lundi 28 juin 2010

Concert de balcon

Comme je l'ai peut-être déjà dit (ça fait quand même presque deux ans que je ne blogue plus assidument et je ne me suis pas relu donc un peu d'indulgence) je suis une Limouloise depuis quelques années, même si je reste une Marsouine de coeur et de descendance, à défaut de l'être géographiquement. Donc, ce week-end, c'était Limoilou en musique. J'ai eu beau râler pendant un bon dix minutes parce que j'ai dû me trouver un autre stationnement pendant quatre jours, j'ai trouvé particulièrement agréables l'animation et l'ambiance de mon coin de rue pendant ces festivités. C'est quand même un privilège de «voir» un show de Creature et de Fred Fortin de mon balcon, même si les arbres nous obstruaient la vue, mais ce n'était pas nos premières armes avec ces deux-là donc on voulait surtout entendre. Les artisans dans la rue, les enfants qui jouent au ballon dans ma rue, fermée pour l'occasion, même pendant le spectacle de Michel Louvain, les madames sur leurs chaises pliantes et les vieux couples dansants, qui se font INTERDIRE par la police de danser dans la rue (!!!!!!!!!!!!!!), étaient attachants. C'était vraiment une excellente idée de s'adresser à un public aussi vaste avec des artistes aussi éclectiques ,mais parfaitement adéquats. Tout le monde a eu droit à sa part et chacun a accepté les choses qui s'adressaient à d'autres et ont même pris le temps de s'y attarder. Bref, même si c'est incroyablement bruyant, les spectacles prenaient fin à 23h et je peux bien me coucher un peu plus tard quelques soirs par année si c'est pour avoir le privilège d'assister à une telle démonstration de bonne volonté, de divertissement de qualité et d'esprit de fête. Ça me fait encore plus apprécier mon quartier et son caractère unique qui me rappelle un village, quand on connaît de vue, sinon de nom, la plupart des employés des commerces (pharmacie, quincaillerie, boulangerie), avec les personnes âgées sur les bancs qui commentent le trafic, les enfants de tous les âges un peu partout, les chiens de toutes les tailles et toutes les couleurs (je pourrais aussi dire les gens), même les quelques «poqués» par la vie qu'on s'approprie un peu et qui gravitent dans notre univers même s'ils n'en font pas vraiment partie... un rappel constant de nos privilèges et de la nécessité de rétablir un lien avec ceux qui nous entourent, ne serait-ce qu'en se disant bonjour.

Bref, même si les vastes étendues d'eau et de gazon me manquent tous les jours, je me surprends à aimer cet «aquarium» qu'est Limoilou pour la Marsouine «en captivité» que je suis.

vendredi 25 juin 2010

Le camion de vidange

Depuis mercredi soir, ma rue est inaccessible. Résider en plein coeur de Limoilou a ses avantages mais aussi ses inconvénients et parfois la ligne entre les deux est très floue. Donc, Limoilou en Fête et les festivités de la Saint-Jean ont bloqué ma rue et celles environnantes jusqu'à lundi et j'ai droit à de la musique à pleine tête, bonne et moins bonne, dans mes fenêtres de salon. Mais ce matin, c'est vendredi. Et le vendredi matin, c'est le matin des vidanges et du recyclage (il fut un temps où c'était le mardi et le vendredi ET c'est peut-être encore le cas mais comme on n'a pas daigné s'informer, on prend pour acquis que c'est vendredi seulement). Donc, matin de sacs verts et de bacs bleus. Mais la rue étant fermé, COMMENT pourrons-nous nous débarrasser de toute cela? Les trucs de vidanges sont peut-être suffisamment téméraires pour arracher mon rétroviseur (longue histoire...) mais ils ne passeront tout de même pas sur la scène installée au Carrefour de ma rue?

Bon, la solution simple pour nous a été d'aller porter bacs et sacs sur la rue derrière. Mais tout ça m'a amené une réflexion. Autant en ville qu'en campagne, nous sommes incroyablement dépendants d'une multitudes de choses mais, à part peut-être l'eau, je ne crois pas qu'il y ait un service plus important que celui des vidanges (mettons le déneigement l'hiver). Les égouts à ciel ouvert de la 4e Avenue (j'ignore ce qu'ils y font mais ça dure depuis 3 semaines) me font chaque fois penser à ce que devait être la vie dans les métropole européennes au 16e siècle alors que la rue servait d'égout et la fenêtre de poubelle. L'odeur nauséabonde qui devait être constante et les détritus qu'il fallait enjamber pour se déplacer.

À voir la quantité de déchets (et de recyclage... et on va se remettre au compost) que notre petite famille amasse en une semaine (un gros sac vert bien plein), nous sommes pris au dépourvu quand on oublie la journée des ordures alors si on fait un calcul rapide de la densité de population multipliée par les sacs à ordures qui en résultent et l'absence de service d'éboueur, je crois que Limoilou disparaîtrait sous une montagne d'ordure en moins de 2 mois. Totalement arbitraire comme intervalle de temps, je n'ai même pas sorti ma calculatrice.

Tout de même, ça m'inspire un nouveau respect pour nos éboueurs au point où je suis prête à leur pardonner mon rétroviseur arraché (ils n'ont probablement pas fait exprès). Et ce matin quand j'ai croisé le camion de recyclage (parce que c'est bien beau recycler mais en bout de ligne c'est pareil, faut quelqu'un pour le ramasser) j'ai bien failli m'arrêter pour aller dire merci aux hommes qui nous "torchent" jour après jour et dont le rôle pourtant essentiel n'est probablement pas reconnu à sa juste valeur.

Donc, Merci messieurs (et mesdames) les éboueurs, j'apprécie votre travail :)

mercredi 23 juin 2010

Peut-être un début de recommencement...

Alors, je n'ose pas le dire trop fort mais, ce serait la seconde fois que j'essaie de reprendre l'écriture de ce blog depuis la naissance du marsouineau. Je ne fais pas de promesses, compte tenu de mon précédent échec à revenir dans la blogosphère, mais disons que le retour au travail et donc la présence quotidienne devant un ordinateur me semble un facteur positif. Encore une fois, ce sont mes proches et leurs constants: "Pourquoi tu n'écris plus ton blogue?" qui m'ont fait prendre conscience des choses que j'ai instinctivement laissé derrière lorsque je suis entrée dans mes nouvelles fonctions. Mais, comme mon retour au travail m'a forcé à reprendre contact avec la personne que je suis et que j'étais, au lieu de m'oblitérer volontairement dans mon rôle de maman, je dois reprendre mes droits sur ma vie et revenir à ce qui me fait du bien.

Bien sûr, un léger temps mort dans ma charge de travail n'est pas étranger à ce soudain désir de faire quelque chose de mes dix doigts, sur un clavier préférablement.

Or donc, «Que se passe-t-il dans l'océan de votre existence Mme la Marsouine?», me demanderez-vous. Mon premier instinct serait de vous livrer, comme aux autres, un fade et insipide «Pas grand chose, la routine» mais je vous dois plus que ça. Bien entendu, Charlot prend du gallon et les derniers mois ont été une période d'ajustements intense à mon retour sur le marché du travail, dans un travail complètement nouveau mais stable et à la nouvelle réalité de la garderie et du vélo-boulot-dodo (pas de métro à Québec!). Mais ce que je trouve le plus fascinant, c'est la nouvelle vision du monde avec laquelle je dois composer.

Comme tous les nouveaux parents, l'Élu et moi sommes emplis par les petites tâches quotidiennes et tous les aspects des soins à un pas-si-nouveau-né au point où nous avons longtemps été et sommes encore parfois complètement déconnectés du reste du monde. Difficile alors d'orienter nos conversations avec d'autres adultes sur des sujets matures et sérieux. Pendant toute la période de mon congé de maternité, où je n'ai côtoyé que des membres de ma famille et des amis nouveaux ou futurs parents, j'ai lentement glissé dans cet univers de maternité/paternité et de tout ce qui touche aux enfants, sans vraiment me rendre compte que je devenais... unidimensionnelle, soyons francs. Mais depuis mon retour au travail, je dois faire l'effort conscient qu'il existe deux types de personnes dans le monde: gens avec enfants VS gens sans enfants. Et j'utilise le "versus" volontairement. Les gens qui n'ont pas encore ou qui n'auront pas d'enfants se foutent ÉPERDUMENT de la marque de couches lavables que vous utilisez où des trucs que vous avez mis au point pour faciliter la vie d'un bébé qui perce des dents. Ils sont encore capable de parler de musique, de politique, de société, etc. Et c'est leur droit, même si leur désintérêt total est parfois une source de frustration et nous donne l'impression, à nous parents, qu'ils sont complètement insensibles.

J'ai donc dû développer un réflexe, qui n'est pas encore au point je l'avoue, afin d'agir comme une "sans-enfants" avec les sans-enfants et de redevenir une maman lorsque je suis devant un public réceptif. Et c'est difficile! Parfois, mon discours dévie légèrement sur mon fils et ses frasques avec un collègue qui n'a pas d'enfants et je peux voir ses yeux se détacher et sa pensée fuir au fur et à mesure que je m'enfonce dans mes histoires de gagaga et "d'accidents" dans le bain. Je me ressaisis alors par un "je sais, je sais, aucun intérêt", qui entraîne inévitablement un "mais non, ça m'intéresse" qui ne fait même pas l'effort d'être sincère, et on repart dans la conversation d'adulte.

Tout ça pour dire au fond que je ne fais que commencer à comprendre à quel point la maternité m'a changée et que je dois faire un effort conscient pour ne pas m'enfoncer dedans parce que c'est une fuite en réalité, tellement facile, mais qui ne fait que repousser l'inévitable. Je dois réconcilier tout ce beau monde en une seule personne et essayer de lui donner un air équilibré.

Lourde tâche ..... :)