dimanche 23 décembre 2007

L'air du temps

Dimanche, 23 décembre, 12h36.

Pendant que l'Élu passe l'aspirateur et que je me prépare mentalement à travailler de dans quelques heures jusqu'à minuit, je prends ces quelques instants pour vous souhaiter à tous un Joyeux temps des Fêtes et une bonne nouvelle année. Je vous souhaite de passer les Fêtes comme vous en avez envie avec les gens que vous aimez et de profiter à fond des petits plaisirs de la vie. Ce blog est dans ma vie depuis plus de six mois et je dois dire que, jusqu'à maintenant, j'aime bien l'expérience. C'est une grande source de rire et de défoulement. Je me considère privilégiée de profiter de votre participation, active ou silencieuse, et j'espère que la lecture vous est aussi intéressante que l'est pour moi l'écriture.

On se retrouve en 2008 pour d'autres aventures de La Marsouine, l'Élu, Naslun le chien et les autres.

Meilleurs voeux!

mercredi 19 décembre 2007

Les représailles

En cette mausus de période de Noël où je me soumets docilement au calvaire du magasinage (le moins souvent possible), je me suis laissée tenter, lundi dernier, par une virée au Dollorama.

** Avis public: Le dollorama de Place Fleur de Lys (Québec) ACCEPTE INTERAC!!!!! Wouhou!

Donc, en pleine séance dolloramesque, je suis tombée sur un bac rempli d'habits de Noël cheaps, pour chiens. N'écoutant que la capitaliste en moi, j'ai agrippé encore et encore accessoires, grelots, jouets, chapeaux, colliers, foulards et, surtout, une veste de Père Noël, sous les rires amusés de mon amie Géaime. De retour à la maison, en cachette de l'Élu qui, très prévisible, s'opposerait à nos plans diaboliques, nous avons capturé le Naslun et nous sommes esclaffées comme des écolières, en immobilisant tant bien que mal la créature pour lui enfiler ses nouveaux colifichets. Penaud et contrit, Naslun profita d'un moment d'inattention pour échapper à notre poigne et se réfugier sur le tapis de la porte arrière. L'Élu gronda, Naslun gronda, si bien que nous lui otâmes ses si jolis habits.

Toutefois, l'histoire ne s'arrête pas là. Blessé dans son orgueil et sa dignité, échaudé dans sa confiance aveugle, Naslun ne voulu plus que ni moi, ni Géaime (que pourtant il adore au point de gicler de joie sur ses bottes lorsqu'elle nous rends visite), ne l'approchions. La seule solution fut donc de l'amener dans la ruelle pour qu'il puisse se livrer à sa nouvelle activité favorite: courir après des balles de neiges et fouiller pour essayer de les trouver (les balles, une fois au sol, se confondant avec le RESTE de la neige, vous imaginez bien que la fouille est longue et rigolote). Je crus donc que la hache de guerre était enterrée.


ERREUR


Paraît que les chiens n'ont pas de mémoire à court terme. Paraît que les chiens ont un registre d'émotions limité: peur, joie, faim, soumission, domination, etc. Et bien hier soir, après une journée particulièrement pénible, je rentrai à la maison pour découvrir que NASLUN le chien avait déchiqueté, réduit en miette, complètement anihilé mon coffret DVD de collection du Seigneur des Anneaux!!!!

La morale de cette histoire: attention aux chiens habillés en Père Noël, ils sont entrain de ruminer leur vengeance.

samedi 15 décembre 2007

La détresse

Mardi dernier, l'Élu et moi sommes allé voir, au Périscope, la pièce «On achève bien les chevaux». La pièce est une adaptation libre, par la metteure en scène, Marie-Josée Bastien, du roman d'Horace McCoy. Je vous renvoie également au film du même nom, de 1969, par Sydney Pollack (They shoot horses, don't they?).

La pièce se passe dans le Québec de la crise économique, entre les deux guerres. Pour détourner l'attention d'une énorme transaction d'alcool, un bootlegger organise un marathon de danse, où le couple gagnant repart avec la somme de 1500$, une fortune pour l'époque, encore plus dans ces temps de misère. Sur la scène, la piste de danse, le commerçant sans scrupule profite de la misère humaine pour divertir son public (personnifié par LE public) et détourner l'attention du port, où ses hommes embarquent la cargaison.

Parmi les concurrents, nous sommes entraîné dans l'évolution d'une micro société entre cinq couples de danseurs, tous différents et avec chacun leur petit drame. Il y a les jeunes mariés encore idéaliste, l'épouse enceinte de cinq mois. Il y a le vétéran et sa compagne, tous deux blessés par la vie. Il y a la starlette en puissance et son maquereau du moment. Il y a le couple de bourgeois, notables de la ville qui ont tous perdus, réduits à se donner en spectacle, espérant ne pas être vus ou reconnus. Finalement, il y a Élizabeth, femme blessée et refoulée, pleine de rage, qui, privés de son partenaire par le médecin, recrute un jeune employé de la salle, à la dernière minute.

Et on danse et on balance, pendant 2h30, les histoires se révélant lentement à nous, avec ce qu'elles comptent de désillusions et de surprises. Chaque couple s'enfonce encore plus et, simultanément, se révèle à lui-même et devient plus vrai. La trame de fond et l'amorce de la pièce, le procès pour meurtre du jeune employé, procure une narration froide et tranchante des évènements, nous laissant deviner ce que la fin nous réserve, soit l'identité de sa victime.

Toujours plus assoiffé de la misère de ses victimes, le bootlegger/bourreau invente sans cesse des moyens de les torturer encore plus, pour le plaisir de son public. Le moment fort de la pièce: la bourgeoise ruinée, qui cède à la misère et ôte sa robe, en regardant dans les yeux la crapule qui se repaît de son humiliation. À la toute fin, Élizabeth et son partenaire, ultimement vainqueurs du marathon, après près d'un mois de danse ininterrompue, sauf par les quelques pauses de quinze minutes, se précipitent dans le bureau pour obtenir leur 1500$. Arnaqueur jusqu'au bout, le bootlegger se sauve en leur laissant les factures. L'objet de sa liberté lui filant entre les doigts, Élizabeth sombre et demande la grâce d'être libérée de son existence. Retour au procès où on demande au jeune homme, pourquoi il l'a tué. Et sa réponse?

On achève bien les chevaux.



Je souligne la performance d'Érika Gagnon, qui joue Élizabeth avec une blessure à la cheville. Malencontreux handicap dans une pièce qui requiert autant de chorégraphie et de mouvement. Chapeau!

jeudi 13 décembre 2007

Mise à l'Index

Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est l'Index, je vous envoie encore une fois sur l'honnie Wikipédia. Mon sujet de ce matin, je vous rassure, n'a aucun lien avec les frasques et déclarations de nos élus (ya juste le mien d'Élu dont j'aime les frasques héhé).

Il y a une dizaine de jours, sur un blogue que je ne nommerai pas, j'ai laissé un commentaire à contre sens de tout ce qui y avait été laissé jusque-là, y compris dans le billet concerné. J'ai constaté, peu après, que j'avais été censurée. Et cela m'amène a réfléchir. Personnellement, je ne filtre pas les commentaires. Jusqu'à maintenant, j'ai retiré deux commentaires: un en espagnol qui ressemblait à un truc générique et publicitaire et un commentaire d'un de mes amis qui se révélait injurieux et, ne voulant pas l'exposer à la vindicte de mes proches qui lisent ce blogue et le connaisse, je l'ai retiré, en l'en avisant. Jusqu'à maintenant, je n'ai aucun problème avec les commentaires que vous laissez. Toutefois, lorsque je visite d'autre bouts de blogosphère, je constate que plusieurs bloggueurs filtrent les commentaires. Je ne condamne pas la pratique, loin de là. Toutefois, une question s'impose: comment savoir si l'auteur du blogue ne pratique pas la censure de tout ce qui s'oppose à sa vision?

Bien entendu, le blogue est un élément relativement inoffensif. Bien que je n'approuve pas tout à fait la vision récemment exprimée par Patrick Lagacé, comme quoi le fait de blogguer vient d'un besoin inné de reconnaissance, je suis consciente du peu d'impact que l'immense majorité des bloggueurs peuvent avoir sur le cours des choses. Et c'est probablement bien ainsi. Toutefois, quelqu'un qui décide de blogguer doit être conscient que, à moins de restreindre son blogue à des invités choisis, ce qui est possible, il se retrouve, de ce fait, sur la scène publique. Très petite scène, j'en conviens, mais publique tout de même. Quelles sont donc les droits et devoirs du bloggueur? On l'a vu dernièrement, avec le cas du blogue de Richard Martineau (que je n'affectionne pas particulièrement) que, pour les blogues «mainstream» des quotidiens et personnalités publiques, les bloggueurs peuvent être considérés comme responsables des propos qui sont tenus sur leur blogues, surtout lorsqu'il y a un quelconque processus de modération en place. La diffamation est une chose bien précise et inacceptable, surtout si elle est protégée par l'anonymat d'un pseudonyme. Mais dans une moindre mesure, le bloggueur est-il responsable de censurer ses commentaires? Et les risque de tomber dans la complaisance? De, comme dans le cas qui nous occupe, ne laisser passer que les commentaires conformes à sa vision? Dans ce cas, le blogue perd-il son utilité? Devient-il l'objet de propagande personnelle accessible à quiconque considère son opinion comme la seule valable?

Je suis une partisane du dialogue. Bien sûr, je tiens à mes opinions et à mes visions. Toutefois, et je crois que cela est imputable à ma formation, j'essaie toujours de tendre à l'objectivité ou, du moins, de prendre en considération des perspectives différentes afin de ne pas juger des situation uniquement selon mon biais personnel. Je n'y arrive pas toujours, au contraire, mais je considère l'objectif louable.

Je vous lance donc cette question: quelle sont les responsabilités du bloggueur? Et surtout, doit-on se doter d'un certain code d'éthique, même s'il est officieux, qui, si on affiche que l'on y adhère, permettrait à ce médium d'atteindre une certaine crédibilité dans l'opinion publique?

mercredi 12 décembre 2007

Super Mario a mangé un champignon mauve

Vous savez, dans je ne sais plus trop quel tome des aventures du plombier bionique, il y avait ces «anti-champignons» qui faisait du tort à notre héros? Et bien, Super Mario Dumont, qui plane déjà très haut dans les sphères de la débilité, en rajoute.

Aujourd'hui, il ne demande rien de moins que le retrait du cours «Éthique et culture religieuse». L'article est ici. Je vous laisse lire et vous indigner. Je tiens toutefois à mettre en lumière cette citation particulièrement révélatrice: «La croix, c'est pas dans la même catégorie que la crécelle, les herbes sacrées, le croissant, la fleur de lotus, la roue à huit branches et le collier à fleurs».

J'ai des petites nouvelles pour M. Dumont. D'un point de vue totalement objectif, quand on y réfléchit vraiment, le symbole de la croix peut paraître aussi ridicule aux yeux de certains que le collier à fleur peut le paraître à nos yeux. Et c'est d'ailleurs une tendance que nous tentons encore et encore d'éviter quand nous faisons de l'histoire, ou tout autre science sociales : juger d'une situation avec nos yeux d'Occidentaux moderne.

Prenons quelque chose de simple. Au 13e siècle, l'Occident tout entier était convaincu que la Terre était plate. Quiconque affirmait le contraire risquait la mort. Aujourd'hui, nous pourrions regarder cela en disant: quelle bande d'imbéciles! Et ce serait tout aussi imbécile de porter ce genre de jugement. La science historique nous oblige à se remettre dans le contexte de l'époque pour analyser une situation. De la même façon, nous ne pouvons pas porter de jugement sur les symboles religieux des autres peuples, en les jugeant inférieurs aux nôtres, pour la simple et bonne raison que ce jugement est complètement biaisé par notre héritage et notre propre perception.

Quand on y réfléchit, la croix représente la mort du christ, les pierres tombales. Pas très jojo comme symbole de la foi. On aurait pu faire mieux finalement.

Est-ce que quelqu'un pourrait dire à ce chef de l'opposition, qui n'a, selon moi, mais absolument rien d'un chef, de se taire et de réfléchir avant de proféré d'aussi sombres inepties???

jeudi 6 décembre 2007

«Ces choses qui ne se sont pas passées» une histoire fleur bleue pour ceux qui les aiment

Mesdames, aujourd'hui, je m'adresse plus particulièrement à vous. Messieurs, vous pouvez lire, peut-être même que cette histoire vous semblera plus familière que je ne le crois. Aujourd'hui, je vais vous raconter ce qui ne m'est pas arrivé.

Je vous imagine, clignant des yeux, croyant avoir mal lu. Nonon, je parle bien d'une histoire qui n'est pas arrivée. Car ce sont les pires, ces choses que nous n'avons pas faites. Elles nous hantent, reviennent aux moments les plus inattendus pour nous donner une pichnotte derrière la tête et nous faire penser «Et si....».

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J'avais 18 ans. J'étais une petite collégienne fraîchement pêchée et déposée dans le grand aquarium qu'est Québec. Ne frayant presque qu'exclusivement avec des marsouins, je commençais, lentement, à fraterniser avec le monde extérieur. Je terminais une adolescence difficile de laquelle j'avais conservé une tendance au mélodrame et au romantisme (dans le vrai sens du terme, pas dans le sens fleurs et chocolat. Je sortais également d'un grand amour, à sens unique ET platonique, bien entendu. Pendant deux ans, j'ai souffert physiquement (j'étais intense comme ado voyez-vous) d'un amour impossible avec un collègue, qui vient d'ailleurs récemment de convoler, on lui souhaite du bonheur. Donc, récemment éconduite, j'étais à la recherche de mon prochain soupiré (en effet, on ne soupirait pas pour moi, JE soupirais pour d'autre). J'ai rencontré, au début de novembre, celui qui, après plusieurs mois de tergiversations ridicules, deviendrait mon premier «chum» sérieux, appelons le Mister J, avec qui j'ai partagé trois années un peu bizarres. Mais ce n'est pas lui mon histoire.

Mon histoire commence une semaine après la rencontre de Mister J. Des amies m'invitèrent chez elles pour rencontrer le copain de l'une d'elle. Copain qui était venu avec son meilleur ami. Des gaspésiens, avec un très très léger accent sexy. Bizarrement, le meilleur ami avait le même prénom que ma flamme précédente. À la différence près que celui-ci est tombé amoureux de moi, ce que j'ai appris assez rapidement. Il est devenu mon meilleur ami, celui qui partageait la plupart de mes activités, celui qui écoutait des films avec moi, même si je m'endormais toujours après 10 min (et que je ronflais... paraît-il). Et il m'écoutait lui parler de Mister J., stoïque et ferme, avec parfois, un drôle de regard. Une veille de Saint-Valentin, j'ai appris la mort d'un ami. Nous sommes allés dans mon bar de prédilection, j'étais amortie par l'alcool, fuyant cette nouvelle. Et là-bas, pour la seule et unique fois, il m'a embrassée.

Je crois que je n'oublierai jamais ce baiser. Un peu comme s'il m'avait transféré toute la force de ses sentiments par ce simple contact. J'ai été secouée. Après quelques minutes, je l'ai repoussé, marmonnant quelque chose à propos de Mister J. Nous n'en avons plus jamais parlé. Il est resté dans ma vie, acteur important mais spectateur transi de ma vie amoureuse. Trois ans plus tard, une semaine après ma 3e et dernière rupture avec Mister J., il disparut.

J'en gardais le souvenir du premier homme qui tomba amoureux de moi. Je me torturais à me demander ce qui se serait passé si j'avais fait un choix différent. Je l'ai retrouvé, il y a deux ans. Il habitait avec la femme qu'il avait rencontré quelques temps après que l'on se soit perdus de vue. Je ne sais pas pourquoi, ça m'a démolie. Égoïstement, une partie de moi voulait qu'il m'attende encore, comme dans les romans. Nous nous sommes revus, chez lui, seuls. Nous avons discuté, quelques heures. Sans savoir pourquoi, je m'étais coiffée et maquillée. Je voulais être à mon meilleur. Je suis partie, croisant sa conjointe à l'extérieur, sans qu'elle sache qui je suis. Juste avant de sortir, j'avais eu une impulsion, je m'étais jettée dans ses bras. Et, que ça ait été le fruit de mon imagination ou non, j'ai su, à ce moment précis, que, d'une certaine façon, il m'aimerait toujours, et moi aussi.

Depuis, il a une famille et semble heureux. Nous gardons un contact sporadique et légèrement superficiel, volontairement. J'ai depuis rencontré l'Élu et suis la Marsouine la plus heureuse du monde. Parce que je sais que le pouvoir de cette histoire, son intensité, vient du fait qu'elle ne s'est jamais produite. Si nous avions fait un bout de chemin ensemble, cette histoire ne serait que celle d'une relation passée. Mais sa beauté réside dans son souvenir, un souvenir qui nous fait frissonner et qui nous tapote l'épaule de temps en temps, et nous fait penser: «et si....»

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Et vous? Quelle est votre histoire qui ne s'est pas passée?

mercredi 5 décembre 2007

Les arpents blancs

Ma mère vient de m'appeler. Pour me dire que mon père s'était acheté un tracteur. Et qu'il est allé le chercher dans le village d'à côté. Sachez donc, chers lecteurs, qu'en ce moment précis, à 11h53, mon papa est entre la maison et le village, dans les côtes féroces de ma région. Et ce, à dos de tracteur!!!

Mon père a beaucoup de défauts, mais c'est pour des trucs fantasques et saugrenus comme ça que je l'aime.

:)

Fin de la tranche de vie

mardi 4 décembre 2007

Titre provocateur

J'ai préféré m'abstenir de titre. Parce que, quel qu'il soit, il aurait été limité, provocateur et sans nuances. Ce que je ne veux pas pour ce billet-ci. J'écris suite à la lecture du blog de Patrick Lagacé, de sa chronique et, surtout, du forum auquel un de ses billets réfère. Et je le lis, et je bouille!!!

Je le lis et j'ai l'impression de lire un livre sur la France du 16e siècle. Un des intervenants, entre autre, s'insurge devant le fait que les Québécois en aient contre le fait que les musulmans considèrent comme de la fornication une union hors mariage, même si elle dure 50 ans. Et ce n'est qu'un exemple. Je n'irais pas jusqu'à dire que l'Islam n'a pas évolué. En fait, tout comme le christianisme, l'Islam a évolué en gardant une ligne dure et anachronique qui n'est plus du tout adaptée aux années 2000. En tout cas, pas en occident. Mais, minute. En Occident? C'est un sujet qui revient souvent sur le dit forum. «Si c'est comme ça en Occident» ou «Pour eux, être normal, c'est vivre à l'occidentale». Hum... je n'ai pas regardé un globe terrestre depuis quelques temps mais, il me semble que le Québec est encore en Occident. J'en ai marre de devoir m'excuser d'être occidentale!! On peut vivre en Occident sans être Américain! Mais surtout, s'ils y sont en Occident, s'ils ont choisi d'y venir, pourquoi alors balayer l'Occident du revers de la main? Je ne comprends tout simplement pas! Le débat est grand et nécéssiterait plusieurs paragraphes supplémentaires. Je sais que ce texte semble québécois-de-souche-qui-vote-ADQ à prime abord. Mais il ne l'est pas, croyez-moi. Mon problème réside dans ceci: oui, le Québec a peur pour rien. Oui, le Québec devrait apprendre à connaître et comprendre ce fameux «autre». Mais toutes ces affirmations partent d'un point commun: nous prenons pour acquis que cet «autre» veut s'intégrer, être compris et être accepté. Mais selon ce que j'ai lu dans ce forum, l'«autre» en question, en tout cas celui qui s'y exprime, ne veut qu'une chose: qu'on les laisse vivre dans leur coin sans interactions. Et ça, c'est, selon moi, aussi pire qu'un Québécois de souche d'un quartier francophone de Montréal (yen a marre de toujours porter le blâme sur les régions aussi) qui veut déménager à Hérouxville au lieu de composer avec les «étranges», comme disait mon grand-père (en parlant du monde qui venait de la côte).

Comme quoi, des mottés, il y en a partout!

p.s. Je tiens à préciser une chose. L'Église catholique aussi considère comme de la fornication les unions hors mariage. Et il y en a des crinqués chrétiens, vous avez lu mes billets sur les Born again Christian et ils me font pas mal plus capoter que les 150 000 musulmans au Québec. L'Église catholique, la chrétienté pratiquante et fermement croyante en générale, est arriérée, mysogine, illogique, cruelle, etc. Je peux en parler parce que je l'ai étudiée la religion catholique au fil du temps. Et on en a tué du monde, beaucoup de juifs et de musulmans pendant tout le Moyen Âge et l'Époque moderne. Beaucoup de gais aussi et des femmes, engrossées par des gros porcs, qui ont été démembrées pour avoir avorté ou tué leur bébé. Un jour je vous parlerai des différents châtiments pour différents crimes, l'athéisme entre autre. Heureusement, nous avons maintenant, théoriquement à tous le moins, placé les droits de l'homme et, surtout, les libertés de l'hommes, avant toute forme de religion. Et ce nous englobe toute personne qui respecte l'intégrité de l'humain. À vous de faire le reste.

samedi 1 décembre 2007

L'absence d'absolu

En ce samedi soir de décembre, le premier de l'année, l'Élu et moi venons de terminer un documentaire intitulé The Trials of Darryl Hunt. Nous en ressortons émus, bouleversés et avec un sentiment profond de frustration et d'impuissance. Pour faire une histoire courte, le matin du 10 août 1984, une femme, blanche, a été violée, volée et poignardée à mort. On recherche un homme noir, de 20 à 35 ans. Darryl Hunt est arrêté, accusé du crime et trouvé coupable malgré son alibi. Il clame son innocence depuis la première minute de son arrestation. Ses avocats réussissent à lui épargner la peine de mort mais il est tout de même condamné à la prison à vie. Après 2 procès et une ribambelle de tentatives d'appel qui ont toutes échouées, malgré l'apparition de nouvelles preuves dont un test d'ADN qui innocentait Darryl Hunt, ce dernier est finalement libéré le 24 décembre 2003 et déclaré innocent en février 2004. Pendant 19 ans, un homme a été incarcéré à tort. Pendant 19 ans, d'autres hommes se sont battus pour faire reconnaître son innocence, en se battant contre un service de police corrompu, des procureurs qui dissimulaient des preuves, des juges qui refusaient de prendre en compte de nouvelles preuve. Ce combat s'est transformé en une quête contre le racisme encore tellement présent dans la ville de Winston-Salem, en Caroline du Nord.

Je vous suggère fortement de visionner ce film. Je me suis exprimée déjà à plusieurs reprises sur la «nouvelle politique» du gouvernement Harper en ce qui concerne les canadiens condamnés à mort à l'étranger, plus particulièrement le cas de Ronald Allen Smith, qui d'ailleurs serait peut-être innocent.

La peine de mort est la pire arrogance de l'homme. La justice des hommes est tout sauf absolue. Nous sommes des êtres faillibles, nos décisions et nos jugements le sont aussi. Aussi, aucune condamnation, même avec des aveux, ne peut être absolue et donc punie par la peine absolue: la mort. Je préfère mille fois voir un coupable en liberté qu'un innocent en prison. Aussi aberrant et immoral que cela puisse paraître à certains. Et c'est pourquoi j'ai mal à l'âme quand le Canada refuse d'entériner une motion de l'ONU qui se prononce contre la peine de mort. C'est pourquoi je frémis quand je vois des gens réclamer les pires châtiments pour certains criminels sur le principe du «Oeil pour oeil, dent pour dent».

«L'homme est un loup pour l'homme» - Thomas Hobbes