à l'extrême avant d'agir. Avant, quand j'étais en appart mais chez ma mère (celle-ci vivait avec moi deux jours semaine, pour son travail), je devais quand même avoir son approbation pour plusieurs décisions. Après, je me suis mise à assumer mon loyer et tout le reste. J'ai déménagé avec l'Élu en pensant m'être affranchie ENFIN de sa gouverne. Pour me rendre compte que j'étais tombée de Charybde en Scylla. Rien de bien dramatique on s'entend, l'expression est un peu forte même. Mais je constate graduellement que le fait de vivre en couple, c'est, dans un sens, encore avoir à demander des permissions. Sauf que, comme je n'ai pas vécu d'entre deux, comme je n'ai pas été seule et totalement indépendante, j'ai encore beaucoup de difficulté à accorder de la valeur à mes envies et mes désirs. Et parfois, j'ai tort, d'autre fois, ce sont simplement des désirs qui se contredisent ou qui ne s'accordent pas. Rarement, les choses sont simples et simultanées.

Quand j'entendais dire que la vie de couple était faite de compromis, je n'étais pas d'accord. Je ne croyais pas qu'il fallait renier ce qu'on est pour le bien du couple. J'ai maintenant compris que j'avais tort et raison à la fois. J'avais raison car le fait d'être en couple ne doit jamais nous amener à renier ce qu'on est ou à faire de compromis sur nos valeurs primordiales. Mais, là où j'avais tort, c'est que le compromis est essentiel au couple, mais dans les détails. C'est là qu'il est important de négocier et de concilier. Et c'est pourtant ce qui est parfois le plus difficile. Je n'avais jamais vécu ça encore. Pendant les 3 ans où j'ai vécu avec mon ex, je prenais toutes les décisions. C'est d'ailleurs ce qui a causé notre rupture, je lui reprochais son manque de tonus et d'initiative. L'exemple que j'ai de mes parents, c'est un homme pourvoyeur mais pris en charge en totalité pour les responsabilités (au grand dam de ma mère). Alors me retrouver soudainement dans une relation d'égale à égale, où je dois apprendre à respecter l'autre dans ses limites, c'est du sport.

En fait, je crois que c'est l'apprentissage de toute une vie.

Un sous pour mes pensées? Je les donnes gratuitement. Parce que dans tout ça, en réalité, ce n'est pas l'autre que je dois apprendre à respecter. C'est moi. Et c'est ça, l'apprentissage le plus dur de tous.

mardi 29 janvier 2008

Ma graine

Je me suis toujours demandée ce qu'était la différence entre un grain et une graine. J'affirme donc ma féminité en ce jour et au lieu de mettre mon grain de sel, j'y vais fièrement de ma graine. Melting-pot de réflexions:

1- J'ai vu le Père Noël ce matin. Il est en vacances avec son chien dans le quartier Saint-Roch. Il a pris un peu de poids (tous ces biscuits à croquer) et a raccourcis sa barbe (entretien annuel). Il est vêtu d'une chemise carreautée rouge et d'un long manteau de fourrure sans manches. Il a l'air épuisé.

2- J'ai fait une découverte très importante. Avez-vous remarqué que, depuis deux ans, il y a de plus en plus d'algues bleues dans l'eau au Québec? Et avez-vous remarqué que, depuis ce temps, TOUT LE MONDE tombe enceinte? Paraît même qu'un homme est tombé enceinte dans le sud de l'Ontario. Hasard? J'en doute fort. La corrélation est évidente. Faudrait mettre une commission là-dessus...

3- Sur une note plus sérieuse, le vingtième anniversaire de la victoire de Morgentaler pour la légalisation de l'avortement a suscité plusieurs publications de statistiques sur l'avortement au Québec. Entraînant, de ce fait, plusieurs textes et opinions un peu partout. J'ai lu, entre autres, le billet de Patrick Lagacé sur le sujet et, surtout, les commentaires. Je voulais me joindre au bal mais, après quelques instants de recul, je me suis sentie envahie d'une grande tristesse et je n'ai pas trouvé quoi dire qui pourrait, en peu de mot, résumer un sujet aussi complexe. Par contre, je me suis demandée de quel sexe et quel âge avaient chaque intervenant. Car, pour avoir été assez récemment une jeune adolescente, la question n'était pas aussi manichéenne que les opinions exprimées. Je laisse de côté les stupidités du genre «au moins donnez-les en adoptions, ça coûte 10 000$ adopter une petite chinoise», comme si avoir un enfant était vide de conséquence pour une femme. Mais ce qui me chagrine le plus, c'est la dureté des jugements, la généralisation et, surtout, l'ignorance de ce que c'est, être une jeune fille adolescente. Une jeune adolescente, en TRÈS grande majorité, c'est insécure, ça n'a pas une très bonne estime de soi et ça se cherche en maudit. Ça vit très mal le rejet et le rejet, elles le risquent si elles disent non. D'ailleurs, entre autre avec le sujet du condom invisible, on a de plus en plus la preuve que les hommes ne se sentent pas concernés par la contraception (1 homme sur 2 refuse de porter le condom lors de relations à risque). Alors demander à une fille qui n'a pas le droit d'acheter de l'alcool ou de voter, de faire des choix éclairés (et sans qu'elle ait nécessairement l'éducation sexuelle et l'information nécessaire, en plus de la maturité, pour faire ces choix) qui vont influencer le reste de son existence d'une façon encore plus directe, je crois que c'est un peu se foutre la tête dans le sable. Et même plus tard, certaines femmes sont prêtes à être mère très tard ou même jamais. On peut avoir 28 ou 35 ans et se sentir incapable d'élever un enfant.

J'ai la chance de ne jamais être passée par là, mais plusieurs de mes amies ont eu à se faire avorter à 14, 16 ou 18 ans. Et ce n'est jamais facile, ce n'est jamais sans conséquences, ce n'est jamais vide de sens. Je crois cependant que chaque enfant, dans la mesure du possible devrait être désiré. J'ai connu une fille que sa mère n'aimait pas. Aussi inconcevable que cette notion pouvait être à mes yeux, j'ai pu le constater, sa mère ne l'aimait pas. Tombée enceinte à 17 ans, en région, forcée par ses parents à marier le père de son enfant, prisonnière pendant 20 ans d'un mariage malheureux, rejetant tout son amour vers un fils qu'elle a eut plusieurs années plus tard (avec un autre homme?) et, surtout, dévidant toute sa colère et sa peine sur sa fille, source indirecte de ses malheurs et responsable, à ses yeux. Oh elle ne la battait pas, elle ne criait pas après sa fille. Elle l'ignorait. La nourrissait sans lui parler, lui donnait de l'argent sans la regarder, complètement indifférente et apathique. Mon amie était dépressive, suicidaire, consommatrice de drogue. J'ai dû mettre fin à nos liens après mes vaines tentatives pour l'aider, me sentant aspirée dans sa mélancolie et sa détresse.

Donc, je crois que le choix ultime revient, de juste droit, à la femme. L'homme a le droit de donner son opinion. Mais l'homme a toujours le choix de partir. Ce n'est pas rare, après un an ou deux ans, que l'homme parte en disant: c'est trop pour moi, je n'en peux plus. Combien prennent leurs responsabilités TOUTE LEUR VIE? Très peu. La femme est, ultimement, la seule qui a la charge de 100% des conséquences et des responsabilités. Le choix devrait donc lui appartenir à 100%. Je crois sincèrement que toute femme qui avorte a une part d'elle-même qui va le regretter toute sa vie. Au même titre que, depuis ma fausse couche, même si je ne savais pas être enceinte, même si ce n'était pas planifiée, une partie de moi suit virtuellement l'évolution de cette grossesse interrompue. Mais mettre un enfant au monde est un geste très lourd de conséquence, pour la mère et pour l'enfant. Et pour le père. Et je crois que chaque cas est particulier, chaque femme a ses raisons pour avorter. Et ramener ce geste à des statistiques, à un chiffre qui, pour certain, peut sembler alarmant, c'est mettre de côté l'aspect humain, personnel et individuel de chacune de ces femmes qui choisissent de mettre fin à leur grossesse.

4- Dans la même veine, j'en ai marre d'entendre dire qu'il faut faire des bébés. J'en ferais douze moi des tabarnouches de bébés. Trouvez un moyen pour qu'on puisse payer le loyer, la bouffe, les couches, les vêtements, l'électricité avec UN SEUL salaire de 35 000$ et je vais vous en faire moi des bébés. Ça coûte pas rien faire des enfants cibole! Pis moi je mettrai pas une douzaine de ptis à la garderie!

5- Yen a marre aussi des gens qui critiquent 3600 secondes d'extase. Dieu ou quelqu'un d'autre nous a accordé la grâce de ravoir Marc Labrèche et les autres à la sauce Fin du monde. Arrêter de tergiverser sur les attentes du mot «extase» pis profitez en!!!!

Sur ce, je vais vous donner un break. Vous savez maintenant ce qui me fait monter le lait en yogourt depuis une semaine. Pour le prochain billet, je résous les mystères de la vie. Posez moi vos questions, j'ai TOUTES les réponses :)

p.s.:
Ma question à moi: Combien de fois on peut tomber amoureuse du même homme?
Ma réponse: un nombre infini, du moins je l'espère :)

jeudi 24 janvier 2008

Dis-moi donc...

C'est le titre d'une chanson de la (jusqu'à preuve du contraire) défunte formation Hudon-Placard.

«Maudit que ce serait don plaisant/
Si tout allait ben/
Même la craque dans mon windshield/
M'énarverait moins/
J'aimerais ça pouvoir te dire/
Qu'on va s'en sortir/
Avant d'prendre le champ»

Moi, j'ai une craque dans mon windshield qui m'énarve depuis quatre ans. Je souris à chaque fois que j'entends le refrain. Mais aujourd'hui, pendant que la chanson joue dans mon iPod, mon attention est drainée par la guitare lancinante et mélancolique. J'ai des souvenirs de Tadoussac et de l'été qui se bousculent dans ma tête. Ya des chansons qui me remuent, qui me troublent. Surtout celles qui ont été la piste sonore de certains moments de ma vie. L'Élu me niaise depuis deux jours parce que j'ai eu le malheur de lui dire qu'un de mes anciens amants avait eu la mauvaise idée de faire jouer Ruby Soho (Rancid) en boucle pendant toute la première nuit qu'on a passé ensemble. (Leçon à retenir: ne plus jamais rien dire à cet homme!)

Say it ain't so, de Weezer, me donne tout le temps le goût de brailler. C'est la chanson qui me vire le plus à l'envers et ce depuis aussi loin que je me rappelle. Paraît que la mémoire olfactive est la plus puissante chez l'humain. C'est probablement vrai, chaque fois que je me mets du fard à joue Lancôme, je sens ma mère. Mais, pour moi, c'est la musique qui ravive le plus d'images et de souvenirs dans ma tête. J'ai tendance à écouter une chanson en boucle quand elle me plaît. Au secondaire, je m'étais enregistré une cassette (audio, je me sens dinosaure soudainement) avec Don't Cry, de Gun's N Roses, non-stop sur les deux côtés. Après, ça a été la fonction Repeat 1 des lecteurs CD. Maintenant, ce sont les lecteurs Mp3 et la touche |<< qui font mon bonheur.

J'ai une minuscule tendance à l'excès quand j'accroche sur quelque chose, que ce soit le tartare de saumon, les Stargate ou les polars de Kathy Reichs. Mais la musique, c'est le médium qui vient me chercher le plus loin. À part le hip hop, il n'y a pas vraiment de genre qui me rebute. Même le country/western me rappelle mon grand-père. Le métal me fait vibrer par en dedans, le spectacle de Metallica au Colisée a été un moment fort de mon expérience musicale. Les ballades des groupes alternatifs ont meublées mon adolescence. La musique folk/pop québécoise accompagne mes virées avec l'Élu. Je vis même un retour au classique depuis quelques semaines.

Mais le plus beau dans tout ça, c'est qu'il y aura toujours de nouveaux airs à fredonner, des nouvelles mélodies pour nous envoûter, des nouvelles paroles qui font rêver...

lundi 21 janvier 2008

Ceuses qui l'aiment pis ceuses qui l'aiment pas

Bon lundi chers fouineurs de web! Je suis toujours sur ma lancée de Stargate, Atlantis cette fois. C'est honteux de passer mon temporaire temps libre effouarée devant la télé. Quelqu'un avec un minimum de discipline en profiterait pour perdre les centimètres qui s'accumulent sur mes hanches au point que mon linge est à la limite de ne plus me faire.

Donc, mon sujet d'aujourd'hui. Hier, l'Élu et moi sommes allés au cinéma. Comme, depuis la fermeture du StarCité de Ste-Foy, il n'y a maintenant que très peu de films en v.o.a. dans la ville de Québec, nous nous limitons aux films québécois et autres versions originales en français. Donc, nous sommes finalement allés voir, hier, l'Âge des ténèbres de Denys Arcand. Je suis une fan finie de Marc Labrèche et mon deuil de La fin du monde est à 7h a pris fin samedi dernier lorsque j'ai pleuré de rire devant 3600 secondes d'extases. Donc, l'Âge des ténèbres.

Je m'attendais à de la bouette. Je n'avais pas vraiment trippé sur les Invasions barbares et je n'avais entendu que de mauvais commentaires. Et bien je dois vous dire ceci: j'ai a-d-o-r-é!
Au risque de répéter ce qui a été dit partout, Marc Labrèche est sublime. Je n'ai pas aimé, des Invasions barbares, la retenue. En cela qu'on a voulu mettre l'emphase sur une situation en la poussant plus loin que nature. Mais, j'ai pour mon dire, que tant qu'à aller loin, autant aller dans l'excès. L'Âge des ténèbres va très loin, dans la satire, dans le sarcasme, dans le ridicule. Et c'est ce qui lui donne tout son poids, tant dans l'art que dans le discours. Les mise en abîmes dans l'imaginaire de Jean-Marc Leblanc sont sublimes. Je crois que l'art a plus d'impact en allant plus loin que la réalité plutôt qu'en la mimant et en l'amplifiant. D'où mon aversion pour la téléréalité. Tout le long du film, je me suis sentie oppressée par la complexité du monde dans lequel les personnages évoluent, par l'impersonnalité de leurs relations, par l'infantilisation de l'individu. Je me suis sentie étourdie par l'abondance de conventions, par la pression du conformisme, par les attentes que chacun s'impose et impose aux autres.

Toutefois, à l'instant où l'autobus arrive à la campagne, à partir du moment où on se retrouve près du fleuve, dans la campagne, je me suis sentie libérée. Curieusement, presque au même moment, l'Élu et moi avons poussé un grand soupir. Je retiens de ce film une confirmation du sentiment qui m'habite depuis longtemps, à savoir que la seule façon, à mes yeux, d'aspirer à une existence plus simple et de vivre à un rythme plus lent, implique de vivre loin de la ville et son effervescence.

En tant qu'historienne et ancienne joueuse de Donjon & Dragons, je dois avouer que le GN* m'a soufflé et j'ai adoré les références historiques (j'ai été la seule à éclater de rire dans la salle quand le personnage de Jean-René Ouellet a fait référence à Godefroy de Bouillon). D'ailleurs, si je ne m'abuse, Denys Arcand a une formation en histoire et une légende circule à l'Université Laval comme quoi les personnages du Déclin de l'empire américaine seraient inspirés de certains professeurs retraités et d'autres, encore en place, de la Faculté d'Histoire. Malgré nos interrogatoires, nous n'avons jamais pu avoir confirmation mais nous avons un sérieux doute pour une prof en particulier héhé.

En conclusion, je dirai donc que ce film comporte un aspect très théâtral et éclaté qui me le fait apprécier encore plus que n'importe quelle imitation amplifiée de la réalité. De plus, son thème fondamentale et la façon dont celui-ci est exprimé trouve un écho en moi. Finalement, l'emballage foncièrement historique de la chose ne peut que me faire sourire. Oh, et la distribution est impressionnante et éblouissante! Chapeau!


*GN: Grandeur Nature. Plusieurs joueurs de Donjon & Dragons ou autre jeu de rôle semblable, se regroupent pour participer à une séance de jeu «théâtrale» et active, plus ou moins élaborée et longue selon les moyens disponibles.

vendredi 18 janvier 2008

Le conflit amoureux

«Dupé par son attitude légère et inconsistante, convaincu que son offre n’est que le résultat de son propre ennui, il n’eut aucune pudeur à lui lancer au visage toutes les raisons pour lesquelles il ne pourrait jamais l’aimer, pourquoi il ne pourrait jamais la croire, pourquoi le simple fait qu’elle s’offre à lui n’est, à ses yeux, qu’une preuve supplémentaire qu’elle se joue de lui et tente de rire à ses dépends. Tout absorbé par sa diatribe vindicative, il ne voit pas les larmes qui coulent sur son visage, il ne voit pas ses épaules sursauter sous le coup de chacune de ses paroles, qui lui vont droit au cœur et la blesse plus que la lame ne saurait le faire. Il ne perçoit pas le rejet et l’insulte qu’elle ressent à chacun de ses propos, confirmant en son cœur cette insécurité maladive qu’elle dissimule tant bien que mal sous cette attitude désinvolte qui lui est propre. À la fin de sa tirade, il l’intime de ne pas feindre la douleur, qui n’est, selon lui, qu’une ultime tentative pour maintenir cette mascarade. Et puis le silence. Tentant de rassembler autour d’elle les lambeaux de sa dignité, ravalant son orgueil, elle essuya ses larmes et tenta de se lever, mais en vain. Retombant assise sur le lit, il comprit qu’il avait peut-être été trop loin. Il s’assit à côté à ses côté, elle lui tourna le dos aussitôt, refusant de révéler tout le mal qu’il venait de lui faire. Lentement, il comprit que sa colère était dirigé contre lui-même, lui qui avait tant souffert par le passé, lui qui s’était promis qu’on ne l’y reprendrait plus jamais. Il comprit que sa colère était issue de ses propres sentiments pour cette femme, belle et dangereuse, en qui il avait cru et à qui il avait fait confiance, confiance dont elle s’était finalement montrée digne, puisque personne jusque là ne lui avait accordé la sienne. Il comprit que cette femme était fragile et blessée par la vie, qu’il avait été pour elle une bouée, un mentor, un ami, quand tous les autres la répudiait. Et il comprit qu’il l’aimait et qu’elle l’aimait, elle aussi, malgré sa légèreté et sa désinvolture, qui cachait la vraie nature de ses sentiments. Lentement, il prit de ses mains le visage baigné des larmes qu’elle ne pouvait retenir. Il la regarda et lui sourit. Et malgré sa peur, malgré les risques, il rapprocha son visage du sien, lui murmura à l’oreille « S’il te plaît, ne joue pas avec moi » et l’embrassa. Elle se raidit sous le baiser qu’elle n’espérait plus et, lentement, ils plongèrent tout deux vers un horizon qu’ils n’avaient pas anticipé, vers un amour qui s’était sournoisement installé en eux, à leur insu. Ils comprirent que leurs blessures et leurs peurs les avaient instinctivement amenés à être sur leur garde. Enfin, finalement, ils s’abandonnaient à ce qu’ils avaient longtemps combattu, sans voir que leurs efforts ne pouvaient, ultimement, que les lier pour toujours.»

Dans toutes les histoires d'amour, qu'elles soient le centre de l'histoire elle-même ou une trame secondaire, les bonnes histoires d'amour ont toutes ce moment de tension extrême, ou tout peut basculer d'un côté ou de l'autre. Dans Pride and Predjudice, ce moment se produit quand Elizabeth visite Pemberley et que Darcy surgit à l'improviste. Oh bien sûr, il ne s'agit en rien d'un conflit comme la scène narrée plus haut, mais la tension et la surprise ont le même effet. Toutefois, les scènes qui me bouleversent le plus sont celles du conflit amoureux. La trentaine de lignes, ci-haut, qui résume une scène de cinq minutes environ de l'épisode en question (je ne vous dirai pas lequel), fait partie de celles-là. Je pourrais vous trouver une centaine de livres, films, séries, qui contiennent une scène de ce genre. Rien n'est réinventé. Et pourtant, chaque fois, mon coeur s'emballe, j'arrête de respirer et j'ai une boule dans la gorge jusqu'à ce qu'il ou elle (selon qui a le gros bout du bâton) embrasse l'autre. Comme quoi, quand c'est bien fait, je me surprend inévitablement à y croire...

La dépendance

Je me sens en panne aujourd'hui alors que je voudrais bien vous entertainer mais que mon cerveau ne répond pas. Depuis le début de la semaine, je suis retombée à mes anciennes amours: la sci-fi. Il n'est plus nécessaire de préciser ici ma nature de geek. Heureusement, je n'en suis pas encore au point de hanter les conventions et autres. Donc, je me retape la 9e et 10e saison de Stargate SG-1, question de me remettre dans le bain en attendant le premier de deux films, prévu pour mars, qui mettront un point final à toute la saga. J'ai également entamé le spin-off qui devait, au départ sonner le glas de SG-1 il y a 3 ans, Stargate Atlantis.

Tous ces détails inintéressants au néophyte pour vous parler de ceci: j'ai un petit problème de dépendance avec l'imaginaire. Lire un livre ou écouter un film qui se suffit en soi, ça me va. Mais en fait, je me jette avec avidité dans tout univers qui se prolonge en série. Le seigneur des anneaux, les livres de Kathy Reichs, les téléséries à la Sex and the City, Cashemere Mafia, Invincibles, Minuit le soir, Sophie Paquin, etc. et, enfin, les séries de science fiction, qui ont leur mythologie bien à elles. J'aime me plonger dans un autre univers, me perdre à travers l'identité des personnages. Toutefois, je deviens incontrôlable. C'est la même chose avec les jeux vidéos d'aventure. Je ne peux absolument pas m'en détacher avant la fin.

J'y passe des jours entiers, je traîne livre ou portable dans le bain, sur la table à manger, même dans le lit! Décrocher me demande une immense volonté. Dès que j'ai un instant de libre, j'y retourne. Je croyais que c'était une fuite de ma réalité mais je me rends compte que c'est plus que ça. Voyez-vous, enfant, le rejet dont j'étais victime m'a amenée à vivre dans ma tête, à vivre à travers mon imaginaire. Les livres ont été la première source de mes fabulations, ensuite la télé et les films. Au point où parfois, la réalité et l'imaginaire se confondaient. Je crois que dès ce moment, j'ai développé un genre de dépendance à l'imaginaire. J'ai besoin de cette stimulation mais, à la fois, je n'ai aucun contrôle. Seule la fin de l'histoire peut mettre fin à ma consommation.

Un jour peut-être, je formerai un groupe de soutien à ce sujet héhé

mardi 15 janvier 2008

Ya des choses qui vont pas ensemble

Un week-end mais en semaine chez mes parents. J'ai passé mon dimanche soir à faire découvrir le tartare de saumon à des amis et j'ai découvert, grâce à leur fille de deux mois et demi, que les bébés étaient assez performant dans l'art de faire des sucettes. L'Élu, qui en est incapacle, bouille de jalousie. Mon premier retour chez moi depuis que mes parents ont commencé à briser ma maison. En réalité, depuis 30 ans qu'elle existe, ma maison n'a été ni repeinte, ni redécorée, ni réparée (ou si peu). Comme tout tombe en ruine, mes parents ont décidé de tout refaire: plancher, toit, cuisine, salle de bain, couleurs, meubles, etc. Je pleure! Elle a l'air toute minuscule avec ses planchers nus, ses murs plâtrés, ses pièces vides et décharnées. Seule la cuisine, dernière étape au programme, est encore un peu fidèle à elle-même.

J'aurais aimé vous en dire plus mais la tristesse me hante depuis que j'ai traversé le fleuve. En effet, un chevreuil était coincé sur une glace, dérivant au milieu du fleuve. Les probabilités pour que celle-ci regagne la côte sont très minces. Il va soit mourir de froid, tomber à l'eau et se noyer, entrer en collision avec le traversier ou un autre bateau ou encore, idéalement, mourir d'une balle dans la tête, à l'aide de laquelle un de mes compatriotes, dans sa pitié, mettra fin à sa souffrance. Un chevreuil de mer.

jeudi 10 janvier 2008

Entrée en gare

Vous vous souvenez de mon train? Et bien aujourd'hui, il est officiellement entré en gare. J'ai rencontré le psychologue pour la dernière rencontre à laquelle j'avais droit et je ne sens pas le besoin de continuer ailleurs. Aujourd'hui, j'ai énoncé en mot ce que j'ai appris cet automne, ce que j'ai intégré dans ma façon de vivre, ce que j'ai accepté de moi, de mes limites, des limites de la vie elle-même. Et de le dire à haute voix a fait un bien fou. Je n'ai plus l'impression de tourbilloner vers un trou noir. J'ai accepté que l'avenir est fait d'imprévus et d'incertitude et j'apprends lentement à me détacher des certitudes du passé et du confort de l'immobilisme. Comme la contradiction vivante que je suis (c'est peut-être seulement ça l'étiquette de bipolaire qu'ils voulaient m'accoler), j'apprends à réconcilier mes extrêmes ou encore à faire des choix. À accepter de manquer certaines choses et de prendre le temps de réaliser toutes celles que j'ai le bonheur de vivre. La quête du moment présent quoi!

À ma mère, lorsqu'elle lui parlait de ce que je vivais, une de mes amies, sage, brillante, belle et nouvelle maman, a dit : «La Marsouine, elle trouve ça dur d'entrer dans le monde des adultes». Et elle a parfaitement raison. La description même que j'ai donné à ce blog en fait foi: les tribulations d'une petite fille qui fait semblant d'être grande. Et bien je ne ferai plus semblant, du moins, je vais essayer. Il n'y a rien de mal à être grande et ça ne m'empêche pas de redevenir petite une fois de temps en temps. J'espère d'ailleurs en être capable jusqu'à ma mort, de redevenir une petite fille.

Comme une alcoolique repentie, je dois prendre les défis un à la fois, affronter la vie un jour à la fois et surtout me tenir loin de mes démons (le stress, la surcharge de travail et de responsabilité, etc.).

Et vous savez le plus beau de tout ça? J'ai réussi tout ça sans la moindre petite pilule!


Embarquement pour tous les passagers! Prochaine station: l'Avenir!

mardi 8 janvier 2008

Girls and the City

Bonjour à tous! Comment allez-vous? (c'est vrai, je ne vous le demande jamais!)

Depuis deux jours, je me découvre en tant que femme au foyer et j'a-d-o-r-e! Enfin, la majorité du temps. Je fais du lavage, un peu de ménage, de la bouffe. J'ai passé la journée d'aujourd'hui à décrasser et réparer (avec l'aide ultime de mon frère, futur médecin et détenteur d'un doctorat es patentage) mon petit four à convection. J'ai reprisé mon pyjama préféré (qui a eu l'audace de fendre direct en dessous des fesses). Ma grand-mère est fière de moi.

Nous accueillons en ce moment même un nouveau lecteur, très chers amis. Ma chère maman, qui est absolument incapable de se servir d'un ordinateur sinon pour le fermer, me demandait depuis longtemps de trouver une solution pour qu'elle puisse lire mon blog. Après de longues et fastidieuses démarches, j'ai trouvé un moyen d'imprimer mon blog à la façon d'un livre. Grâce à Blurb, on peut préparer son blog à l'impression. Le hic, c'est que faut leur envoyer le fichier et ils en font un livre pour une quinzaine de dollar. Le truc, d'est de l'imprimer quand même. Oh il y a un filigrane qui indique que c'est une épreuve mais ça fait la job, comme on dit. Bienvenue dans le Club sélect La Marsouine, Maman!



Je n'ai pas ouvert un seul journal depuis deux jours, j'ai à peine surfé sur le web (sauf pour lire mes confrère bloggueurs), j'ai commencé à écouter la série Medium (avec Patricia Arquette).

D'ailleurs, pour conclure ce court et ô combien futile post, en vous parlant d'une nouvelle émission de télé: Cashemere Mafia. Les créateurs de l'une de mes émissions culte, Sex and the City (j'attends la sortie du film avec une impatience palpable) ont récidivé avec le même concept de base : quatre femmes à New York. Même quartet d'amies à la vie, à la mort, même dynamique délirante et rapide de la grosse pomme. Toutefois, les personnage sont relativement différents. On y retrouve Miranda Otto (c'est final, à partir de maintenant, ce nom va au rousse dans ma tête), qui a interprété Eowyn dans le Seigneur des Anneaux, Lucy Liu, qui se passe de présentation, Frances O'Connor, que jai adoré dans Mansfield Park et The Importance of Beign Earnest (avec le sexxxxxxy Colin Firth), et Bonnie Somerville, que je ne me rappelle pas avoir vu ailleurs mais qui, selon IMDB, a joué dans plusieurs téléséries (NYPD Blues, Friends, The O.C., pour ne nommer que celles-là).

Bref, si les 6 autres épisodes de la première saison se révèle de la même trempe que le premier, je crois qu'on est en buisness pour un succès! J'ai adoré! Même l'Élu n'existait plus, le chien en était à faire des mots avec des cubes lettrés pour attirer, en vain, mon attention. Les personnages sont intelligents, les dialogues, incisifs. L'intrigue de base semble pleine de promesse et j'aime beaucoup le fait que les enjeux soit sérieux, malgré la légerté du ton de l'émission, en général. En l'occurence, la difficulté pour les femmes, non seulement de conjuguer une réussite professionnelle hors du commun et la famille, mais aussi de composer avec le fait que cela les rends intimidantes et «moins femmes» au yeux des hommes. Certaines l'endossent en silence, d'autre s'y opposent. Bref, beaucoup de chose à explorer.

J'ai hâte à dimanche prochain!!!!

vendredi 4 janvier 2008

Bonne année grand nez, grosses fesses, etc.

Piiiiiiis vos Fêtes???? Les miennes? Je dirais que je suis très contente.... qu'elles soient finies! Non mais quelle période épuisante! Plein de monde à voir, plein de route à gober, plein de gens à remplacer... parce que soyons réalistes, mon fonctionnaire d'Élu, LUI, a été en congé pendant deux semaines. MOI, je remplace le monde en congé, les Fêtes sont un des moments forts de mon année professionnelle. Wouf!

Sinon, ma carte de crédit a fait une plainte pour mauvais traitement, mon dos me fait souffrir le martyr et menace de prendre ses cliques et ses claques et d'aller se faire voir ailleurs et j'ai découvert que CERTAINS enfants sont vraiment détestables (la plupart du temps, leurs parents ont beaucoup à voir là-dedans). En effet, j'ai assisté cette année, à une scène orgiaque, indécente et à la limite, obscène, de déballage de cadeaux. Quand on dit que des enfants déballent une trentaine de cadeaux chacun, exprimant soit une totale indifférence ou encore une surexcitation malsaine. C'était triste à voir. L'Élu et moi avons passé notre temps à nous regarder avec un air qui disait : «Jamais, au grand jamais! nous n'irons dans de telles extrêmes de pourrissage avec les futurs marsouinots et marsouinettes»

2008 donc hein? J'ai pris des résolutions, des vraies, pour la première fois de ma vie. J'ai décidé de me discipliner côté budget et de me remettre en forme. Pour ce faire, je me suis fait un budget et je me suis inscrit à du Seitaiho, la seule chose qui avait réussi à me faire du bien, il y a deux ans. Espérons seulement que je tiendrai le coup. J'ai aussi des souhaits pour 2008, mais ça, je ne les dis pas sinon ils ne se réaliseront pas.

En plus des résolutions, c'est le bon moment pour faire un petit bilan de la dernière année. Et qu'ai-je à en dire de cette année 2007? Plusieurs choses en fait. J'ai terminé, enfin, mon baccalauréat. Un mignon petit chien a fait son apparition chez nous, ainsi que plusieurs nouveaux électroménagers héhé. J'ai commencé puis arrêté un bacc en enseignement. Un peu plus tôt, cet automne-là, un petit marsouinot a fait son chemin, incognito, dans mon ventre, et est reparti, sans prévenir. Un peu plus et sa visite serait passée inaperçue.

Cette année en a été une de surprises, de rebondissements, de prises de conscience, de changements. Cette année, j'ai vieilli, j'ai mûri, j'ai appris. Cette année a été la première que l'Élu avons passé ensemble du début à la fin. Et heureusement qu'il était là cet Élu, on ne l'a certainement pas Élu pour rien et il s'est montré à la hauteur, pour un Élu.

J'ai l'impression d'avoir passé la dernière année à me préparer, à terminer les derniers préparatifs de ma vie. Et pour la première fois, j'ai l'impression qu'en 2008, je vais seulement vivre et en profiter, de cette mausus de vie!

Merci de me lire et de m'écrire! Vous aussi, vous êtes entrés dans ma vie cette année et j'espère que je me montrerai, moi, à la hauteur tout au long de celle qui commence!