lundi 21 janvier 2008

Ceuses qui l'aiment pis ceuses qui l'aiment pas

Bon lundi chers fouineurs de web! Je suis toujours sur ma lancée de Stargate, Atlantis cette fois. C'est honteux de passer mon temporaire temps libre effouarée devant la télé. Quelqu'un avec un minimum de discipline en profiterait pour perdre les centimètres qui s'accumulent sur mes hanches au point que mon linge est à la limite de ne plus me faire.

Donc, mon sujet d'aujourd'hui. Hier, l'Élu et moi sommes allés au cinéma. Comme, depuis la fermeture du StarCité de Ste-Foy, il n'y a maintenant que très peu de films en v.o.a. dans la ville de Québec, nous nous limitons aux films québécois et autres versions originales en français. Donc, nous sommes finalement allés voir, hier, l'Âge des ténèbres de Denys Arcand. Je suis une fan finie de Marc Labrèche et mon deuil de La fin du monde est à 7h a pris fin samedi dernier lorsque j'ai pleuré de rire devant 3600 secondes d'extases. Donc, l'Âge des ténèbres.

Je m'attendais à de la bouette. Je n'avais pas vraiment trippé sur les Invasions barbares et je n'avais entendu que de mauvais commentaires. Et bien je dois vous dire ceci: j'ai a-d-o-r-é!
Au risque de répéter ce qui a été dit partout, Marc Labrèche est sublime. Je n'ai pas aimé, des Invasions barbares, la retenue. En cela qu'on a voulu mettre l'emphase sur une situation en la poussant plus loin que nature. Mais, j'ai pour mon dire, que tant qu'à aller loin, autant aller dans l'excès. L'Âge des ténèbres va très loin, dans la satire, dans le sarcasme, dans le ridicule. Et c'est ce qui lui donne tout son poids, tant dans l'art que dans le discours. Les mise en abîmes dans l'imaginaire de Jean-Marc Leblanc sont sublimes. Je crois que l'art a plus d'impact en allant plus loin que la réalité plutôt qu'en la mimant et en l'amplifiant. D'où mon aversion pour la téléréalité. Tout le long du film, je me suis sentie oppressée par la complexité du monde dans lequel les personnages évoluent, par l'impersonnalité de leurs relations, par l'infantilisation de l'individu. Je me suis sentie étourdie par l'abondance de conventions, par la pression du conformisme, par les attentes que chacun s'impose et impose aux autres.

Toutefois, à l'instant où l'autobus arrive à la campagne, à partir du moment où on se retrouve près du fleuve, dans la campagne, je me suis sentie libérée. Curieusement, presque au même moment, l'Élu et moi avons poussé un grand soupir. Je retiens de ce film une confirmation du sentiment qui m'habite depuis longtemps, à savoir que la seule façon, à mes yeux, d'aspirer à une existence plus simple et de vivre à un rythme plus lent, implique de vivre loin de la ville et son effervescence.

En tant qu'historienne et ancienne joueuse de Donjon & Dragons, je dois avouer que le GN* m'a soufflé et j'ai adoré les références historiques (j'ai été la seule à éclater de rire dans la salle quand le personnage de Jean-René Ouellet a fait référence à Godefroy de Bouillon). D'ailleurs, si je ne m'abuse, Denys Arcand a une formation en histoire et une légende circule à l'Université Laval comme quoi les personnages du Déclin de l'empire américaine seraient inspirés de certains professeurs retraités et d'autres, encore en place, de la Faculté d'Histoire. Malgré nos interrogatoires, nous n'avons jamais pu avoir confirmation mais nous avons un sérieux doute pour une prof en particulier héhé.

En conclusion, je dirai donc que ce film comporte un aspect très théâtral et éclaté qui me le fait apprécier encore plus que n'importe quelle imitation amplifiée de la réalité. De plus, son thème fondamentale et la façon dont celui-ci est exprimé trouve un écho en moi. Finalement, l'emballage foncièrement historique de la chose ne peut que me faire sourire. Oh, et la distribution est impressionnante et éblouissante! Chapeau!


*GN: Grandeur Nature. Plusieurs joueurs de Donjon & Dragons ou autre jeu de rôle semblable, se regroupent pour participer à une séance de jeu «théâtrale» et active, plus ou moins élaborée et longue selon les moyens disponibles.

1 commentaire:

La Marsouine a dit...

Un commentaire placé sous le mauvais billet :)

Amor Niamor a dit...
Tu n'es pas la seule à avoir aimé ça. De plus en plus de gens autour de moi sortent du placard et avouent qu'ils ont adoré ce film.

Après tout, ce n'est ni la première ni la dernière fois que les critiques se plantent.

21 janvier 2008 13:13