mardi 11 août 2009

Trotte, trotte, trotte

Profitant du fait que l'Élu est en parental (congé) depuis le début juillet et jusqu'à la fin août, la petite famille bourlingue à droite et à gauche, visitant la famille et profitant du beau temps (il doit nous suivre parce qu'on en a eu pas mal nous!). Le retour à la maison est un peu bizarre, après autant de semaines en milieu rural, la faune urbaine est un peu déprimante, avec l'humidité et notre rue éventrée, le bar d'en face qui «bardasse» jusqu'à 3h du matin, etc. J'en viens à rêver à un petit coin de gazon qui m'attend quelque part, moi et ma marmaille en construction, je sais pas où et je sais pas quand. Mon compte en banque me donne envie d'abandonner cet espoir mais bon, la vie a une façon de nous surprendre parfois, qui sait, peut-être est-ce plus proche que je ne le crois.

C'est ainsi que la famille C. reprend temporairement possession de son appartement, en attendant d'aller faire une saucette à Montréal et de retourner chez mes parents le temps de louer notre appart à une famille française. Je n'aurais jamais cru dire cela mais je commence à avoir hâte que la routine reprenne, que l'Élu recommence à travailler, pas parce que je n'aime pas l'avoir à la maison mais parce que ça signifiera que ce sera le début de l'automne, de la stabilité et, du moins je me repais de cette illusion, du repos.

Mais la ville a ses bons côtés tout de même! En ce jour de son anniversaire, l'Élu a décidé que ce qui lui ferait plaisir, c'est de me faire plaisir (quel homme tout de même!) alors nous sommes allés reluquer les Nikon, choisir celui que nous achèterons la semaine prochaine, nous avons magasiné les accessoires de thé chez Balthazar et un petit diner au Largo a tout arrangé. Je reprend lentement goût à la ville alors que le vieux salon de barbier a finalement annoncé ses couleurs et que Limoilou aura un, je l'espère, super nouveau comptoir de sushi! Et je me dis que je n'ai qu'à réapprivoiser mon quartier, il réussira à me reconquérir d'ici la fin de la semaine...

mardi 21 juillet 2009

La Marsouine cause un scandale

Nous sommes de retour de vacances aux Îles-de-la-Madeleine. Nous étions partis deux semaines avec mes beaux-parents pour aller présenter le Marsouineau à la famille de mon beau-père dont ses arrières grand-parents (au bébé là, pas à mon beau-père sinon ils seraient mathusalemiens!).

Avant d'expliquer mon histoire, il vous faut savoir que j'allaite mon fils et ce n'importe où et devant n'importe qui. La pudeur a pris le bord pendant l'accouchement et la paresse a eu raison du peu qui me restait. Bref, l'expérience est des plus agréables et me rend la vie pas mal plus simple. J'ai déjà allaité dans des restaurants au Québec et parfois avec des vêtements qui ne me permettaient pas beaucoup de subtilité et j'ai été moi-même surprise de constater à quel point les gens sont à l'aise à la vue d'une femme qui allaite. Pour une fois que mes compatriotes m'épatent! :)

Le scandale n'a donc pas eu lieu lors de notre séjour madelinien mais plutôt pendant le trajet de retour. Nous avons fait escale dans la capitale du Nouveau Brunswick: Fredericton. Vu notre ignorance de la ville et l'heure tardive, nous avons choisi de souper au restaurant de l'hôtel. Mais Bébé était fatigué lui aussi et au moment où la soupe arrivait sur la table, il était devenu très très grognon et j'envisageais déjà de devoir abandonner le souper pour retourner à la chambre avec lui. J'ai donc opté pour l'option la plus simple: l'assommer à coup de lait maternel. Nous nous étions entassés à quatre dans une banquette en demi-cercle pour deux afin de mettre le siège de bébé dans le fond et j'étais «squeezée» entre l'Élu et le dit siège. Il y avait très peu de convives dans notre section du restaurant seulement un couple dans une banquette un peu plus loin et un autre qui prenait son dessert à une table de l'autre côté complètement de la pièce. Je défis donc subtilement mon soutien-gorge d'allaitement et achetai la paix en mettant Bébé au sein. Pouvant enfin relâcher mon attention, je revins dans la conversation de notre table. Je constatai pourtant beaucoup d'activité chez le couple à l'autre bout de la salle. La femme était assise dos à nous mais l'homme face à elle secouait vivement la tête d'un air de désapprobation en secouant son doigt dans notre direction avec des yeux exorbités. Je me rendis compte que je venais de scandaliser un puritain. Touriste américain en voyage? Protestant Nouveau-Brunswickain (??) un peu coincé? Je l'ignore. Je l'observais du coin de l'oeil en décrivant la situation à mes copains de table (l'Élu tentait de me convaincre que le monsieur était seulement outragé du prix de son addition!) quand je vis le Monsieur scandalisé discuter avec notre serveur. Je m'attendais au pire: expulsion du restaurant pour grossière indécence ou quelque chose du genre. Mais le serveur a eu l'air de dire comme lui pour le calmer et il lui apporta son addition.

En réalité, il s'agit d'un non-événement. Quelqu'un a réagit à la vue d'une mère qui allaite et a manifesté son désaccord un peu bruyamment. Mais ça m'a enragé! Parce que j'ai choisi d'allaiter pour offrir le meilleur à mon enfant. Parce que c'est la chose qui devrait être la plus naturelle au monde. Personne ne s'offusque de voir des chiots téter leur mère! Personne ne s'offusquerait de me voir donner une bouteille à mon fils! Pourquoi alors des gens réagissent-ils à voir une femme donner le sein à son enfant? À cause de l'association entre sein et sexualité et de tout les tabous entourant le sexe, hérité de notre passé judéo-chrétien ou du présent très présent des puritains protestants des États-Unis et du Canada.

En fait, ce qui m'énerve le plus, c'est que la chose soit encore un débat. C'est que des gens qui n'ont pas allaité et qui trouvent que c'est «don ben du trouble» me demande régulièrement quand j'ai l'intention d'arrêter. C'est que d'autre gens me disent que j'ai dû manger quelque chose que le bébé ne digère pas dès qu'il pleure un peu plus fort. En fait, j'en ai marre des gens qui se mêlent de quelque chose qui ne concernent que moi, mon mari et mon fils. Comme si je ne pensais jamais à nourrir mon enfant et que j'attendais que quelqu'un me dise : «je pense qu'il a faim» dès qu'il émet le moindre grognement. «Mon dieu, heureusement que vous me le dite, ça fait trois jours que je ne l'ai pas nourri!!», ai-je toujours envie de leur répondre.

Vive l'allaitement libre!

jeudi 2 juillet 2009

Mon héros

Je dois faire face à la réalité: je suis tombée sous le charme d'un autre homme. Oh, il est petit, grisonnant, chétif et a une voix de crécelles mais ses aptitudes manuelles compensent grandement. Sa petite chemise taupe est à mes yeux le plus beau des habits. Sa rapidité m'hypnotise alors que je le contemple dans l'exercice de ses fonctions. Et ses performances sont largement supérieures à ce que l'on pourrait espérer. Malgré toute sa bonne volonté, l'Élu n'a pas su égaler ses talents. Il a bien essayé mais a abdiqué devant l'énormité de la tâche. Alors que mon preux chevalier à la vêture taupe a remporté la palme et mon coeur... du moins pour les 3 prochaines heures.

Je t'aime! Petit réparateur de laveuse Maytag!


(Photo à titre indicatif seulement)

lundi 29 juin 2009

Quand une femme mariée écoute un "chick flick"

Passé minuit, je termine un "film de filles" et je dois faire face à la réalité: je suis une femme mariée. Le bébé dort depuis presque 2h et le stade où je dois me jeter sur les moindres heures de répits qu'il me laisse pour dormir est terminé. Je peux maintenant survivre au boire de 4h du matin sans être un zombie toute la journée qui suit. Et pendant que le chien dort sur le tapis d'éveil (j'ai abdiqué dans ma vaine quête pour éviter que les poils de chiens se retrouvent sur les choses de mon fils), je prends le temps d'absorber ma nouvelle vie.

Parce que le film de filles que je viens d'écouter est comme tous les autres films de filles, mais encore pire. À la toute fin, la fille pas trop laide mais pas trop jolie finit par faire craquer un peu malgré elle le garçon (le Mac des annonces de Mac... merde qu'il est mignon!). Et comme à l'époque où j'avais le temps de me laisser envahir par ces mièvreries à l'eau de rose, des petits papillons d'empathie m'envahissent lors du baiser de la fin (même Ben Affleck a réussi à m'attendrir, ce n'est pas peu dire). Et je me dis que ces fameux premiers baisers sont choses du passé pour moi. Toutefois, je ne crois pas ressentir de l'amertume ou même du regret de laisser cette étape derrière moi. Car avant le premier baiser, il y a tout le "drama". Mais surtout, il y a que l'Élu est l'élu et que bébé est là pour le prouver.

Pendant que mon homme dort dans nos nouveaux draps à 250$ (vive les cadeaux de mariage!) et que mon mini-homme dort la tête enroulée le plus possible dans sa doudou (je n'y peux rien, il le fait tout seul) je me sens contemplative. Car la vie de famille, encore plus que la vie matrimoniale, vient avec un 10-roues d'extras: la fatigue, les détails, les querelles, les corvées, les formalités, les petits stress mais aussi les petits bonheurs, la liberté, la sécurité, les surprises. Et les variations sur le thème de l'amour qu'Hollywood nous offre régulièrement, avec les vieux garçons endurcis qui sont touchés par la jouvencelle et les trentenaires mous qui renforcent les préjugés envers le couple à la "Horloge biologique" sont certes une partie de la réalité. Mais avec le recul, je me dis que je préfère de loin la chaleur de mon mari et les rires de mon fils aux papillons du premier baiser et à l'expectative incertaine de l'amour espéré. Faudrait faire un film là-dessus...

samedi 27 juin 2009

À la demande générale...

Un an plus tard dans les maritimes cosmiques, après les demandes répétées de mon entourage et quelques mails, je cède à la pression de mes pairs et je viens vous donner des nouvelles.

Le petit marsouineau est né le 22 mars dernier après un gros 23h de travail, dont 21 sans péridurale (j'ai essayé mais une fille s'écoeure, ce sera pour la prochaine fois!). Il, car c'est un il, ce que nous ignorions jusqu'à sa naissance, pesait 8 lbs 6 onces et mesurait 53 cm (21 pouces je crois). Charles Edgar le marsouin va très bien et ses parents sont comblés de joie. Le week-end dernier, il a d'ailleurs rencontré une grande partie de sa famille lors de son baptême qui, étrangement, coïncidait avec le mariage de ses parents (moi et l'Élu, pour ceux qui ne suivent pas).

Bref, un gros printemps pour notre petite famille! Naslun le chien va très bien pour ceux que ça intéresse et lui et son bébé forment une équipe du tonnerre. La maternité m'occupe pas mal même si j'ai probablement le bébé le plus facile du monde. Je ne promets donc rien pour l'assiduité de ce blog mais bon, on ne sait jamais. Comme l'a probablement dit quelqu'un, quelque part puisque tout le monde ou presque connaît le dicton: il ne faut jamais dire «Fontaine, je ne boirai pas de ton eau» (ou quelque chose du genre).

À suivre...


p.s. je ne vous montre pas de photos mais bébé est une star de YouTube puisque les vidéos sont trop gros pour être envoyés par courriel à ses matantes gagas... je vous laisse me chercher :)