jeudi 25 octobre 2007

Funambule

En 2005, au Festival d'Été de Québec, une jeune femme avait traversé le ciel, toute de blanc vêtue, sur un mince fil de métal. Hypnotisés, des milliers de paires d'yeux étaient fixés soit sur elle, soit sur son ombre, savamment projetée de part et d'autre sur les buildings entourant la Place d'Youville. J'étais du nombre, adossée au café La Tribune. J'admirais sa maîtrise, son équilibre et son courage.

Ces temps-ci, j'ai l'impression d'avoir été jetée sur un fil. Novice et inapte. J'avance lentement, fébrile et effrayée. La moindre brise pourrait me faire tomber d'un million d'étages. Parfois, je me laisse tomber, accrochée au fil comme un chat sur une branche, convaincue que je n'atteindrai pas l'autre côté. Je ne le vois pas cet autre côté. Un éléphant sur de la soie dentaire.

L'histoire des pilules a fait beaucoup de bruit. Je n'ai rien fait encore, rien pris. Pourtant, je commence à y songer. J'ai l'impression que je n'y arriverai pas toute seule. J'ai fini mes livres. Ça a toujours été dur pour moi de terminer une série de livre. J'en viens à vivre par procuration, à me mettre dans la peau des personnage. Dans ces livres, j'étais adulte, mûre, forte même dans mes faiblesses, amoureuse, etc. Mais quand je tourne la dernière page, je suis à nouveau seule, confrontée à moi-même. Un petit deuil. Je suis apathique, amorphe, vidée et déprimée. J'en viens à me demander si ce n'est pas mon état normal, je n'ai plus le souvenir d'une époque où je me sentais autrement, sauf dans les brefs moments d'euphorie qui avaient lieu pour une raison précise.

Comment apprend-on à marcher sur le fil?

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