jeudi 19 avril 2007

Bouteille à la mer no. 2

Est-ce que quelqu'un est vraiment à l'aise au travail? Personnellement, malgré mes professions de foi d'adolescente comme quoi je ne travaillerais JAMAIS dans un bureau, me voilà depuis quatre ans déjà à l'emploi de la salle des nouvelles d'un quotidien de la ville de Québec. Et après quatre années à côtoyer les mêmes personnes, bien que je me sente plus à l'aise qu'au début, j'ai encore cette impression d'être un poisson hors de l'eau, une parjurée qui pilasse à pieds joints sur ses principes, une renégate qui se terre dans un milieu professionnel en craignant sans arrêt d'être démasquée.

Est-ce que je dois parler à tout le monde? Qu'est-ce que je dois dire quand je rencontre quelqu'un aux toilettes? Comment réagir quand je ne me souviens plus du nom de quelqu'un? Est-ce que je peux me joindre à un groupe à la cafétéria ou est-ce que j'ai l'ai snob si je décide de manger seule? Que de situations périlleuses qui peuvent se présenter pendant une journée de travail. La plupart du temps, j'évite tout contact superflu en me réfugiant dans mon ipod, en regardant par terre et en faisant comme si de rien n'était. Mais QUEL STRESS permanent. Ça s'est sans compter les activités du club social, que j'évite comme la peste. Je ne suis pas journaliste, je ne suis pas permanente, je ne suis même pas temps plein. De quel droit puis-je avoir une opinion, un jugement ou même parler! Ah, monde atroce.

En réalité, mon inexpérience anthropologique dans ce milieu précis qu'est le «bureau», m'a permis de faire quelques constatations. Première chose, un bureau c'est comme un village (quelle chance! je viens d'un petit village): tout le monde sait qui couche avec qui, ça se match entre eux, ça se parle dans le dos et il se forme des petites cliques. Deuxième chose, tout est une question de pouvoir: le p'ti nobody dans sa vie personnelle peut utiliser le travail pour se venger et rendre la vie des autres insupportables, les gens qui sont brimés à la maison par leur conjoint deviennent des mégalomanes au travail, bref, on peut facilement connaître le type de vie privée d'une personne en observant son comportement au travail. Troisième chose, la survie dans un milieu professionnel dépend des alliances: il faut choisir ce qu'on dit et à qui, écouter sans en avoir l'air, rester le plus possible hors des jugements ou des commérages parce qu'inévitablement, le balancier va vous revenir dans le visage.

Mon verdict: un bureau, c'est comme une école secondaire sauf que les gens ont plus d'argent et qu'ils n'ont pas le prétexte de l'adolescence pour agir comme de parfaits imbéciles.

1 commentaire:

Unknown a dit...

C'est intéressant de voir le boulot comme une école...c'est un parallèle inévitable, en fait. C'est pas un secret, on apprend beaucoup sur soi-même en travaillant et tout nos collègues sont, pour certains, des professeurs et, pour d'autres, des élèves; c'est adultes académie...à peu de choses près!

Pour ma part, j'ai choisit d'étudier à distance...et de faire quelques stages de temps en temps.

Après quelques semaines d'études, je suis arrivé à cette conclusion...le boulot à la maison ce n'est pas un luxe mais bel et bien un tour de force disciplinaire mautadit!!!