mardi 18 mars 2008

Parlons en donc!

Je voulais revenir sur le billet d'hier. Ben en fait, pas revenir mais continuer. Jusqu'à maintenant, je n'ai reçu aucun commentaire sur le billet. Bien que ça arrive encore, c'est plutôt rare et je me demande si c'est le fruit du hasard ou du sujet. Parce que, sans avoir l'air d'y toucher, j'aborde un énorme tabou dans le billet d'hier. J'avoue que j'y ai pensé à deux fois avant de l'écrire et de le publier. Je l'ai aussi fait lire à l'Élu, parce qu'il est mon premier critique, le moins loquace mais le plus sévère. Il n'a pas émis d'objection. Son seul commentaire a été :«Tu sais que mon père risque de lire ça?» (parce que mes beaux-parents me lisent). J'avoue que ça aussi ça m'a fait hésiter. Mais bon, j'ai persisté et signé.

Maintenant, parlons en plus. J'aborde, dans mon billet précédent, un tabou doublement tabou. La masturbation, pour commencer, et le plaisir féminin, pour continuer. Ce n'est pas un tabou nouveau. L'Église nous a bien appris depuis des siècles, que l'acte sexuel ne devait avoir lieu que pour la reproduction et qu'aucun plaisir ne devait en être tiré. Depuis, les choses ont changé (un peu) mais, ne soyons pas naïf, ce genre d'endoctrinement demande plusieurs générations avant de s'effacer complètement. Le sexe, le plaisir, l'érotisme, sont maintenant des sujets discutés plus ouvertement. La «relation sexuelle» entre deux individus peut être facilement abordée, de façon générale et «mécanique», sans susciter trop de remous. On constate toutefois que l'équité homme/femme est loin d'être arrivée dans ce domaine, vu la quantité incroyables de revues au contenu porno soft (style Summun et Maxim) ou carrément plus éloquent (Playboy, Juggs, etc.). Je suis certaine qu'ils ont leurs équivalents féminins mais le simple fait que je puisse facilement nommer les revues pour hommes et ne même pas connaître une seule revue pour femme est, selon moi, très révélateur.

Les magazines pour femmes (Clin d'Oeil et autres) parlent aussi de la sexualité féminine mais dans une optique plus romantique, plus sensuelle. J'ai rarement vu, bien que je ne sois pas une habituée de ces publications, un article aborder plus cruement la question des objets sexuels féminins ou de l'orgasme féminin. Et encore, quand c'est le cas, c'est souvent abordé d'un point de vue très mécanique et dans le contexte de la relation sexuelle. En tant que fille, je peux dire qu'il y a très peu de filles dans mon cercle avec qui je pourrais discuter de masturbation sans malaise. Mais les choses changent, lentement. Je me souviens d'une émission du midi, avec Louise-Andrée Saulnier, qui abordait le sujet sans détour et je dois avouer que j'adorais cette émission. J'en ai appris beaucoup de choses et lorsque j'ai été confrontée à certaines situations, j'avais l'information nécessaire pour les gérer. Parce qu'il y a aussi toute une dimension d'éducation à la question, qu'il ne faudrait pas négliger.

Je fais seulement une constatation ici, un genre d'état de la question. Je n'ai pas de réponse ni de questions. Même moi, malgré mon acquisition de dimanche soir, je ne sais même pas encore si je vais m'en servir, j'ai des tabous envers moi-même! Mais bon, selon Sex and the City, c'est un must pour toute femme qui se respecte et c'est une religion pour moi cette émission héhéh :)

J'aimerais vraiment vous entendre (vous lire en fait) sur la question. Je ne veux rien savoir de personnel mais plutôt votre opinion, que vous soyez un homme ou une femme, sur votre perception de la question. Existe-t-il un débat? Est-ce que vous croyez que c'est le genre de chose qui devrait effectivement rester dans l'intimité la plus stricte? Pourquoi est-ce que le standard est différent pour l'homme et la femme selon vous? Je suis toute yeux (parce que toute oreille, ça fitte comme pas).

9 commentaires:

BÉMOL a dit...

Avec qui dans votre vie pouvez-vous voir une vraie discussion au niveau des pratiques sexuelles? Vos parents? Votre famille élargie? Vos amis? Vos collègues? Certains ne sont même pas à l'aise d'en parler réellement avec leur conjoint!! Ça fait partie d'une certaine pudeur, d'une shpère de l'intimité, finalement.

Le problème, c'est que trop souvent on ne sait pas trop ce qui se fait ou pas. Est-ce que la pratique X que mon conjoint me demande est correcte? Ne devrais-je pas être plus performant(e)? Bref, sans balises autres que le vague cours au secondaire (qui n'existe plus, soit dit en passant) et les conseils (plus souvent les interdits qu'autre chose) de la famille, on n'a personne vraiment vers qui se tourner.

Bien sur, il y a les spécialistes, sexologues et autres médecins. Mais ça nous tente souvent pas de faire ce genre de démarche. Trop compliqué, trop à découvert...

Bref, je pense que oui, il y a une problmatique, dans le sens ou on reste souvent pris dans un mur de silence par rapport a notre sexualité.

La Marsouine a dit...

@BEMOL: vous avez entièrement raison! J'ai été élevé dans un milieu très libéral (famille immédiate du moins) et ma mère m'a toujours encouragé à verbaliser mes besoins (trop selon certains héhé) mais c'est vrai que le tabou peut aller jusqu'au couple même

en passant, le cours d'éducation sexuelle du secondaire a été éjecté. Il n'y a maintenant plus aucune structure officielle dans le système scolaire pour prendre en charge l'éducation sexuelle. On attends plus ou moins que chaque prof fasse un bout de chemin, s'il a le temps...

BÉMOL a dit...

En fait, en y réfléchissant aujourd'hui, je crois que ça prend un certain niveau de curiosité sur le sujet pour commencer à fureter un peu partout.

L'information sur les dangers de la sexualité est toujours pertinente mais fait souvent passer passer le sexe comme une chose à éviter le plus possible. Je peux comprendre qu'on n'encourage pas un ado à avoir des rapports très jeune. Sauf que cette vision des choses se perpétue aussi trop souvent dans la vie adulte. Le tabou qui y est lié, en tout cas.

Même si ce n'est pas le propos du billet, je trouve d'ailleurs désolant de voir les parents, l'école et autres instances en charge (comme les CLSC) se lancer la balle pour l'éducation sexuelle des jeunes. C'est TELLEMENT important!

Jeg a dit...

En premier lieu, un bonjour particulier à tes beaux parents. Très beau sujet de conversation au souper à pâques...

Dans une société très sexualisée, je trouve ça plutôt curieux qu'on ne soit pas plus ouvert à la discussion sexuelle sérieuse (surtout entre conjoints) et je m'inclus dans le lot.

Il reste, bien sur, des relents d'éducation chrétienne qui nous fait voir la masturbation comme une mauvaise action. Et aujourd'hui, en pleine période pro-performance, il est difficile de parler alors qu'on a l'impression d'être comparé. Je suis d'accord avec Bémol sur toutes les questions qu'on peut se poser: a-t-elle eu du plaisir? Suis-je à la hauteur? Et maintenant, on doit compétitionner contre la quincailerie...

J'imagine que l'éducation est la manière de "détabou-iser" le tout.

Je reviens si je pense à autre chose...

La Marsouine a dit...

@Jeg: C'est cette honte qui me dérange et m'intrigue. Je ne crois pas non plus dans un partage absolu des moeurs sexuelles, ça reste quelque chose d'intime et de précieux. Mais entre conjoints, il est NÉCESSAIRE, et j'insiste sur le mot, d'être suffisament ouvert pour partager ce genre de chose parce que quand on partage la vie de quelqu'un, il faut accepter l'autre personne dans tout ce qu'elle est, sinon les conflits ne peuvent qu'émerger et être dévastateurs.

Quant à la performance... je ne sais pas trop. Je pense que c'est justement lorsqu'on est franc et ouvert dans notre relation de couple que le concept de performance sexuelle prend le bord et qu'on revient à tout simplement «faire l'amour».

Mais j'avoue que j'ai demandé à l'Élu, avant de partir à la soirée dimanche dernier, s'il se sentirait menacé si je ramenais un «substitut». Sa réponse? «Non, pantoute, ça va me donner un break!»

Non mais de quoi il se plaint celui-là????? :)

Anonyme a dit...

Moi, ce qui m'a surtout dérangée dans ton post précédent (outre le fait que ta sexualité implique celle de mon frère (ça peut s'utiliser à 2, ces trucs là), et celle-là j'aime bien qu'elle soit taboue), c'est que tu as dépensé, on s'entend, pas loin de 200$ sur un truc que tu dis peut-être MÊME PAS vouloir essayer!!! Ça, c'est choquant !! :P

Pour les revues, tu liras Adorable ou FA (anciennement Femme d'Aujourd'hui). Pour te dire, le mois dernier il y avait une pub de vibrateur sur la couverture arrière du dernier Adorable. Une pleine page.

La Marsouine a dit...

@ma belle-soeur (notez l'emploi du possessif): Ah ouin?? Le Adorable? Spa un magazine d'ado ça? Entk. Puis je vais t'avouer que ça me choque ÉNORMÉMENT moi aussi d'avoir flambé autant que ça lol Mais, comme j'ai dis à ton frère, après trois heures à parler de crème chauffante et de jouets sexuels, j'avais presque l'impression que c'était ESSENTIEL à ma survie. Comme quoi, je suis influençable.... :)

Anonyme a dit...

Adorable ÉTAIT un magazine d'ado... mais il a été racheté par Genex, et s'appelle maintenant, au complet, Corps et Âme - Adorable au Summum. Je t'amènerai une copie, on le reçoit avec la pile de magazine-à-salle-d'attente au bureau.

Pour tes jouets, c'est dommage pour toi, si tu ne veux vraiment pas les utiliser, que ça se revende très mal usagé....

La Marsouine a dit...

Je sais pas encore en fait, je suis encore gênée avec eux, on se connaît pas beaucoup... tsé c'est intimidant, ils ont une grosse réputation :)