mardi 13 juillet 2010

Et encore une fois...

Pour la quatrième fois de ma vie, hier, j'ai reçu une mauvaise nouvelle. Pour la quatrième fois de ma vie, j'ai entamé le cycle familier des émotions et des sensations qui se bousculent quand la mort frappe. Soudainement, sans prévenir, un ami dans la fleur de l'âge, que dis-je, dans le bourgeon de l'âge. Les premières heures de douleur intense, de larmes incessantes, de détresse et de déni. Puis la seconde vague, quand le choc est passé, quand on se sent vidé, sans énergie ni motivation, sans tonus, comme si c'était un tour cruel que la vie nous jouait quand on réalise que notre vie à nous se poursuit comme si rien, ou presque, ne s'était passé. C'était un accident, un vrai, comme ce le fut pour les autres. Personne sur qui porter le blâme, juste une combinaison de facteurs qui se réunissent.

Comme tous les amis de jeunesse, on ne se voyait plus beaucoup, quelques messages échangés virtuellement. Trois ans depuis notre dernière rencontre, fortuite. Et je me dis que j'aurais pu faire des efforts. J'aurais pu dire bonjour chaque fois que je le voyais en ligne, au lieu de me dire: «Tiens! Il est là!» sans rien faire. Au lieu de me contenter du sentiment qu'il était toujours là, quelque part, et qu'un jour, nos chemins se croiseraient à nouveau le temps de se saluer et de se raconter combien nos vies avaient changées.

Mais ce n'est pas parce que les gens ne sont plus activement dans nos vies qu'on cesse de les aimer, qu'on cesse de penser à eux, qu'on les a oubliés.

Il était la personne la plus saine et la plus sympathique que je connaissais. Il était brillant, talentueux, sportif, heureux. Il était mon ami.

vendredi 9 juillet 2010

Le bébé: un nouvel accessoire tendance?

Bon, je blagues un peu. En fait, je m'apprêtes à émettre une réflexion, on pourrait aussi dire opinion, légèrement controversée: est-ce qu'on doit ou peut amener bébé partout avec soi dans tout ce que l'on fait?

C'est une question qui me turlupine depuis que mon fils est né, même avant, parce que je vois et entends beaucoup de choses dans les deux sens. Personnellement, je considère qu'à partir du moment où j'ai choisi d'avoir un enfant, j'ai aussi fait le choix que beaucoup de choses allaient changer dans ma vie, entre autre au niveau des activités et des loisirs. Mon fils a besoin de stabilité dans ses heures de repas et de sommeil, surtout dans les 18 à 24 premiers mois de sa vie, donc je fais les choix nécessaires pour pouvoir lui offrir cette stabilité. Bien entendu, plus il avance en âge, plus je suis flexible à ce sujet. Mais, considérant toutes les études sur le manque de sommeil des enfants à long terme, j'essaie d'être rigoureuse en ce qui concerne l'heure du coucher: 19h30 la majorité du temps, jamais plus de 21h quand il y a des circonstances exceptionnelles. Je tiens également à ce qu'il ait ses deux siestes par jour (mon fils dort beaucoup, je sais que chaque enfant est différent mais un bébé de moins d'un an qui ne «sieste» pas plus d'une heure par jour, par exemple, je trouve ça douteux...) ou au moins UNE bonne sieste les jours plus irréguliers.

Vous voyez le topo en gros. J'ai, cet hiver, passé une semaine de vacances dans les Caraïbes avec ma mère. J'ai laissé mon fils avec son père car il était, pour moi, inenvisageable de me reposer avec un bébé de 9 mois. Et l'objectif était de me reposer, avant de reprendre le travail. J'ai vu beaucoup de bébés en voyage. Beaucoup de bébés au soleil sans protection, beaucoup de bébés éveillés jusqu'à 22h-23h, en pleurs, épuisés. J'ai moi-même, un soir, pris en charge le petit garçon de deux ans d'un couple d'européens que nous avions rencontré, qui tombait de fatigue alors que ses parents, dont sa maman enceinte de 3 mois, voulaient continuer de prendre un verre au bar. Je n'ai pas aimé beaucoup de ce que j'ai vu. Et hier soir, au Festival d'été, vers 22h, j'ai vu TOUT PLEIN de bébé, en ville, à 30 degrés et plus, des bébés de quelques semaines (voire jours?) à peut être un an ou deux. Encore une fois, des bébés qui crèvent de chaleur, qui pleurent de fatigue. Pas tous. Mais plusieurs quand même.

Et c'est pourquoi je m'interroge. J'ai entendu BEAUCOUP de gens me dire: «Ce n'est pas parce que nous avons eu un enfant qu'on doit arrêter de vivre.» Effectivement. Mais ne devrait-on pas modifier notre façon de vivre en fonction des besoins de l'enfant? Surtout les premiers mois, alors que son développement est particulièrement sensible et qu'il a besoin de stabilité? Les exceptions ne font pas la règle, mais y a-t-il des contextes, des activités, où l'on devrait considérer évident qu'il ne faut pas y amener d'enfants?

Il y a quelques années, avant d'avoir un enfant, l'Élu et moi assistions à un spectacle de musique. Un couple y avait emmené leur fille, de 18 mois. Ils étaient en avant de tout, avec la petite qui se couvrait les oreilles car elle était à côté des enceintes de son. Des gens leur ont dit d'éloigner la petite des caisses de son et ils se sont fâchés en disant qu'ils l'exposait à toutes sortes de choses et que c'était une expérience pour elle.

Mon réflexe est: DANGER! Risque de dommages auditifs!

Alors, où est la ligne entre la surprotection et le bon sens? S'agit-il simplement d'un concept de gestion du risque?

J'ai ma façon de faire, je ne dis pas qu'elle est la seule bonne et efficace. Mais le malaise que je ressens, quand je côtoie des enfants en très bas âge dans des contextes où je trouve que c'est plus nuisible que bons pour eux qu'il soient là, m'amène à m'interroger. Est-ce que un enfant peut faire partie de toutes nos activités, peu importe l'heure, le lieu et les conditions?

lundi 5 juillet 2010

Mon secret

Pour quelques minutes, je dois faire de ce blogue un blogue de maman. Pour avouer un secret, me l'avouer à moi-même en réalité.

Toute ma vie, j'ai entendu les histoires d'accouchement de ma mère. Du fait qu'elle n'avais peu ou pas ressenti de douleurs, qu'elle avait elle-même été chercher ses bébés pour finir de les sortir de son ventre. J'ai toujours entendu parler de l'accouchement comme quelque chose de simple, facile à la rigueur. Et j'étais convaincue que les miens seraient comme ça. Toute ma grossesse j'ai côtoyé des femmes viscéralement angoissées par l'accouchement et la douleur. J'étais incroyablement horrifiée d'entendre certaines femmes souhaiter une césarienne ou même insister pour en avoir une. Et je me faisais l'avocate de l'accouchement sans douleur, en clamant que c'était possible et qu'il fallait casser l'image de la femme souffrante et hurlante.

Pourtant, MON accouchement fut très différent de ce que j'espérais. Sans vous en faire le récit détaillé, disons que j'ai eu un accouchement atypique qui n'a suivi aucun modèle. Ce qui a eu pour conséquence que sur les 23h qu'ont durées les contractions et les 12 heures de celles-ci que j'ai passées à l'hôpital (un dimanche dès 3h am), on a menacé de me renvoyer chez moi­. Ce qui m'a mis dans un état de stress et de tension incroyable. Et une infirmière me disais que je me plaignais pour rien, que je ne POUVAIS pas avoir mal puisque mes contractions n'étaient pas assez rapprochées et donc que je n'étais pas encore en travail. 2h avant d'accoucher, après plus de 48h sans sommeil et plus de 24h sans nourriture, j'ai finalement eu la péridurale et j'ai pu me reposer et accoucher de mon fils sans prévenir, en quatre poussées. J'ai accouché de mon fils avec des contractions aux cinq minutes, qui n'ont jamais été plus rapprochées de tout le temps que le travail a duré­. D'où les commentaires de l'infirmière sur le fait que je n'étais pas entrain d'accoucher et que je devais retourner chez moi et libérer un lit pour une femme qui en avait vraiment besoin. Et dans mon insécurité, sachant ce que je ressentais, j'étais effrayée qu'on me renvoie. Mon fils étant venu au monde avec deux tours de cordons autour du cou (sans conséquences) le résultat aurait pu être dramatique.

Je vous raconte tout ceci parce que, pour toutes ces raisons, je tente de me convaincre rationnellement que ce fut la bonne décision de prendre la péridurale. Parce que je SAIS que au moment où j'ai fait ce choix, j'étais au bout de mes forces mentales et physiques. Mais même si mon cerveau le "sait", mon coeur m'en veut. Je m'en veut. Je vis un sentiment d'échec immense chaque fois que j'entends une femme raconter son accouchement naturel­, sans anesthésie. Je me sens faible, inférieure, lâche. Je me dis que ce sera partie remise au prochain accouchement mais une partie de moi a l'impression que si je n'ai pas eu la force la première fois, je ne l'aurai pas la seconde.

J'ai échoué. Et ça ne me hante pas constamment. Mais ça me fait un petit pincement au coeur de déception chaque fois que j'y pense. Je n'ai pas été assez forte. C'est mon secret.

jeudi 1 juillet 2010

La Marsouine joue dans l'eau

J'ai déjà parlé ici de mes rondeurs. Je suis toujours plutôt indifférente, du moins la majorité du temps, à l'abondance qui caractérise mon grand corps. J'ai même perdu du poids avec ma grossesse. Au plus fort de ma grossesse, soit juste avant d'accoucher, je pesais 10 lbs de moins qu'avant de tomber enceinte. Inutile de vous dire que les autres nouvelles mamans, à l'hôpital, avec leur restant de bedon qui pendouillait, regardait mon ventre plat avec haine quand je me promenais dans les couloirs. Mais la nature a repris quand même une partie de ses droits. Bref, plus pour ma santé et ma longévité que pour mon apparence, j'ai récemment commencer à me demander si je ne devrais pas perdre du poids (le "C'est beaucoup trop!" de mon nouveau médecin lorsque je lui ai dit mon poids a aussi pesé dans la balance).

J'ai cependant fait face à un problème: COMMENT perd-on du poids de façon volontaire??? Je n'ai jamais fait ça de ma vie! J'ai fouillé un peu sur le net car je refuse de modifier mon alimentation, qui est selon moi très équilibrée et je n'ai pas mis dix ans à contrôler mon hypoglycémie pour tout recommencer. D'ailleurs, j'ai constaté que plusieurs conseils et méthodes ne s'appliquaient pas à moi puisque je ne suis pas en gain de poids. Je stagne autour du 200 lbs avec beaucoup de stabilité.

En partageant mes interrogations avec mon nouveau "work husband", celui-ci m'a proposé la chose suivante: il aime beaucoup se baigner MAIS sa conjointe, à l'instar de mon Élu-grosse-moumoune, ne raffole pas de batifoler dans l'eau. Il m'a donc proposé de mettre en commun notre intérêt mutuel pour le "gossage aquatique" et d'aller participer au bain libre bi-hebdomadaire de la piscine locale (on est presque voisins en plus).

Hier soir était donc la première de nos futures régulières visites à la piscine, du moins je l'espère et je compte bien mettre toute ma volonté à tenir mon engagement. On a passé deux heures dans l'eau à jaser, à gosser, à faire des trucs chacun de notre bord. Et en sortant de l'eau, j'avais l'impression d'avoir bougé. Et ce matin, mon corps me le confirme (ouch l'acide lactique!). Et je me sens envahie d'une bonne ptite dose de fière-de-moi, d'énergie nouvelle et de volonté qui me laissent croire que je vais être assidue. Ça me fait du bien, ça me fait sortir, ça laisse à mon mari le temps de jouer au PlayStation tranquille (ce qui fait pas mal son affaire) et l'heure est parfaite puisqu'on part juste après avoir mis Charlot au lit.

C'est donc en me tortillant de partout pour apaiser les petites douleurs de mon corps que je vous raconte ceci. Et j'en suis fort aise. La Marsouine a retrouvé le chemin de l'eau!