mardi 3 août 2010

Le travail et les rêves

De retour au travail après de courtes vacances, j'achève le cinquième mois de travail pour mon nouvel employeur. Ceci est officiellement la plus longue période de ma vie où j'ai travaillé à temps plein. Je ne savais pas si j'y survivrais. J'étais habituée à mon horaire de surnuméraire, à de courtes et longues périodes mortes sans travail, à travailler sans arrêter de juin à septembre, à aller à l'école au travers de tout ça. Puis la grossesse, le congé de maternité. En y réfléchissant bien, même si j'ai commencé à travailler à l'âge de 15 ans (18 ans pour le travail de bureau), je viens tout juste de réellement amorcer ma "carrière". J'hésite à employer ce terme car mon emploi n'a rien à voir avec mes études et ce n'est pas nécessairement la profession la plus stimulante que je puisse imaginer et je ne crois pas que je puisse m'y épanouir totalement. Mais, la paie est décente et le travail n'est pas trop ennuyant (quand il y en a, bien entendu). Bref, je vois mon travail beaucoup plus comme un moyen que comme une fin. Et ce moyen est plus rationnel qu'autre chose: horaire, salaire, conditions de travail, proximité et un minimum de stimulation intellectuelle pour éviter de faire une dépression.

J'aimerais avoir un travail que je trouve passionnant, quelque chose que je ne considère pas comme un travail mais plutôt une activité qui me donne l'impression de ne pas travailler tout en me permettant de gagner de l'argent. Et si je me donne la peine d'y réfléchir, il y a deux choses qui me procurent cette impression: écrire et cuisiner. Et m'occuper de mon fils mais malheureusement personne ne va me payer pour ça.

Écrire. Depuis l'âge de 14 ans, je rêve d'écrire. En fait, j'écris depuis bien plus longtemps que ça alors je devrais plutôt dire que, depuis l'âge de 14 ans, je rêve d'être publiée. Je ne veux pas écrire un best-seller. Je ne veux pas écrire un classique. Je veux écrire un roman, un bon roman. Un roman qui permettra au lecteur d'entrer dans un univers. Un roman qui fera dire à ceux qui l'ont lu: j'ai aimé. Un roman qu'on aura envie de recommander. Je sais qu'elle existe cette histoire et plus le temps passe, plus je commence à la deviner. Mais il y a une autre chose que j'ai compris à l'âge de 14 ans: pour écrire, il faut avoir vécu. Suffisamment vécu. Et il faut parler de ce qu'on connait. J'attends donc, le bon moment, la bonne histoire, la bonne idée. Plusieurs personnages existent déjà et attendent eux-aussi. Peut-être que leur histoire ne fera pas partie de «l'histoire» qui se révélera à moi. Seul le temps nous le dira. Je vous tiens au courant.

Cuisiner. À la fin de mon cégep, je n'avais pas envie d'aller à l'université. Je voulais faire un cours de cuisine professionnelle. Pas pour devenir cuisinière. Pour savoir cuisiner. Bien sûr, ma mère a été cuisinière professionnelle et a fait cette formation et bien que je n'aie jamais voulu, plus jeune, qu'elle me montre à cuisiner, j'ai toujours admiré son habileté à prendre 3 ou 4 restes et en faire un plat succulent en quelques minutes. Les cinq dernières années m'ont permis de développer mes compétences, sans technique bien entendu. Je me débrouille suffisamment bien en cuisine pour impressionner et même si tout n'est pas parfait, il n'y a pas grand chose à mon épreuve. Je n'arrive cependant toujours pas à réussir de la pâte à tarte... L'Élu et moi avons un rêve, un rêve de retraite. Parce que nous sommes conscients des risques financiers que ça implique et que nous ne voulons pas en faire l'aventure d'une vie. Mais nous voulons, un jour, une auberge. En fait, un restaurant avec des chambres. De la bonne nourriture, simple, comme on l'aime, avec une bonne ambiance. Rien de spectaculaire, juste assez pour que les gens puissent venir chez nous, bien manger à peu de frais, boire de la bonne bière maison (nous sommes des brasseurs amateurs) et entendre de la bonne musique. Rien d'excentrique, pas de projet plus grand que nature, juste le simple plaisir de manger et le plus abordable possible.

En attendant de réaliser ces rêves, nous travaillons tous les deux, élevons notre fils, commençons à envisager de lui faire un frère ou une soeur et d'adopter un autre chien. Nous ne sommes pas pressés de réaliser nos rêves. Mais nous avons des rêves.

2 commentaires:

mj a dit...

Décidément, t'es vraiment ma fille spirituelle! La seule chose qui me résiste, en cuisine, c'est la pâte à tarte. Je peux faire un St-Honoré, des mets qui prennent des jours à préparer, je "canne" ma sauce tomates tous les automnes. Mais la pâte à tarte, malgré toutes les recettes essayées, niet. Pantoute. Mais t'en fais pas, on y survit! J'arrive bientôt à 50 ans, et honnêtement, la tenderflake congelée, ça fait pareil :-)

La Marsouine a dit...

J'achète de la pâte toute faite dans le comptoir des saucisses à hot dog à l'épicerie... personne ne s'en est plaint jusqu'à maintenant mais quand ma mère me fait une "batch" de pâte à tarte, j'ai honte de moi tellement c'est feuilleté et délicieux (mais bon MADAME est ex-chef).

Autre confession: je suis absolument nulle quand il s'agit de déterminer si des pâtes sont cuites ou non. Incompétence totale de ce côté-là.