mercredi 28 novembre 2007

Trip à trois

Maintenant que j'ai votre attention :) Mais non, mon titre a réellement un lien avec ce que je m'apprête à vous rencontrer.

Certains m'affubleront de l'épithète «redondante», mais je tiens à vous raconter ce que l'Élu et moi sommes allés faire à Montréal, dans Hochelaga, vendredi dernier. Montréal n'est pas seulement une ville qui pue, c'est aussi une ville où la culture québécoise, malheureusement, prolifère. Surfant sur les raz-de-marée internetiens, l'Élu a appris que vendredi dernier, notre cher Dany Placard (voir commandoditif précédent) et son comparse Carl-Éric Hudon, qui, ensemble, ont formé le duo Hudon-Placard, donnaient une soirée à la Maison de la Culture Hochelaga-Maisonneuve. En effet, pour 5$, nous pouvions assister au dernier spectacle officiel d'Hudon-Placard, avec, en prime, une première partie assurée en solo par les dit Hudon et Placard successivement. Un trois pour un, qui était écrit sur les billets. Sautant sur l'occasion de profiter d'une soirée de jouissance auditive, l'Élu et moi n'avons fait ni une ni deux et avons enfourché notre véhicule, direction 40 Ouest.

La salle était très intéressante. Intime, style cabaret, épurée. Rien à redire sur la sono, ni exceptionnelle ni mauvaise. Carl-Éric Hudon a commencé la première partie (ils avaient «droit» à 5 chansons chacun) avec la chanson Sans titre que nous adorons. Hudon a une voix qui donne l'impression de se prêter mieux aux chuchotements et à la douceur. Pourtant, quand il entonne Corrigan (je m'interroge sur le titre. Sur mon îlot, c'est un poisson...) et pousse sa voix, dans un cri rauque et douloureux qui pourtant nous fait vibrer. Peu bavard, il fait tout de même l'effort de nous entretenir un peu, en soulignant son malaise avec la chose et combien il est commode pour lui de s'étendre sur la dite chose! Fait à souligner, la soeur d'Hudon et moi partageons le même prénom et, chose encore plus mémorable, il lui a écrit une chanson, me donnant des frissons quand j'entends mon nom. Je vais devoir arrêter de me plaindre qu'il ne se prête pas à la poésie!

Placard enchaîne en solo après le départ d'Hudon, nous annonçant tout de suite son oubli de préparer un set list. Comme Hudon avant lui, il réclama de l'éclairagiste qu'il allume les lumières de la salle, pour mieux voir le public. L'ordre des chansons est donc improvisé et il amorce, à mon plus grand bonheur, avec une version de Rose Murder un peu plus smooth. Étonnament silencieux, Placard interprète ses cinq chansons d'une voix douce, gardant le coffre qui est le sien pour les poussées vocales réclamées par l'apogée des pièces. N'oubliant personne, nous avons aussi eu droit à Relaxe de Plywood 3/4.

Une petite pause pour nous mettre en appétit et Hudon-Placard apparaît sur scène, accompagné d'un guitariste et d'un batteur, dont j'ai oublié les noms (mea culpa). Guitariste talentueux ressemblant étrangement à Éric Goulet (Monsieur Mono), qui manipule son instrument de façons très peu conventionnelle, faisant geindre et de plaindre sa guitare avec un tube en métal et maniant le banjo plus vitre que son ombre. Avant la première note, je suis enthousiaste, le quatuor s'annonçant prometteur et différent de ce qu'Hudon-Placard avaient présentés seuls à l'International de Folk. Les chansons ressemblaient beaucoup à ce que l'on peut entendre sur l'album, entremêlés de quelques pièces tirés des albums solo de nos deux têtes d'affiches. Encore une fois, Placard est silencieux, ce dont même Hudon s'étonne, la charge de l'animation reposant sur ses épaules. Rien de désagréable, toutefois, les interludes interminables et comiques de Placard m'ont manqué. J'espérais le tour de leur chanson en duo, Dis-moi donc. À Québec, cet été, pendant le dernier refrain, Placard s'était livré à des vocalises d'une puissance enivrante. Je dois encore souligner l'intensité de sa voix quand il se laisse aller de tout son coffre à clamer sa prose. J'en vibre de tout mon être.

La soirée s'est terminée par un rappel, d'un public hésitant, ne sachant trop s'il devait le réclamer. Comme au Petit Champlain, Placard entraîna ses accolytes à la première rangée, inoccupée, pour nous régaler d'une chason dont j'oublie le nom. Hudon a clôt la soirée par sa version personnelle de C'est zéro, de Julie Masse, que l'Élu m'a chantonné dans les oreilles (ignorant les paroles) et ce pendant les deux jours suivants. Maudit sois-tu Carl-Éric Hudon! :)

Soirée agréable teintée de lourdeur, dont je ne sais si elle était imputable à la voix lancinante de Carl-Éric Hudon, au malaise indéfinissable et silencieux de Dany Placard ou à la nostalgie qui imprègne un spectacle annoncé comme le dernier d'un duo d'artistes, tellement opposés dans le style et le son qu'on aurait pu les croire incompatibles, et qui, pourtant, ont créé une saveur unique et un son saisissant. À eux deux, merci d'avoir osé!

jeudi 22 novembre 2007

Le train

Il monte et il descend. Il tourne et retourne, avale les mètres, les kilomètres, les minutes et les heures, un monstre vorace et insatiable. Un fragile véhicule qui traîne toute une vie, petite et grande, selon l’altitude, l’attitude ou la latitude. Dans le noir aléatoire des nuits sur Terre. Nuits d’été sans lune, chaudes et douillettes. Nuits d’hiver et de pleine lune qui se réverbère sur la neige, illuminant les arbres dans un monde plus proche des limbes que du paradis. Silence et quiétude, froid enveloppant et engourdissant. Et il tournoie, vertigineusement, dans un tourbillon sans fin, qui mène à des nuits sans saison, sans raison et sans chaleur. Des nuits de vacarme dans le silence. Des nuits blanches. Qui précèdent la page blanche, la page vide et intimidante. Pas celle pleine de promesses et d’image, comme la neige qui enveloppe l’automne. Celle qui avale dans le néant. Et il avance, un centimètre à la fois, sur des rails invisibles, à la pente indicible...

mercredi 21 novembre 2007

Mon chien est stupide

Il y a deux ans, pendant une courte période nébuleuse où je m'autodétruisait par l'entremise d'un conjoint abusif, je suis tombée. Et je me suis fait mal à la cheville gauche. Microdéchirures ligamentaires. Ça ne se guérit pas, ça ne se soigne pas, ça prend deux ans à arrêter de faire mal et ça recommence chaque fois qu'on se tourne le pied ou qu'on se foule la cheville.

Depuis un an, je gambade, en faisant attention où je mets mes grands pieds. Mais voilà, je n'avais pas pris en compte le facteur Naslun. Vous savez, mon vieux chien Mickey a vécu 16 ans. 16 ans à courir après TOUTES les voitures qui arrivaient ou partaient de la cour ou qui passaient dans la rue. 16 ans et aucun accident. Particulièrement habile à éviter de se faire écraser même s'il court à deux pouces des roues. Je croyais que tous les chiens étaient comme ça.

ERREUR!

Je ne sais pas si c'est seulement lui ou si Mickey était une exception, mais Naslun est comme un chevreuil hypnotisé par les phares. Pire! S'il est dans un endroit sûr, il va inévitablement aller se placer dans la trajectoire des objets en mouvement. Donc, s'il est dehors quand nous partons en voiture, il court s'asseoir devant l'auto. Si nous marchons dans la rue, il faut toujours le tasser du chemin. Si nous jouons dehors avec lui, il va systématiquement venir nous couper en courant. Bref, c'est un con. Et comme ce con ne me laisse pas aller aux toilettes sans lui, hier matin, il s'est jeté dans mes jambes pendant que j'y entrais. Résultat: ma %$@?%$ de cheville fait mal, le poignet et l'omoplate qui ont absorbé le choc font mal et j'ai dû m'arracher un bon pouce carré de peau sur le dessus du pied.

Ce chien est stupide!

* Je vous aurais bien mis une photo de Naslun avec un entonnoir sur la tête pour illustrer mon propos mais, semble-t-il que mon chien a peur des entonnoirs. Ça fait deux maintenant : les danois et les entonnoirs...

lundi 19 novembre 2007

Interlude

Je n'ai rien à dire ces temps-ci, veuillez donc me pardonner mes temps morts. Je suis encore dans des foutues démarches pour organiser la prise en charge de mon corps et de mon esprit. Après l'échec du public, j'ai du avoir recours aux services du privé, accessibles par mon employeur, pour avoir un suivi psychologique. Deux semaines d'attentes au public pour me faire dire: désolée, il y a un an d'attente, je vous suggère d'essayer ailleurs. J'appelle ce midi le programme d'aide de mon employeur, j'ai un psy qui m'appelle ce soir pour me donner rendez-vous après demain... Grrrrrr la socialiste en moi pleure.

Nouveau développements côté pelules! J'ai vu ma doc aujourd'hui! Après une heure et demie dans son bureau, elle me donne une échéance. Si dans un mois, malgré le suivi en psycho, je n'ai pas réussi à me motiver pour me mettre en forme, à contrôller mes crise d'angoisses et mon hypoglycémie ou à me sentir mieux de façon générale, elle recommande fortement une légère médication... au moins c'est plus clair.

Je suis malaaaaaaaaaaaaaade! :) Paraît que je dois me réconcilier avec cette idée. Donc, je commence par jouer à MarioKart au SuperNintendo (c'était mon activité principale quand j'avais la grippe au secondaire). Je vous reviens avec quelque chose d'infiniment plus intéressant dès que possible.

p.s. j'ai passé la journée avec un bébé! ça me démange.....

p.p.s. j'ai fait une constatation dimanche dernier : je suis grosse. J'ai même forcé l'Élu à me le dire en pleine face. En fait, l'allergie au poisson de monsieur changeant radicalement mon alimentation, j'ai, depuis un ans, dépassé de trente livres mon poids santé. Minçavi, me voici!

mardi 13 novembre 2007

Sainte-Paris, patronne des dumbos

Comme vous le savez déjà, je lutte contre une dépendance au Star Système. J'ai énormément diminué ma conso depuis la dernière année. Toutefois, s'il y a une chose qui me répugnait dans ces revues, c'étaient les frasques et bourrasques de l'héritière hôtelière. Je tombe aujourd'hui, sur Cyberpresse, sur la chose la plus burlesque que j'ai vu de ma vie. En effet, la riche blondasse (pardon à toutes les blondes du monde mais il faut avouer que Paris est le genre de fille qui donne raison aux «jokes» de blondes...) fait les manchettes de la section Insolite avec sa nouvelle lubie. En effet, elle s'est portée à la défense de pauvres créatures sans défenses, des éléphants, d'Inde, qui se sont saoulés à la bière de riz. Ils sont devenus fous et se sont électrocutés contre une clôture. C'est la seconde fois que quelque chose du genre se produit. Oyant la chose, l'Élu s'est écrié «C'est scandaleux! Il faut faire quelque chose», allant ensuite déposer son recyclage dans le bac. Et bien, n'ait crainte, Élu choisi! P. H. vole à leur rescousse!

Mais moi, je m'interroge. En effet, c'est bien beau les éléphants indiens, mais quand, dites-moi, QUAND agirons-nous pour assurer la santé des mouettes, forcées de se nourrir de McDo?????

*Fait à souligner: Il est intéressant de constater que c'est le sort de quatre pachydermes alcooliques qui émeut Mlle Hilton alors qu'on apprend aujourd'hui que 30 000 oiseaux sont morts des suites du récent déversement de 4800 tonnes de fioul dans la Mer noire...

dimanche 11 novembre 2007

L'apocalypse

Avez-vous écouté le film Zodiac de David Fincher? Excellent film même si j'ai la pire sensation d'insatisfaction depuis que j'ai terminé God of War II au PlaysSatation... et je dois attendre 2008 pour la sortie du Director's Cut pour enfin comprendre! Frustrant.

Le film terminé, l'Élu et moi avons zappé lentement pour trouver quelque chose qui finirait bien la soirée. Nous sommes tombés, sur CBC Newsworld (vive la télé par satellite!), sur une émission qui s'appelle The Passionate Eye. Le sujet de la semaine, en traduction libre, ressemblait à ceci: un aperçu des croyances des born-again christian aux États-Unis et la troublante réalité qu'ils créent. Je savais ce que j'ai vu ce soir, j'ai lu La Dernière croisade de Barbara Victor. 70 millions d'Américains qui "parlent" quotidiennement à Dieu, qui prennent la Bible au pied de la lettre, qui sont contre l'avortement, farouchement pro-Israël, contre la séparation de l'Église et de l'État, pour qui George W. Bush accomplit l'oeuvre de Dieu, etc. Mais ce que j'ai vu ce soir m'a effrayé. Je ne sais pas si c'est la puissance de l'image mais les extraits d'émissions chrétiennes sont troublants. Dans les entrevues et ces clips, on retrouve un alarmant discours recommandant des preemptive strikes contre l'Iran, la Russie et tout l'Orient. Des gens affirment, le plus sérieusement du monde, qu'il faut protéger Israël de ses ennemis, quitte à détruire le monde dans une guerre nucléaire. Il y avait un segment d'émission qui martelait un discours contre la Cour suprême américaine. J'ai arrêté de regarder quand ils se sont mis à citer Hitler. Ah oui! j'oubliais! Je vous annonce que l'Apocalypse est prévu d'ici les 50 prochaines années. Oui oui!

Je suis baptisée, mes grands-parents étaient pratiquants, mon père va encore régulièrement à la messe, j'ai servi la messe et ce même récemment (enterrements entre autre), j'aimerais bien me marier (reste à convaincre l'Élu... grosse job). Je crois que l'humain a besoin d'une spiritualité, quelle qu'elle soit. Mais le jusqu'au-boutisme de ce genre de profession de foi me fout la trouille. Encore plus que l'intégrisme musulman en fait. Je ne peux m'empêcher de voir tout ça dans une perspective historique et, jusqu'à maintenant, c'est le christiannisme qui fut une religion intolérante, passéiste, rétrograde et meurtrière. Les croisades, l'inquisition, les guerres de religions, la colonisation et j'en passe. Il y a des tonnes d'exemples que je vous épargne. Là où ça devient dangeureux, selon moi, c'est quand on en vient à justifier des actions politiques au nom de Dieu. Que peut-on opposer à "la volonté de Dieu"? Comment peut-on discuter la "volonté de Dieu"? La "volonté de Dieu" c'est l'équivalent, quand nous étions enfants, à quand notre mère disait : "C'est comme ça parce que je suis ta mère et que c'est moi qui décide". Quand cette phrase-là sortait, on savait qu'il n'y avait plus de discussion possible.

Ce genre d'argumentaire coupe court à toute forme de discussion, donc d'évolution dans la pensée et dans le discours. Comment, en tant que société, pouvons nous être démocratique et prendre ne compte l'avis de tous si quelqu'un sort "la volonté de Dieu"? Bref, vous comprenez le message.

Je fais trois constats suite à ce visionnement. Premièrement: on capote vraiment pour rien avec toutes ces histoires d'accomodements raisonnables. Deuxièmement: vraiment génial que, malgré les beaux efforts des conservateurs, le Québec, et le Canada dans une moindre mesure, ait encore une tête sur les épaules. Troisièmement: j'ai peur quand même parce que même si nous ne sommes pas impliqués, une guerre nucléaire, ça concerne tout le monde.

Je sens que je vais faire des beaux rêves, et vous?

vendredi 9 novembre 2007

Mystification et révélations

Je vous ai mentis. Éhontément et affreusement. Je ne suis pas une marsouine. Je suis un flétan d'eau douce, une pleutre, un poisson indigne de l'appellation des majestueux mammifères marins (ouhhhhh alitération).

Suffit l'auto-flagellation. J'ai quand même un peu honte de moi aujourd'hui. Je vous explique parce que là je sens que vous êtes dans le noir et vous vous dites : mais qu'est-ce qu'elle raconte????

Je n'ai pas besoin de vous rappeler ma situation actuelle. En arrêt de travail, mais d'étude, parce que je travail encore, c'est la même chose c'est juste qu'il n'y a pas de nom pour arrête d'études... en tout cas. Donc, en période de rien-foutisme, je commence à fouiner par ci par là pour trouver un emploi qui, j'aimerais bien, me permettra de donner le botté d'envoi (Go Rouge et Or!) à ma carrière. Mon choix antérieur de l'enseignement avait été fait pour trois raisons majeures: les congés de maternités, les horaires et la possibilité de travailler en région. Eh bien, figurez-vous que, aujourd'hui, j'ai trouvé une offre d'emploi, d'une communauté religieuse, dans une petite ville que je connais bien parce que je viens du patelin d'à côté, qui cherchent quelqu'un pour répertorier leurs trésors et organiser une expo. On parle d'un emploi permanent, à temps plein, en région, MA région. Wow! Payant en plus, avec des congés, des avantages sociaux, de l'avancement et, la cerise sur le sundae, dans mon domaine. J'ai postulé, n'ayez crainte.... mais seulement après une grosse séance de pep téléphonique avec l'Élu.

Je suis une poule mouillée. J'ai la chienne, la chienne de commencer ma «vraie» job de grande. D'être une grosse pareusseuse incompétente dans ma «vraie» job de grande. De prendre des décisions qui vont chambouler ma vie (comprendre ici : lâcher ma job ultra-payante mais ô combien servile au journal).

Après son cégep, mon génie et futur médecin de frère (mesdames, il est célibataire et TRÈS mignon) est parti en Europe. Trois mois en sac à dos, dont deux semaines à vivre parmi les quêteux corses (il ne savait pas qu'en novembre, la Corse n'a AUCUN établissement touristique ouvert). Je l'ai envié à ce moment-là. Je l'envie encore. Mais moi, j'avais ma grosse job payante et mes études à faire. J'ai continué mon train-train. J'ai l'impression d'être constamment effrayée de prendre des décisions. Des grosses décisions qui pourraient changer ma vie. Donc, la plupart du temps, la vie s'occupe de les prendre à ma place (genre me rendre folle au point où je dois abandonner l'école ou devenir schizo). Mais je me rends compte que j'arrive au bout de ma luck, comme on dit. Je vais devoir commencer à me lancer dans le vide. Et ça me fait peur. Mais en même temps, j'ai des rêves que je tiens à réaliser... et ce n'est pas en attendant qu'ils se réalisent tout seuls que je vais les atteindre. Bref, si les bonnes soeurs décident que je suis la bonne personne pour recenser leur trésor, je vais peut-être devoir me fermer les yeux et sauter!

Bungeeeeeeeeeeeeeeeee

jeudi 8 novembre 2007

Comme un poisson rouge

Juste pour vous rassurer, je suis toujours vivante et, malgré les pronostics défaitistes des médecins, semble-t-il que je serai le premier cas documenté de survivante d'une grippe. Bien que mes symptômes s'atténuent lentement (au rythme de mes heures de sommeils qui sont 100% du temps sauf quand je travaille) mon cerveau me donne la sensation de flotter dans un bol. Donc, chaque fois que je bouge, il prend une infinité de temps à se stabiliser et me fait très très mal. N'espérez donc rien de spirituel, intelligent ou le moindrement drôle de moi.

J'ai l'intention de prendre de l'alcool demain, nous avons un petit souper entre amis au programme. Si jamais le mélange avec les Tylenol Sinus a des conséquences intéressante, je vous tiens au courant!

lundi 5 novembre 2007

Monday, bloody Monday

Je sais, je sais, ce n'est pas ça la chanson. J'invoque la license artistique. Lundi matin, 8h11 (mais encore 9h11 dans ma tête). Ça me prend toujours au moins une semaine à m'ajuster au changement d'heure. Une semaine à Paris, 6h de décalage et je n'en ressens aucune conséquence ou presque mais passer ou revenir de l'heure d'été me fout en l'air pour plusieurs jours! Allez comprendre.

Pour en rajouter, j'ai comme un début de grippe qui veut pas aboutir depuis trois jours. Mal de gorge, nez plein, fatigue, bouffée de chaleur, etc. Mais, pas encore au stade respectable de maladie, qui me donnerait le droit d'être couchée, d'être insupportable envers tous ceux qui partagent mon domicile (donc l'Élu) et de ne pas m'habiller pendant une semaine. Donc, en attendant que mon corps vainque ou abandonne contre le virus, je passe la moitié de mes journées à somnoler sur le futon et l'autre à faire des tâches ménagères.

Il y a de ces journées où je m'ennuie de ma maman....

vendredi 2 novembre 2007

Conjuguer débattre

Ce verbe me laisse perplexe. Aie! 3 dans une journée, ça paraît tu que c'est une p'tite journée tranquille au travail (mon travail consistant à attendre que les gens téléphonent) ? D'ailleurs, une p'tite madame vient de m'appeler pour savoir à quelle heure on changeait d'heure. Bienvenue au Journal ou La ligne 1-800-Posez votre question!

Donc, je viens à l'essentiel de ce post. Hier, en jouant au Scrabble, l'Élu et moi avons écouté le Canal Savoir. Intéressant ce petit canal qui diffusait un débat de l'UQÀM sur «L'Hypersexualisation chez les jeunes». La seconde panelliste, dont j'ai oublié le nom, mea culpa, tenait un discours hypnotisant et ô combien incroyablement pertinent. Comme quoi, la société d'aujourd'hui prônait la performance, l'instantanéité dans la satisfaction des désirs, l'apparence, la consommation, etc., etc. Sa conclusion étant, en gros, que dans une société où la pornographie est tellement banalisée, où les gens doivent avoir tout et tout de suite, où on valorise le vedettariat et où la jeunesse est reine, les jeunes ne peuvent qu'être le symptôme de cette société. Ainsi, ils n'attendent plus pour satisfaire leurs envies sexuelles et, phrase percutante de son exposé à mon sens, les jeunes ayant de moins en moins de pouvoir, c'est par leur peau, belle, lisse et ferme, qu'ils réclament les fragments de pouvoir qu'il leur reste, celui de la jeunesse. Son message était, en gros, que ce ne sont pas les jeunes le problème tant que la société.

Il y a eu un gros débat sur les parents et tout. Et aussi les ardents défenseurs des statistiques qui démontrent que l'âge médian des premières relations sexuelles n'a pas vraiment varié depuis 25 ans. Info du jour: mon prof du cours «L'adolescence» nous avait aussi parlé de cela. TOUTEFOIS, il avait apporté une nuance intéressante.

*Petit cours de stats 101 : savez-vous quelle est la différence entre la médiane et la moyenne? La moyenne est le chiffre obtenu par l'addition de toutes les données, divisé par le nombre de données. La médiane est le point sur la courbe où l'on a autant de données inférieures que de données supérieures. (Ainsi, si les chiffres disponibles sont: 1,3,6,7,8. La médiane est 6 et la moyenne est 5.*

Donc, bien que l'âge médian des premières relations n'ai pas varié, l'âge le plus jeune des premières relations ne cesse de diminuer. Ainsi, une courbe qui, au départ, pouvait ressemble à un U à l'envers, peut devenir un petit arc très peu élevé, sans toutefois changer de médiane. Ça change un peu la perception hein?

Merci de votre attention, on se revoit la semaine prochaine!

La fatalité a bon dos

Eh oui ! Un deuxième post du vendredi, triste celui-ci. Je viens de lire les textes de Patrick Lagacé et de Christiane Desjardins, à propos de la petite fille de L'Île-Perrot... J'ai été frappée par un truc, dans la conversation que Lagacé rapporte, avec la blonde d'un des accusés. Comme quoi c'est un bon gars normalement, comme quoi il n'est pas le seul à commettre des imprudences au volant. Comme quoi il s'est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. La fatalité, que voulez-vous.

NON! Non, non et non! Bravo pour la déresponsabilisation! «Tout le monde le fait, c'est pas vraiment grave, c'est un accident». FUCK! Il y a des règles et ces règles existent pour notre sécurité. Moi aussi j'ai déjà déconné. Du 220 km/h dans une zone de 50. Ça a duré deux semaines ma folie du volant. J'étais stupide, c'était inexcusable et c'est une chance que je n'aie blessé ou tué personne. J'avais 16 ans. Entre 14 et 17 ans, j'ai passé proche d'une mono, j'ai pris de la drogue dure, j'ai eu des relations sexuelles non protégées et j'ai fait du vol à l'étalage. Et j'étais relativement censée comme adolescente!!!! Ce qui m'a forcé à grandir? À cause de mon éloignement régional, j'ai dû partir en appart à 16 ans. Après deux ans à vivre seul et à assumer graduellement de plus en plus de responsabilités, t'as pas le choix, faut que tu te prennes en main.

J'en ai marre de cette culture de l'inévitable, de la fatalité. J'ai perdu deux amis dans des accidents de voiture. Des accidents ou la vitesse n'était pas en cause... enfin presque. Parce que, dans les deux cas, ils roulaient, non pas à la vitesse permise, mais à la vitesse tolérée, soit 70 km/h dans une zone de 50 pour les premiers et 120 km/h dans une zone de 90 pour les seconds. Une bagatelle? Pas nécessairement. Pour le premier cas, c'était l'hiver, une place de glace, un léger dérapage dans l'autre voie et BOUM! le côté passager a été percuté par un VUS, qui allait lui aussi à ~70 km/h. Yannick est mort sur le coup, Mathieu a été sauvé par son manteau de cuir, avec 4 membres fracturés et un poumon perforé, plusieurs jours aux soins intensifs. Dans le deuxième cas, deux chums de gars, dont un avec qui j'allais à l'école depuis 3 ans, originaires de la même région. Ils retournaient là-bas d'ailleurs, pour le week-end. À la même vitesse que moi quand je sais que je suis serrée pour le traversier. Un peu avant une station-service, sur la 138, il y avait une voiture devant eux. Qui venait seulement de s'engager sur la route. Qui n'accélérait pas. Arrivé trop rapidement derrière, le conducteur a eu le réflexe de la contourner par la gauche. Collision frontale avec un véhicule en sens inverse. Un mort, Jérôme, mon ami, qui venait de tomber amoureux au début de l'été. Passager. À l'instant même de sa mort, je jasais avec une connaissance commune à qui j'étais entrain de dire que j'allais téléphoner à Jérôme la semaine suivante pour avoir de ses nouvelles.

Des accidents bêtes, mais qui, avec des conducteurs plus expérimentés et plus prudents, auraient été évités. Nous avons une sérieuse réflexion à effectuer en tant que société. Un jour, peut-être, avec l'évolution du système GPS, les voitures pourront elles-mêmes réguler la vitesse en fonction de la zone. Mais, ce serait encore, se déresponsabiliser. Et pour paraphraser Pierre Légaré, dans un texte sur cette même déresponsabilisation: un conducteur inexpérimenté, au volant d'un autobus en mauvais état, se crashe dans une pente, entraînant des dizaines de personnes dans la mort. Qu'est-ce qu'on dit? C'est la faute de la côte! Investissons des millions pour la rendre moins dangereuse au lieu de s'attaquer au vrai problème!

Pincez-moi, je vous en supplie!

Je suis sciée, en ce vendredi matin. Je n'ai eu le temps que de lire la Une du Devoir et, déjà, j'ai envie d'émigrer. Faisons l'indépendance au plus criiiiissssse (pardon my french)! Non, ça mérite vraiment le juron. Imaginez-vous donc, chers confrères partisans d'une société démocratique et égalitaire (du moins je l'espère), que notre CHER premier ministre du Canada, Stephen Harper, vient de faire un pas vers le rétablissement de la peine de mort!

En effet, aujourd'hui, on annonce, son l'égide de cette aberration de la nature qu'est Stockwell Day, que le Canada ne demandera plus la clémence pour la citoyens canadiens condamnés à mort dans les États américains. !!!!!! L'article est ici. Je vous épargne tout l'argumentaire qui y est mentionné, à savoir que le Canada refuse l'extradition des ressortissants américains coupables d'actes criminels vers des États où on pratique la peine de mort et que le Canada a aboli la peine de mort en 1976. Je suis ahurie, honteuse de mon pays, sidérée par l'impudence de premier ministre d'un gouvernement minoritaire.

Il s'en va où, le Canada? Stephen Harper a l'intention de faire de nous une véritable succursale des États-Unis? Je n'y comprends rien. Même Chrétien a tenu bon devant les menaces de Bush quand il a refusé d'envahir l'Irak. Quand on voit ce qui se passe avec le discours entourant l'intervention en Afghanistan (guerre préventive, protection de la démocratie, etc.), et encore, cette mission est onusienne!

J'ai peur que les États-Unis envahissent l'Iran et, surtout, de la réponse du Canada si Stephen Harper est encore au pouvoir à ce moment-là....

*Voyez de quoi on aurait l'air si on devenait américains!

jeudi 1 novembre 2007

Miroir, miroir, dis-moi qui est le plusse bon!

Aujourd'hui, sur Cyberpresse, je suis tombée sur l'article suivant. Or, je me suis sentie interpellée par le passage suivant «on aurait peut-être pu se passer des Weakerthans (75e), de Ian Tyson (96e) ou Willie P. Bennett (95e). Surtout si leur présence se fait au détriment des artistes francophones du Québec». N'écoutant que mon courage, j'ai écris le message suivant à l'auteur de l'article:

Bonjour M. *********,

je viens de lire votre article sur le top 100 et, bien que je sois entièrement d'accord avec vous sur l'incroyable aberration qu'est la quasi-absence des artistes francophones, je vous demanderais ceci: de quel droit choisissez-vous les artistes qui devraient être exemptés de la liste au profit des artistes francophones? Par exemple, votre exemple des Weakerthans démontre que vous n'avez pas la moindre idée de quoi il s'agit, ce groupe tenant un discours engagé, ayant fait des chansons en français, et étant, à mon sens, un des meilleurs groupes de la scène anglo-canadienne. Je crois que vous errez en désignant qui devrait être ôté et au profit de qui. Effectivement, l'absence d'artistes francophones est extrêmement regrettable. Toutefois, si vous préfèreriez en ôter les groupes/artistes de la scène émergente ou alternative du canada anglais pour les remplacer par des artistes québécois de la scène pop, formatés au format StarAcadémie et à la sauce commerciale qui innonde actuellement les radios mainstream du Québec, je préfère de loin l'absence d'artiste francophones qu'une intégration de la scène musicale francophones par ses pires représentants. Au lieu de vous insurger du fait que les anglophones négligent la scène francophone, vous feriez mieux de consacrer votre énergie à dénoncer le fait que la scène francophone ignore elle-même ses éléments les plus novateurs au profit des mieux financés et publicisés.

La Marsouine


Bien entendu, j'ai signé de mon vrai nom. Si l'on a pas le courage de ses opinions, autant aller se planquer la tête dans le fumier! Je n'espérais pas de réponse ni de réaction. J'ai pourtant eu droit à ceci:

Vous avez raison sur ce point.

Merci de l'info.

Wow! Je dois avouer que je n'en demandais pas tant. Je suis toutefois contente qu'il ait pris le temps de considérer mon commentaire, malgré le ton légèrement vindicatif de celui-ci. Petite histoire, je l'admets, mais qui m'amène à me poser deux questions :

1- D'où vient cette manie d'établir des palmarès à propos de tout et de rien?

2- Comment expliquer l'incroyable conformisme de la scène musicale québécoise?

Pour la première, mon hypothèse est simple : dans une société de performance comme la nôtre, nous en sommes au point où nous voulons établir un rappot de supériorité dans toutes les sphères afin de pouvoir nous réclamer du meilleur. Ridicule!

Pour la seconde, ma position est moins tranchée. En effet, mon hypothèse relève de la fameuse question concernant l'oeuf et la poule. Je ne peux m'empêcher de faire deux constats: 1- la plupart des artistes qui sont les plus publicisés sont insipides et 2- la majorité du public ne fait aucun effort et ne consomme que ce à quoi il est exposé sur les réseaux commerciaux.

Mais si les deux faits sont interdépendants, quelle est la cause et quelle est la conséquence ? La logique semble nous amener à conclure que c'est parce que le public est «paresseux» que les réseaux commerciaux ne font plus d'efforts pour dénicher le talent et la substance. Toutefois, je ne crois pas que ce soit aussi simple. En effet, certains pourraient facilement défendre l'idée que c'est la machine commerciale qui a «tchoké» en cours de route et que le public en est venu à ne plus faire d'effort et avaler ce qui lui est présenté.

C'est probablement un peu des deux. Je trouve toutefois dommage de constater à quel point l'art est devenu subordonné à l'argent. Ne parle-t-on pas d'un industrie de la musique? du cinéma? du théâtre? etc. Bref, le résultat est le même : il y a maintenant deux scènes musicales, au Québec ou ailleurs: la scène commerciale et la scène alternative. Je ne résoudrai pas cette question aujourd'hui, c'est certain. Mais, tant qu'à régler le sort du monde, autant aller le faire autour de bières de la Barberie!