jeudi 29 mai 2008

Réflexion du jeudi qui fait soleil

Chers amis, lecteurs, fouineurs, perdus de google qui me trouve avec des mots-clés tels «nudistes suédoises» ou «les plus grosses fesses du monde» (devrais-je être flattée ou horrifiée?). Je vous offre aujourd'hui une ratatouille de trucs que je veux partager depuis quelques temps.

1- Avis à tous, surtout à ceux qui ont une carte de membre du Club Price ou un(e) ami(e) qui en a une: j'ai constaté lors de ma dernière visite que Costco, mon plaisir coupable et mon sujet d'autoflagellation en tant que membre de Greenpeace, offre maintenant les Essuies-tout et le Papier de toilette Cascade faits de matières recyclées à 100%. YOuhou! De l'absorption ET une conscience environnementale, que demander de plus! À vos voiture et allez faire le plein de papier!

2- Le deuxième album de Philippe B est sorti depuis un moment et je l'ai acheté depuis un petit moment mais je n'avais pas encore eu l'occasion de vous dire ceci: il est saprément bon! Allez acheter et écouter: Taxidermie de Philippe B (je recommande la chanson «Je n'irai pas à Bilbao»).
3- Ce soir, à 22h, je serai dans une salle noire du Cinéplex Odéon de Ste-Foy pour assister à l'avant-première d'un film que j'attends depuis des mois: it's here! «Sex and the city - The movie», for your own guilty pleasure ladies and gentleman! (gentlemen? j'ai hâte de voir le ratio homme/femme dans la salle) J'ai torturé notre critique de cinéma (critique au féminin) pour avoir des spoilers et tout ce qu'elle a voulu me dire, c'est que c'est trèssss satisfaisant :) Je vous tient au courant.

4- Dernier avis de ce billet qui ne dit pas grand chose finalement. Je vous annonce mon départ. Séchez vos larmes, je ne pars pas si longtemps! Demain, vers 15h, l'Élu, Naslun-le-chien-qui-a-toujours-la-tête-sortie-du-char-même-à-100km/h et moi-même prendrons le pont Pierre-Laporte, direction Moncton! La ville où l'eau est brune (dixit Bruno Blanchet, les incultes de LFDM iront voir ça) n'est qu'un arrêt dodo avant la métropole de calibre international de Souris (IPE) où nous prendrons le traversier pour les magnifiques îles de la Madeleine (où ma main n'a encore jamais mis le pied). En effet, mon descendant madelinot d'Élu a pas mal de matantes, de mononcles de grands-parents (quatre, trois et deux pour être exacte) en plus d'inombrables cousins (aucune idée cette fois) sur ces bouts de terre du golfe. Nous allons donc passer 8 jours à folâtrer, manger du homard (peut-être même le pêcher), visiter la parenté et faire du tourisme dans ce paradis éloigné. Le retour se fera lentement par la Gaspésie, avec un arrêt à Carleton, pour traverser de Matane à Godbout, afin d'arriver à Tadoussac, jeudi le 12, pour profiter du Festival de la Chanson. Nous y rejoindrons ma belle-famille (dont les membres sont tous plus beaux les uns que les autres) et nous chaleterons tout le week-end avant de regagner Quebec City la jubilaire. Belles petites vacances en perspective. Je traîne mon MacBook donc il est POSSIBLE que je prenne le temps de vous écrire ou de vous envoyer des photos, mais il est aussi possible que je vous «tchoke» lamentablement. Je ne ressens aucune honte :)

Sur ce, bon début juin et mangez du homard!

vendredi 23 mai 2008

L'arme de soumission massive

On pensait s'en être tiré plus ou moins indemne. Et depuis une semaine : BOUM! Le dépôt du rapport de la Commission Bouchard-Taylor donne l'impression d'un désagréable retour en arrière. Un peu comme si un «ami» qui nous tapais sur les nerfs et qu'on ne voyait plus depuis plusieurs années sonnait à notre porte, sans prévenir (ou si peu).

Je dois dire que je suis toutefois agréablement surprise par la retenue et la modération du rapport. Les hérouxvillois pètent leur coche, sûrement parce que ce n'est pas écrit en noir sur blanc «sortez dehors les maudits étranges», mais moi, je me réjouis. Ils n'ont pas été dupes, c'était une crise fictive, montée en épingle par les propos populistes de Mario Dumont et les peurs profondes de nos compatriotes face à l'étranger et l'autorité religieuse. Hourra! Probablement que le fait qu'il y ait eu un historien dans leur rang (hum hum, autoglorification) a donné un bon coup de main :)

Donc, nos médias (mon employeur y compris) regorgent de textes qui portent sur le rapport Bouchard-Taylor. En bonne citoyenne, je me suis fait un devoir de tous les lire, au moins en diagonale. C'est donc en arrivant à la fin du cahier A du Devoir que j'ai terminé mon calvaire. Et, chose surprenante, ce fut ce dernier texte qui m'intéressa le plus. Pour une fois, Lise Payette a su dire ce que moi-même je n'avais pas réussi clairement à exprimer.

Vendredi dernier, lors d'un party de voisins improvisé, j'ai eu une discussion avec une ancienne collègue d'université et son chum sur le port du voile. Nos opinions n'étaient pas totalement divergentes mais ils ont su apporter plusieurs points très intéressants. Entre autre, le copain m'a dit : «Une des raisons pourquoi on voit de plus en plus de femmes voilées, c'est parce qu'elle sont de plus en plus présentes, donc de plus en plus intégrées à la société. On devrait s'en réjouir non?». Et j'étais d'accord. Je ne l'avais jamais vu de cet angle mais, effectivement, si cette différence nous saute de plus en plus dans la face, c'est parce qu'au lieu de rester confiné dans les limites de leur foyer et de leur communauté, au lieu donc de se ghettoïser, les néo-québécois s'intègrent (sans s'y fondrent, sinon ce serait presque triste) de plus en plus dans toutes les sphères de la société québécoise. Devant cette façon de voir les choses, je n'ai pu m'empêcher d'acquiescer et de rejoindre le point de vue de mes voisins. MAIS, et là est la nuance, je ne pouvais non plus faire taire le malaise que provoque en moi le port du voile.

Nous avons donc poursuivi la réflexion. Qu'en est-il des femmes comme Irshad Manji qui sont musulmane et contre le port du voile? Plusieurs jeunes musulmanes décident de porter le voile relativement tard dans leur vie (vingtaine). Certaines disent le porter par contestation de la société de consommation et d'image dans laquelle nous vivons. Toutefois, mon malaise persiste. Peu importe les raisons qui motivent le choix de porter le voile (lorsque c'est un voile), je ne peux oublier sa signification première: soustraire la femme à la vue des autres (des autres hommes bien souvent) et même, surtout dans le cas de la burka ou du niqab, lui ôter une partie de son identité. Le voile est, à la base, un outil de sujétion de la femme. Et quand on me répond: «Qui sommes-nous pour leur dire que leurs symboles religieux entrent en contradiction avec notre société?», je comprends l'argument mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'ôter le voile, bien que cela nous semble très radical, ne l'est pas plus que ces femmes qui ont brûlé leur soutien-gorge à une autre époque (époque où ce geste était probablement autant sinon plus controversé). Mais j'étais incapable de bien exprimer ma pensée à ce sujet.

Et vla ti pas que Lise Payette trouve les mots qui me manquait. Elle réussit, en deux petites phrases, à exprimer tout le fond du problème, tout ce qui me titille. Je vous les livre:

«On me répondra que des femmes sont venues dire aux commissaires qu'elles avaient choisi librement de porter le hidjab, que personne ne les y forçait. Une femme conditionnée par son milieu depuis sa tendre enfance, élevée avec l'idée qu'il vaut mieux porter le hidjab, peut-elle exercer un choix vraiment libre?» - Lise Payette, Le Devoir, 23 mai 2008

Voilà!!!! C'est ça le problème. J'ai grandi dans le monde post-féminisme. Avant même que je sois pubère, l'avortement était légalisé. L'année avant ma naissance, la loi obligeant les femmes à garder leur nom de jeune fille après leur mariage a été votée. Je suis une enfant de l'égalité... enfin de l'égalité sur papier. Car si la législation avait progressé, les individus, c'est une autre histoire. Mes grands-parents ont toujours fait preuve d'un grand favoritisme envers mon frère, seul fils de leur seul fils. Mes tantes n'ont jamais toléré que même l'ombre d'un reproche contre mon frère, mes oncles, mon père ou mes cousins soit dit en leur présence. Souvent, on disait d'aller «chercher un homme», «c'est une job d'homme», etc. J'ai grandi en niant et détestant ma nature féminine parce que mon milieu, bien involontairement mais aussi bien sournoisement, m'a appris qu'une femme était inférieure et faible. Je n'ai jamais voulu être inférieure et faible. Je me suis mise à détester la partie faible en moi, partie que nous avons tous, homme ou femme. Je détestais les bijoux, les jupes, les poupées. Je bûchais avec mon grand-père et je jouais avec des camions Tonka. On disait de moi, presque avec fierté, que j'abattais l'ouvrage d'un homme, que j'étais Tom-Boy, que je mériterais un jour d'avoir «la terre». J'ai mis des années à renouer, lentement, avec ma féminité et je n'y suis pas encore arrivée complètement.

Je ne sais pas combien de générations cela prendra avant que la véritable égalité entre homme et femme existe. Probablement 2 ou 3 mille ans. Mais encore aujourd'hui, toutes les femmes portent en elles des traces des anciennes mentalités. Nous les portons, nous les vivons, nous les transmettons même! Et encore, on essaie de les changer.

J'imagine alors une petite fille, qui grandti dans un milieu qui est très patriarcal, qui a vu sa mère, ses tantes ou toute autre femme de son entourage porter le voile toute sa vie, ou encore qui a toujours entendu parler du port du voile comme de l'absolu féminin, ce voile devient partie intégrante de son modèle féminin et de sa perception de son identité sexuelle. Cette petite fille une fois grande, à 18 ans ou 24 ans, peut-être aura-t-elle construit toute une argumentation rationnelle autour du fait de porter le voile. Et à ses yeux, ce sera valide.

Je ne dis pas qu'il faille interdire le port du voile, loin de là. Je n'ai pas de solution. Seulement cette réflexion, ce malaise, dans le symbole du voile, dans le rappel constant qu'il incarne, que la femme, de tout temps a été soumise et inféodé à l'homme et qu'encore aujourd'hui, malgré nos efforts, elle le soit encore, même si c'est moins flagrant. Et je ne peux m'empêcher de penser que tant que certaines d'entre nous, les femmes, accepterons, peu importe au nom de quel principe, de perpétuer ce symbole de soumission, nous ne pourrons pas renverser la vapeur.


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By the way, dans une optique similaire mais en même temps très différente, le projet de loi C-484 progresse toujours, lentement mais sûrement, vers une reconnaissance du foetus comme d'une entité distincte de sa mère. Sur le sujet ici et ici.

jeudi 15 mai 2008

Roulement, rotation et autres mouvements circulaires

Est-ce que ça paraît que je fais n'importe quoi pour repousser le moment fatidique de mon emploi où je dois faire de la (huh! boring!) saisie de donnée?

Bien que ce soit ma deuxième semaine à heures réduites, cette semaine a été la première dont j'ai pu «profiter» (la semaine dernière ayant été consacrée à avoir mal au coeur et à écouter des Roswell pour tuer le temps avant de passer un test de grossesse).

Vendredi, l'Élu et moi avons décidé, comme ça sans y penser, d'aller passer le week-end à Montréal, pour fuir la vaisselle sale et le plancher plein de poils (printemps = période de mue et de chaleurs, vive les chiens non-castrés!). De retour à Québec, ville du rock (ce serait telllllement cool...), j'ai décidé de profiter de mon lundi seule à la maison pour faire du ménage. Tsé les affaires qu'on se dit tout le temps qu'on devrait faire mais qu'on fait jamais? Ben je les ai faites! Entre autre, la rotation de ma garde-robe d'hiver vers ma garde-robe d'été. J'ai sorti toutes les jupes aux couleurs «trip-d'acide» et les camisoles qui, d'années en années, deviennent plus indécentes que jamais, ma poitrine n'ayant pas encore été mise au courant que ma croissance est terminée. Mes hanches non plus n'ont pas encore reçu le mémo j'ai l'impression. Constat: j'ai encore engraissé. Mon linge de fleur de l'an dernier me fait à peine. Ding ding! Sonnette d'alarme! J'entends une voix nasillarde dans ma tête (ma mère, probablement) me menacer du spectre de l'obésité (après tout, mes plus proches cousins sont des baleines...).

Comble de malheur, je n'ai pas internet avant vendredi. Je ne peux donc pas aller calculer sur un site gouvernemental mon indice de masse corporel ni chercher le numéro de Mince à vie (que bien sûr je n'appellerai pas). Vers 14h30, le lavage en marche et le mou de bras en sueur, Naslun-le-chien-hyperactif est venu vers moi avec la solution. Un observateur inexpérimenté aurait pu croire que sa farandole exaltée autour de mes jambes, accompagnée de grognements tout sauf canins, n'était qu'une tentative de me dire : «J'ai envie de pisser!!». Mais, MOI, j'ai compris. Il me disait: «Envoye la grosse, prends ton bicycle pis viens t'en dehors, on va aller suer sur le bord de la rivière St-Charles!»

Nous avons donc fait du vélo jusqu'à ce que mort s'en suive (ou presque). Naslun, maudit chanceux, a pu se pitcher dans l'eau pour se rafraîchir tandis que je sirotais mon Evian sur un banc de parc. Nous avons répété l'expérience mardi mais pas mercredi, j'avais mal à la tête. Ma volonté pourra-t-elle tenir jusqu'à ce soir? Irai-je encore me ruiner le popotin sur un vélo vieux de dix ans et qui pèse une bonne tonne métrique?

Seul l'avenir (et la pluie, j'suis pas assez crinquée pour faire du vélo sous la pluie là!) nous le dira...

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Update, 15h58:
Maudite marde! Y mouillait pis j'pensais être sauvée, mais là y mouille pu! Maudite météo qui se branche pas...

jeudi 8 mai 2008

ALIENation

Aujourd'hui, j'avais envie d'écrire de quoi. Encore une fois, la vie dans son drôle de hasard, m'envoie la dernière p'tite goutte de motivation qui me manquait (merci Marie-Jo!).

J'aimerais bien vous parler de ce qui absorbe la totalité de mon esprit depuis une semaine mais, honnêtement, je n'y comprends plus rien et c'est entrain de me rendre folle. Je vais donc attendre l'arrivée des certitudes avant de me prononcer.

La balance de mon temps libre a été consacrée à tuer le temps en réécoutant une série télé que j'écoutais quand j'étais ado. Je n'avais jamais vu la fin de la seconde saison et la troisième (et dernière) saison. Retour dans le temps sur 6 jours, la défaite des Canadiens contre les Flyers ayant soudainement libéré mon agenda télévisuel.

La série en question s'appelle Roswell. Un mélange de Dawson's Creek et de Stargate, les histoires d'amour impossible d'une bande d'adolescents mélangé avec les aléas de la vie d'extras-terrestres en cavale. Tout pour plaire à une geek en puissance de 16 ans quoi. J'ai renoué avec le magnifique Brendan Fehr, qui me faisait saliver à l'époque et qui y réussit toujours. (Pour ceux qui n'avaient pas encore remarqué, je fantasme souvent sur des «zollywoodiens», surtout ceux qui incarnent des bad boys sensibles mais torturés).

Encore une fois, j'ai effectué un petit voyage dans le temps au centre de moi-même. Peut-être est-ce parce que la dernière année et celle en cours marquent de plus en plus mon passage à l'âge adulte, dans sa dimension sociale, je réfléchis beaucoup à l'adolescence depuis quelques temps. J'ai parfois l'impression que les adolescents que nous sommes à un moment de notre vie déterminent inévitablement le genre d'adulte que nous devenons et que cette adolescence, par son intensité (due en partie aux afflux majeurs d'hormones), nous hante tout le reste de notre vie. Les promesses d'amour pour toujours, les chagrins dont on est certain de ne jamais se remettre, les déchirements, ne sont jamais aussi intenses qu'à 15 ans. Et heureusement, sinon on en mourrait probablement :)

Ça me manque parfois. Le mélodrame, les certitudes (qui n'en étaient pas, mais on l'ignorait), la douleur, la joie. L'impression d'être tellement en vie. Même si la vie était invivable par moment. Peut-être que le filtre de l'âge nous permet d'oublier à quel point on voulait que ça finisse. Peut-être aussi que c'était seulement moi. J'écrivais des tonnes de poèmes sombres et indigestes. Je n'ai jamais autant écrit qu'à 14 ans.

Je ne sais pas trop où je veux en venir avec tout ça. Même si je m'esclaffe souvent devant les puériles tribulations de l'adolescence, ça fait du bien, parfois, de saisir un petit bout de souvenir et d'y revenir, même une fraction de seconde, pour se rappeler de soi.