mardi 29 janvier 2008

Ma graine

Je me suis toujours demandée ce qu'était la différence entre un grain et une graine. J'affirme donc ma féminité en ce jour et au lieu de mettre mon grain de sel, j'y vais fièrement de ma graine. Melting-pot de réflexions:

1- J'ai vu le Père Noël ce matin. Il est en vacances avec son chien dans le quartier Saint-Roch. Il a pris un peu de poids (tous ces biscuits à croquer) et a raccourcis sa barbe (entretien annuel). Il est vêtu d'une chemise carreautée rouge et d'un long manteau de fourrure sans manches. Il a l'air épuisé.

2- J'ai fait une découverte très importante. Avez-vous remarqué que, depuis deux ans, il y a de plus en plus d'algues bleues dans l'eau au Québec? Et avez-vous remarqué que, depuis ce temps, TOUT LE MONDE tombe enceinte? Paraît même qu'un homme est tombé enceinte dans le sud de l'Ontario. Hasard? J'en doute fort. La corrélation est évidente. Faudrait mettre une commission là-dessus...

3- Sur une note plus sérieuse, le vingtième anniversaire de la victoire de Morgentaler pour la légalisation de l'avortement a suscité plusieurs publications de statistiques sur l'avortement au Québec. Entraînant, de ce fait, plusieurs textes et opinions un peu partout. J'ai lu, entre autres, le billet de Patrick Lagacé sur le sujet et, surtout, les commentaires. Je voulais me joindre au bal mais, après quelques instants de recul, je me suis sentie envahie d'une grande tristesse et je n'ai pas trouvé quoi dire qui pourrait, en peu de mot, résumer un sujet aussi complexe. Par contre, je me suis demandée de quel sexe et quel âge avaient chaque intervenant. Car, pour avoir été assez récemment une jeune adolescente, la question n'était pas aussi manichéenne que les opinions exprimées. Je laisse de côté les stupidités du genre «au moins donnez-les en adoptions, ça coûte 10 000$ adopter une petite chinoise», comme si avoir un enfant était vide de conséquence pour une femme. Mais ce qui me chagrine le plus, c'est la dureté des jugements, la généralisation et, surtout, l'ignorance de ce que c'est, être une jeune fille adolescente. Une jeune adolescente, en TRÈS grande majorité, c'est insécure, ça n'a pas une très bonne estime de soi et ça se cherche en maudit. Ça vit très mal le rejet et le rejet, elles le risquent si elles disent non. D'ailleurs, entre autre avec le sujet du condom invisible, on a de plus en plus la preuve que les hommes ne se sentent pas concernés par la contraception (1 homme sur 2 refuse de porter le condom lors de relations à risque). Alors demander à une fille qui n'a pas le droit d'acheter de l'alcool ou de voter, de faire des choix éclairés (et sans qu'elle ait nécessairement l'éducation sexuelle et l'information nécessaire, en plus de la maturité, pour faire ces choix) qui vont influencer le reste de son existence d'une façon encore plus directe, je crois que c'est un peu se foutre la tête dans le sable. Et même plus tard, certaines femmes sont prêtes à être mère très tard ou même jamais. On peut avoir 28 ou 35 ans et se sentir incapable d'élever un enfant.

J'ai la chance de ne jamais être passée par là, mais plusieurs de mes amies ont eu à se faire avorter à 14, 16 ou 18 ans. Et ce n'est jamais facile, ce n'est jamais sans conséquences, ce n'est jamais vide de sens. Je crois cependant que chaque enfant, dans la mesure du possible devrait être désiré. J'ai connu une fille que sa mère n'aimait pas. Aussi inconcevable que cette notion pouvait être à mes yeux, j'ai pu le constater, sa mère ne l'aimait pas. Tombée enceinte à 17 ans, en région, forcée par ses parents à marier le père de son enfant, prisonnière pendant 20 ans d'un mariage malheureux, rejetant tout son amour vers un fils qu'elle a eut plusieurs années plus tard (avec un autre homme?) et, surtout, dévidant toute sa colère et sa peine sur sa fille, source indirecte de ses malheurs et responsable, à ses yeux. Oh elle ne la battait pas, elle ne criait pas après sa fille. Elle l'ignorait. La nourrissait sans lui parler, lui donnait de l'argent sans la regarder, complètement indifférente et apathique. Mon amie était dépressive, suicidaire, consommatrice de drogue. J'ai dû mettre fin à nos liens après mes vaines tentatives pour l'aider, me sentant aspirée dans sa mélancolie et sa détresse.

Donc, je crois que le choix ultime revient, de juste droit, à la femme. L'homme a le droit de donner son opinion. Mais l'homme a toujours le choix de partir. Ce n'est pas rare, après un an ou deux ans, que l'homme parte en disant: c'est trop pour moi, je n'en peux plus. Combien prennent leurs responsabilités TOUTE LEUR VIE? Très peu. La femme est, ultimement, la seule qui a la charge de 100% des conséquences et des responsabilités. Le choix devrait donc lui appartenir à 100%. Je crois sincèrement que toute femme qui avorte a une part d'elle-même qui va le regretter toute sa vie. Au même titre que, depuis ma fausse couche, même si je ne savais pas être enceinte, même si ce n'était pas planifiée, une partie de moi suit virtuellement l'évolution de cette grossesse interrompue. Mais mettre un enfant au monde est un geste très lourd de conséquence, pour la mère et pour l'enfant. Et pour le père. Et je crois que chaque cas est particulier, chaque femme a ses raisons pour avorter. Et ramener ce geste à des statistiques, à un chiffre qui, pour certain, peut sembler alarmant, c'est mettre de côté l'aspect humain, personnel et individuel de chacune de ces femmes qui choisissent de mettre fin à leur grossesse.

4- Dans la même veine, j'en ai marre d'entendre dire qu'il faut faire des bébés. J'en ferais douze moi des tabarnouches de bébés. Trouvez un moyen pour qu'on puisse payer le loyer, la bouffe, les couches, les vêtements, l'électricité avec UN SEUL salaire de 35 000$ et je vais vous en faire moi des bébés. Ça coûte pas rien faire des enfants cibole! Pis moi je mettrai pas une douzaine de ptis à la garderie!

5- Yen a marre aussi des gens qui critiquent 3600 secondes d'extase. Dieu ou quelqu'un d'autre nous a accordé la grâce de ravoir Marc Labrèche et les autres à la sauce Fin du monde. Arrêter de tergiverser sur les attentes du mot «extase» pis profitez en!!!!

Sur ce, je vais vous donner un break. Vous savez maintenant ce qui me fait monter le lait en yogourt depuis une semaine. Pour le prochain billet, je résous les mystères de la vie. Posez moi vos questions, j'ai TOUTES les réponses :)

p.s.:
Ma question à moi: Combien de fois on peut tomber amoureuse du même homme?
Ma réponse: un nombre infini, du moins je l'espère :)

12 commentaires:

Anonyme a dit...

Pour avoir cotoyé des gens qui tenaient à bout de bras une maison pour adolescentes enceintes, et pour avoir discuté avec ces filles, j'en retiens que malgré tous les beaux discours, en plus de ce que tu soulignes avec justesse, c'est l'accession à la contraception qui est difficile. Quand tu as 13 ans, et pas de sous, pas évident de se payer une boîte de contraceptifs. Alors on la paye à 3... et on l'utilise à 3. Ou alors on se bricole un condom en saran-wrap. J'exagère, vous pensez? Pas du tout!

Anonyme a dit...

L'accessibilité à la contraception est facile. C'est cette information qui n'est pas connue. Tu veux prendre la pilule mais t'as pas d'argent? Ils te donneront des boites pleines au CLSC. Et des condoms aussi, sans compter.

En jasant avec une infirmière à ce sujet au CLSC la semaine dernière, elle me disait que le gros problème se situe surtout dans la transmission du message de contraception. La pensée magique est partout, et les fausses croyances aussi (du genre : faire l'amour debout empêche les spermatozoides de monter dans l'utérus...). Mais le message en question (condoms, pilules, etc.) a tellement été véhiculé qu'il ne passe plus du tout, les jeunes ne se sentent pas concernés. Et sans compter l'éducation sexuelle qui a été supprimée au secondaire...

Et Marsouine, tu dis : "Combien prennent leurs responsabilités TOUTE LEUR VIE? Très peu." et je suis plus ou moins d'accord... je dirais même : de plus en plus, à la question. Je crois que les hommes se sentent beaucoup plus concernés par leurs enfants qu'à une autre époque, où ils étaient seulement l'autorité et le pourvoyeur de la famille. Et de tous les jeunes papas que je connais, aucun n'est parti après quelques temps, et la plupart donneraient leur vie pour leur enfant... Alors, exeption faite des one-night qui ont mal tourné, je crois que l'avortement est une décision qui se prend à deux. Et l'homme qui a l'intention de partir au bout d'un an, il se prononcera habituellement en faveur de l'avortement... Quoique la femme, étant donné que c'est ELLE qui voit le médecin, aura toujours le dernier mot...

La Marsouine a dit...

@belle-soeur: en fait je parle surtout des cas de grossesses non désirées, pas seulement imprévues, et surtout de grossesses adolescentes. Je pourrais toutefois te donner plusieurs exemples de couples que je connais qui ont décidé de garder le bébé mais qui ont fini par se séparer. Dans ces cas, même si le père continue de s'impliquer, ils sont très peu à vraiment apporter un support à leur ex-conjointe. Ils sont là mais c'est la mère qui se retrouve avec toute les responsabilités. Et encore, la plupart de ceux que je connais, au moins, aident financièrement. Mais c'est la mère qui a la garde et qui doit «dealer» avec les responsabilités parentales. Mais tu as raison que les choses changent et que les gars de notre génération sont plus responsables. Il y a beaucoup de modèles intéressant comme la cohabitation des parents, dans un maison ou un duplex, malgré la séparation. Mais on parle quand même de gens dans la mi-vingtaine début trentaine. Les adolescents n'auraient pas les mêmes moyens, les mêmes priorités et ils seraient surtout complètement ignorant de la réalité d'avoir un enfant. Je ne dis pas que c'est impossible, je dis seulement que l'avortement doit demeurer une des options disponibles.

La Marsouine a dit...

By the way, saviez-vous que 11% des hôpitaux canadiens réfèrent les jeunes filles qui se présentent pour des informations sur l'avortement à des organismes Pro-Vie? Vive les choix éclairés!

Je vous renvoie à un article du devoir qui mentionne, entre autre, les mythes que ces organismes véhiculent, comme quoi 50% des femmes qui subissent un avortement meurent dans l'année suivante, etc.

http://www.ledevoir.com/2008/01/26/173440.html

A.B. a dit...

La pensée magique, je connais des filles proches de moi, de 30 ans et plus, qui l'ont, alors imagine à 13-14 ans...

Concernant 3600 secondes d'extase: je n'ai pas lu les critiques. M'en fiche pas mal. En attenddant, je revis les moments d'extase que LFDM est à 7H m'a donnés à travers cette émission. C'est ben en masse! Marc Labrèche, je me prosterne devant toi!

La Marsouine a dit...

Je sais pas vous mais personnellement, ça se rapproche de l'extase ce que je vis les samedis soirs maintenat :)

Diana Dragomir a dit...

Non, il ne "faut" pas faire des bebes. Par contre, je ne vois pas comment le cout de leur elevage sert d'argument soutenant cette position. En tant qu'etudiante a la maitrise, je recois (en main) $15 000 par an et c'est amplement suffisant pour un adulte (moi-meme). Du genre, je peux me payer de la bouffe pas toujours en special, des sorties, des activites, des factures et un loyer a Montreal (toute seule si je ne tiens pas a mettre de l'argent de cote, ou en collocation pour reussir a epargner $200-$300/mois. Alors avec un salaire de $35 000, pourquoi ne serait-on capable d'elever un enfant? Peut-etre pas cinq, mais un seul ne devrait pas poser de probleme.
Ceci dit, je ne compte pas travailler pour un salaire de $15 000 (ni de $35 000, d'ailleurs) pour le reste de ma vie. Si a la mi-vingtaine on n'a pas d'enfant et on travaille pour $35 000, a trente ans ce salaire devrait etre certainement plus eleve. A moins que l'ambition de la personne concernee ne soit a 0 pendant tout ce temps, ou qu'elle ne decide de changer d'emploi a tous les quelques mois.

Voila. Mon commentaire est motive en partie par le chialage excessif des etudiants de maitrise/doc autour de moi, qui se plaignent sans cesse de ne pouvoir vivre sur leur salaire (semblable au mien). Il n'y a rien de plus faux.

Pardonnez aussi le manque d'accents dans mon texte, je ne sais comment changer la langue du clavier en Linux.

La Marsouine a dit...

@Gabridelle: je comprends votre point de vue mais je crois qu'il est basé exclusivement sur votre situation personnelle. Premièrement, vous parlez d'un loyer en colocation. Je vois mal un colocataire accepter de vivre avec un couple et leur enfant dans un 5 et demi. Et pour plus grand, il faut calculer énormément plus que 200 à 300$ par mois. De plus, je respecte la maternité tardive mais, en plus de comporter plusieurs risque et beaucoup de difficulté, je n'y crois pas beaucoup. Personnellement, ma limite personnelle est d'avoir un enfant au maximum à 26 ans. Et encore. Je ne crois pas être la seule dans ma position et c'est d'ailleurs historiquement et sociologiquement extrêmement inefficace d'avoir une moyenne d'âge de «reproduction» dans la 30 aine. Vous parlez ensuite du nombre d'enfant: «Peut-etre pas cinq, mais un seul ne devrait pas poser de probleme.» En vous épargnant toute la théorie sur l'enfant unique et ses carences, rare sont les gens qui veulent un seul enfant. Et que faire si on se retrouve enceinte de jumeaux?

Finalement, votre commentaire sur l'ambition et l'emploi me chicote énormément. Pourquoi l'ambition est-elle une nécessité dans la vie? Quelqu'un peut être très heureux à faire le même travail toute sa vie, qu'il s'agisse d'un travailleur autonome, d'une serveuse, d'un éboueur ou d'une secrétaire. Et ce n'est pas tout le monde qui a les aptitudes, l'éducation ou carrément le désir d'obtenir des postes à hautes responsabilités.

En terminant, puisque vous êtes aux études supérieures, j'imagine que vous avez recours ou eu recours à un certain moment à l'aide financière. Que faites-vous du facteur endettement? du désir de propriété?

Je crois qu'en tant qu'étudiante, peu importe votre âge, il vous manque peut-être encore une certaine notion de vie adulte et de vie professionnelle pour bien saisir l'ensemble des facteurs qui peuvent entrer en ligne de compte...

Diana Dragomir a dit...

C'est bien vrai ce que vous dites à propos de la colocation avec un enfant. Par contre, il est possible trouver à Montreal des 4 et demi à 700 ou 800$ par mois. Alors à deux, c'est faisable. Si on est seule avec un enfant, alors un 3 et demi devrait convenir, donc disons 600$ + factures. Avec 2000$/mois en main, on devrait pouvoir se débrouiller assez facilement.


Dans mon domaine, je suis entouree de jeunes parents qui le sont devenus vers 30-32 ans. J'avoue que la plupart sont des profs et qu'ils ont choisi d'attendre leur poste permanent avant d'entamer une famille. Il est vrai que je ne connais pas trop la situation en dehors du domaine académique, à part quelques couples isolés ici et là.


Par rapport à l'ambition, bien sûr qu'on a le droit de faire le même travail toute sa vie. Par contre, si d'un côté on veut un enfant, mais de l'autre on n'a pas l'ambition ou le goût de changer d'emploi, alors il ne faut pas se plaindre. Un enfant nécessite des sacrifices de la part du parent, et perséverer dans sa carrière pour pouvoir obtenir un poste mieux payé en est un.


Eh non, je n'ai pas eu recours aux prêts et bourses pendant mes études car j'ai habité avec mes parents pendant mon bac. Mon copain, lui, habitait en colocation et travaillait les 4 mois de l'été. Cet argent lui suffisait pour s'entretenir toute l'année et payer ses frais de scolarité. Alors il y a presque toujours des options autres que les prêts et bourses. Je pourrais en dire long là-dessus, mais je divaguerais trop.


Finalement, je n'ai pas été étudiante continuellement. J'ai voyagé et travaillé, ici et ailleurs, pendant des étés ainsi que des années complètes. Il est vrai que je ne suis pas encore eu d'enfants et donc je ne connais pas les détails qui ne viennent qu'avec cette expérience. Mais vous non plus.


Étant âgée de plus de 26 ans, je peux vous dire qu'à votre âge je pensais avoir des enfants pas plus tard que 28 ans. Depuis, mes plans et ma vision des choses ont changé et je me vois plutôt partir une famille cinq ans plus tard que j'avais initialement cru. Tout peut changer.


Comme vous le dites si bien, il n'y a pas de règle générale. Lorsqu'on se sent prêt(e), on y va. Je vous admire d'être aussi déterminée et sûre de vous-même. Vous ferez sûrement une très bonne mère, peu importe l'âge où vous le deviendrez. Et continuez à écrire! ;-)

La Marsouine a dit...

@cabridelle: tant de compliment! je ne m'y attendais pas :)

Je crois que le sujet pourrais être élaboré très loin. En fait, nos deux points de vue reflètent très bien tout le débat sur la place de la femme sur le marché du travail, la répartition des responsabilités parentales, le rôle de pourvoyeur de chaque conjoint, les réalités de devenir parents dans la vingtaine, etc. etc.

Dans une société où la dénatalité est actuellement présentée comme un problème, où de plus en plus d'études démontrent que les valeurs de la génération qui a actuellement 20 à 30 ans sont plus portées vers la famille, où le contexte socioéconomique ne favorise pas particulièrement la jeune famille, ce débat est essentiel et sain. Plusieurs changements devront se produire pour favoriser autant la réussite professionnelle et académique des jeunes et le soutien aux jeunes familles ainsi qu'aux femmes ou aux hommes qui ont le désir de rester à la maison pour élever des enfants (d'un point de vue humain, n'est-il pas beaucoup plus «rentable» pour une société qu'un enfant soit élevé par ses parents plutôt que par un service de garde?).

Encore une fois, les rôles sont à redéfinir et à élargir. Et c'est par la discussion que nous arriverons à envisager cet immense spectre de possibilités.

Unknown a dit...

La seule question qu'il faut se poser c'est: qu'est-ce qui est pire qu'un avortement? C'est le fait d'avoir un enfant qui n'est pas désiré. C'est déjà assez difficile de s'occuper d'enfants qui sont aimés et désirés (je le sais j'en ai 2), imaginez un enfant qu'on n'a pas réellement désiré. Un enfant qui part mal dans la vie parce qu'il souffre d'un manque d'attention, d'amour, d'affection va en souffir toute sa vie...
Le droit à l'avortement c'est comme le droit à la liberté d'expression. Pour celles qui se font avorter pour les bonnes raisons, d'autres vont le faire pour des raisons stupides, mais on ne peut pas juger. Comme il y a des gens qui se servent de la liberté d'expression pour lutter contre l'apartheid, contre la répression, il y a aussi des gens qui se servent de la liberté d'expression pour prôner des idées dangereuses. C'est le prix à payer pour la liberté. Et je préfère 100 fois plus cette liberté que la répression.

La Marsouine a dit...

@scadieux: votre argument est extrêmement intéressant. Et en effet, la mince proportion d'avortement que l'on pourrait considérer comme "abusif" ne fait pas le poids. Et vous avez raison sur le fait que, dans un monde idéal, toute liberté, comme tout choix, devrait être encadré par une réflexion éclairée et un profond sens éthique. Ce n'est pas TOUJOURS le cas, mais préserver ce droit à la liberté et au choix doit prévaloir ultimement.