jeudi 31 janvier 2008

A penny for your toughts

«Un sous pour vos pensées». Pour ceux qui l'ignore, c'est une expression anglaise (la langue là) pour les gens dans la lune, un peu pour dire «Qu'est-ce qui te distrait comme ça?». Des pensées j'en ai des milliers. J'en partage, gratuitement :), quelques unes ici avec vous. Toutefois, certaines sont plus tenaces que d'autres. Ces pensées sont des désirs, la plupart du temps. J'ai toujours été comme ça. J'ai envie de quelque chose pendant très longtemps et j'atteins un point, à un moment donné, où il faut que je l'aie là, maintenant. C'est presque maladif. Ça a été comme ça pour beaucoup de choses dans ma vie. Et, la plupart du temps, par hasard ou non, ces choses sont venues à moi. Je commençais à en avoir marre de devoir me fier sur des «lifts» pour revenir chez mes parents? Du jour au lendemain, ma mère m'appelle pour m'informer d'une voiture que je pourrais acheter.

Je crois qu'on pourrait appeler ça : être «rendu-là». Sauf que j'attends jusqu'à l'extrême avant d'agir. Avant, quand j'étais en appart mais chez ma mère (celle-ci vivait avec moi deux jours semaine, pour son travail), je devais quand même avoir son approbation pour plusieurs décisions. Après, je me suis mise à assumer mon loyer et tout le reste. J'ai déménagé avec l'Élu en pensant m'être affranchie ENFIN de sa gouverne. Pour me rendre compte que j'étais tombée de Charybde en Scylla. Rien de bien dramatique on s'entend, l'expression est un peu forte même. Mais je constate graduellement que le fait de vivre en couple, c'est, dans un sens, encore avoir à demander des permissions. Sauf que, comme je n'ai pas vécu d'entre deux, comme je n'ai pas été seule et totalement indépendante, j'ai encore beaucoup de difficulté à accorder de la valeur à mes envies et mes désirs. Et parfois, j'ai tort, d'autre fois, ce sont simplement des désirs qui se contredisent ou qui ne s'accordent pas. Rarement, les choses sont simples et simultanées.

Quand j'entendais dire que la vie de couple était faite de compromis, je n'étais pas d'accord. Je ne croyais pas qu'il fallait renier ce qu'on est pour le bien du couple. J'ai maintenant compris que j'avais tort et raison à la fois. J'avais raison car le fait d'être en couple ne doit jamais nous amener à renier ce qu'on est ou à faire de compromis sur nos valeurs primordiales. Mais, là où j'avais tort, c'est que le compromis est essentiel au couple, mais dans les détails. C'est là qu'il est important de négocier et de concilier. Et c'est pourtant ce qui est parfois le plus difficile. Je n'avais jamais vécu ça encore. Pendant les 3 ans où j'ai vécu avec mon ex, je prenais toutes les décisions. C'est d'ailleurs ce qui a causé notre rupture, je lui reprochais son manque de tonus et d'initiative. L'exemple que j'ai de mes parents, c'est un homme pourvoyeur mais pris en charge en totalité pour les responsabilités (au grand dam de ma mère). Alors me retrouver soudainement dans une relation d'égale à égale, où je dois apprendre à respecter l'autre dans ses limites, c'est du sport.

En fait, je crois que c'est l'apprentissage de toute une vie.

Un sous pour mes pensées? Je les donnes gratuitement. Parce que dans tout ça, en réalité, ce n'est pas l'autre que je dois apprendre à respecter. C'est moi. Et c'est ça, l'apprentissage le plus dur de tous.

3 commentaires:

Moukmouk a dit...

Ta réflexion est cohérente dans l'univers que tu te donnes: Moi--Lui, nous-deux. Mais le monde?
"je" est une invention assez récente ( Descartes, je pense donc je suis) avant le collectif avait tellement plus d'importance que ce "je" n'avait que très peu de chance de pouvoir s'exprimer.

Si tu inclues un peu plus "le monde" et les responsabilités qui en découlent la relation je-lui prend un nouveau sens. Non?

Anonyme a dit...

Attention à l'utilisation de Descartes, car on se retrouve vite à se dire "Je pense donc je suis" et ensuite "Tu penses donc tu suis". J'aime bien ce post. Seule les petites choses nous énervent. Les choses importantes, tout le monde sait qu'il n'y a pas de compromis posibles. Ce sont les petits irritants qui foutent le bordel. M. Glad et M. Net ont brisés bien plus de couples que Dieu, Socrate ou Descartes.

La Marsouine a dit...

@jeg: selon The Onion News Network :), 12% des assemblage de meubles Ikea se terminent par un divorce. héhé