mardi 1 avril 2008

La vérité sort de la bouche des enfants

En cette journée de grisaille morne, je travaille en me disant que ça ne me tente pas vraiment. Mais bon, c'est pas une raison pour ne pas travailler hein?

Mon iPod, pourtant, interrompt mon labeur par un choix intéressant de chansons (il est sur random voyez-vous). J'ai droit au classique Good Ridance (Time of your life) de Green Day:

Another turning point, a fork stuck in the road / Time grabs you by the wrist, directs you where to go / So make the best of this test, and don't ask why / It's not a question, but a lesson learned in time / It's something unpredictable, but in the end it's right. / I hope you had the time of your life.

So take the photographs, and still frames in your mind / Hang it on a shelf in good health and good time / Tattoos of memories and dead skin on trial / For what it's worth it was worth all the while /It's something unpredictable, but in the end it's right. / I hope you had the time of your life

précédée de la chanson, beaucoup plus récente, Yellow Brick Road de l'album solo de Raine Maida.

I remember the days when we talked for hours / And we were young; we thought we had superpowers / We kissed the sky, expanded our minds, thought we could fly / We were dreamers, and we'd never die / We were young punks but we showed potential / Us against the world, we weren't sentimental / We weren't our problems, our age or our paychecks / And we weren't taking anybody's shit

If I knew now what I knew then, I'd / Back up do it all again, I'd / Take a bow, take it real slow / Take a ride down the yellow brick road

The winters were cold but we had your parents basement /This underground was for sinners and we embraced it / Magic pills, fairy tales, Syd Barrett's ghost / Oh, we'd all get on that spaceship / We measured our lives in coffee spoons / And those Friday nights quickly turned into Sunday afternoons / We weren't our money, our muscles or our regrets / We were having a mere life experience

Deux chansons qui, à leur façon, abordent le thème de la nostalgie et du temps qui passe. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai passé la journée de dimanche à regarder des films de famille vieux de 20 ans avec ma mère et ma grand-mère (tordant soit dit en passant), mais ça me parle beauoup aujourd'hui. Un espèce de dernier retour en arrière, dans cette enfance que je m'apprête à quitter définitivement pour l'aborder en observatrice. Un peu à la Peter Pan, je m'étais jurée, vers l'âge de 6 ans, de ne jamais perdre ce que je pourrais aujourd'hui décrire comme la perception enfantine. De ne jamais oublier ce que c'est d'être une enfant, de penser comme une enfant, de voir le monde comme une enfant. Et, malgré ma capacité à retrouver cet état d'esprit, surtout quand je suis avec des enfants, je sens tout de même que j'ai perdu une partie de cette vision. Inévitable maturation de l'esprit, on devient plus conscient du monde qui nous entoure, nos gestes et choix sont basés dans une structure sociale qui nous a modelés. On dit que l'éducation permet d'élargir nos horizons en tant qu'individu. Je me rends compte que, simultanément, elle rétrécit énormément le point de départ, la base à partir de laquelle nous percevons ces larges horizons.

C'est la fin de l'innocence, la perte de la naïveté, c'est le monde, les conventions, la société, le système, qui s'immisce en nous. On apprend à vivre dans le monde dans lequel on évolue mais, de ce fait, on désapprend complètement à seulement vivre. À être totalement ouvert, à ce que notre pensée soit vierge et libre de contraintes inconscientes.

On a besoin des enfants. On devrait les écouter beaucoup plus. Ils sont les seuls à voir le monde tel qu'il est.

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