mardi 21 juillet 2009

La Marsouine cause un scandale

Nous sommes de retour de vacances aux Îles-de-la-Madeleine. Nous étions partis deux semaines avec mes beaux-parents pour aller présenter le Marsouineau à la famille de mon beau-père dont ses arrières grand-parents (au bébé là, pas à mon beau-père sinon ils seraient mathusalemiens!).

Avant d'expliquer mon histoire, il vous faut savoir que j'allaite mon fils et ce n'importe où et devant n'importe qui. La pudeur a pris le bord pendant l'accouchement et la paresse a eu raison du peu qui me restait. Bref, l'expérience est des plus agréables et me rend la vie pas mal plus simple. J'ai déjà allaité dans des restaurants au Québec et parfois avec des vêtements qui ne me permettaient pas beaucoup de subtilité et j'ai été moi-même surprise de constater à quel point les gens sont à l'aise à la vue d'une femme qui allaite. Pour une fois que mes compatriotes m'épatent! :)

Le scandale n'a donc pas eu lieu lors de notre séjour madelinien mais plutôt pendant le trajet de retour. Nous avons fait escale dans la capitale du Nouveau Brunswick: Fredericton. Vu notre ignorance de la ville et l'heure tardive, nous avons choisi de souper au restaurant de l'hôtel. Mais Bébé était fatigué lui aussi et au moment où la soupe arrivait sur la table, il était devenu très très grognon et j'envisageais déjà de devoir abandonner le souper pour retourner à la chambre avec lui. J'ai donc opté pour l'option la plus simple: l'assommer à coup de lait maternel. Nous nous étions entassés à quatre dans une banquette en demi-cercle pour deux afin de mettre le siège de bébé dans le fond et j'étais «squeezée» entre l'Élu et le dit siège. Il y avait très peu de convives dans notre section du restaurant seulement un couple dans une banquette un peu plus loin et un autre qui prenait son dessert à une table de l'autre côté complètement de la pièce. Je défis donc subtilement mon soutien-gorge d'allaitement et achetai la paix en mettant Bébé au sein. Pouvant enfin relâcher mon attention, je revins dans la conversation de notre table. Je constatai pourtant beaucoup d'activité chez le couple à l'autre bout de la salle. La femme était assise dos à nous mais l'homme face à elle secouait vivement la tête d'un air de désapprobation en secouant son doigt dans notre direction avec des yeux exorbités. Je me rendis compte que je venais de scandaliser un puritain. Touriste américain en voyage? Protestant Nouveau-Brunswickain (??) un peu coincé? Je l'ignore. Je l'observais du coin de l'oeil en décrivant la situation à mes copains de table (l'Élu tentait de me convaincre que le monsieur était seulement outragé du prix de son addition!) quand je vis le Monsieur scandalisé discuter avec notre serveur. Je m'attendais au pire: expulsion du restaurant pour grossière indécence ou quelque chose du genre. Mais le serveur a eu l'air de dire comme lui pour le calmer et il lui apporta son addition.

En réalité, il s'agit d'un non-événement. Quelqu'un a réagit à la vue d'une mère qui allaite et a manifesté son désaccord un peu bruyamment. Mais ça m'a enragé! Parce que j'ai choisi d'allaiter pour offrir le meilleur à mon enfant. Parce que c'est la chose qui devrait être la plus naturelle au monde. Personne ne s'offusque de voir des chiots téter leur mère! Personne ne s'offusquerait de me voir donner une bouteille à mon fils! Pourquoi alors des gens réagissent-ils à voir une femme donner le sein à son enfant? À cause de l'association entre sein et sexualité et de tout les tabous entourant le sexe, hérité de notre passé judéo-chrétien ou du présent très présent des puritains protestants des États-Unis et du Canada.

En fait, ce qui m'énerve le plus, c'est que la chose soit encore un débat. C'est que des gens qui n'ont pas allaité et qui trouvent que c'est «don ben du trouble» me demande régulièrement quand j'ai l'intention d'arrêter. C'est que d'autre gens me disent que j'ai dû manger quelque chose que le bébé ne digère pas dès qu'il pleure un peu plus fort. En fait, j'en ai marre des gens qui se mêlent de quelque chose qui ne concernent que moi, mon mari et mon fils. Comme si je ne pensais jamais à nourrir mon enfant et que j'attendais que quelqu'un me dise : «je pense qu'il a faim» dès qu'il émet le moindre grognement. «Mon dieu, heureusement que vous me le dite, ça fait trois jours que je ne l'ai pas nourri!!», ai-je toujours envie de leur répondre.

Vive l'allaitement libre!

jeudi 2 juillet 2009

Mon héros

Je dois faire face à la réalité: je suis tombée sous le charme d'un autre homme. Oh, il est petit, grisonnant, chétif et a une voix de crécelles mais ses aptitudes manuelles compensent grandement. Sa petite chemise taupe est à mes yeux le plus beau des habits. Sa rapidité m'hypnotise alors que je le contemple dans l'exercice de ses fonctions. Et ses performances sont largement supérieures à ce que l'on pourrait espérer. Malgré toute sa bonne volonté, l'Élu n'a pas su égaler ses talents. Il a bien essayé mais a abdiqué devant l'énormité de la tâche. Alors que mon preux chevalier à la vêture taupe a remporté la palme et mon coeur... du moins pour les 3 prochaines heures.

Je t'aime! Petit réparateur de laveuse Maytag!


(Photo à titre indicatif seulement)