vendredi 29 février 2008

L'Élu veut que je titre ce post: Tout est dans rien

Les Jutra approchent et pour souligner l'occasion, plusieurs salles de cinéma au Québec présentent gratuitement les finalistes. À Québec, le Cinéplex Odéon de Place Charest présente, tous les soirs de cette semaine, à 19h, un des finalistes. Nous avons eu droit à L'Âge des ténèbres (que nous avions déjà vu donc nous ne sommes pas allés), aux 3 p'tis cochons (que nous avions loués et vus donc nous ne sommes pas allés), à La Brunante (que nous n'avions pas vu mais on n'était pas «dedans» alors nous ne sommes pas allés) et, finalement, hier soir, on présentait Continental: un film sans fusil, que nous n'avions pas vu et que l'Élu avait très hâte de voir alors nous sommes allés.


Sérieusement, c'est VRAIMENT plate. Mais c'est TELLEMENT BON!!!!!! Le réalisateur, Stéphane Lafleur, est aussi un membre de la formation Avec pas d'casque, que j'aime bien et que l'Élu affection particulièrement. En fait, j'ai maintes et maintes fois demandé à l'Élu d'écrire ce post. Il connait l'homme et son groupe mieux que moi, il me parlait de tout plein de similitudes entre la façon dont ses textes sont construits et les longueurs dans le film, le choix des images, etc. Je voulais aussi profiter de l'occasion pour le partager avec vous et convaincre les derniers sceptiques qui sont encore convaincus que l'Élu est le produit de mon imagination (en tout cas, il prend de la place en mausus dans le lit le produit de mon imagination).

Mais l'Élu a refusé. Pourtant, il a une très belle plume et je l'envie parfois de pouvoir faire d'aussi jolie phrases. Mais j'ai un avantage injuste sur lui: je suis plus rapide. C'est un peu le problème majeur de notre couple héhéhé. Je vais très vite et lui très lentement donc on s'annule un peu.

Mais, pour en revenir à l'essence du sujet, parlons de Continental. Le titre tout d'abord: mouahahahahaha!!! En tant que fille de régions, où l'activité principale des jeunes encore trop jeunes pour s'adonner à l'alcool et des vieux encore trop vieux pour passer leur soirées au bingo (même si on assiste à un certain mélange générationnelle en ce qui concerne les 40 ans et plus) et aussi des madames et des monsieurs qui aiment tout simplement danser, est de passer les samedis soir dans les hôtels à se mêler aux touristes et à danser le tcha tcha et autres trucs du genre, je connais pas mal de danses de ligne. Le continental est la plus facile et la plus plate. Pas comme le Shame, shame. ÇA c'est du sport. Mais le continental, on tourne en rond à coup de 4 pas en réalité. Très approprié donc au rythme lent et hypnotique de ce film.

Les dialogues sont presques absents. Et les quelques paroles échangées sont succintes et relativement ternes MAIS, pourtant, elles sont un peu troublantes dans leur non-dit et leur sous-entendu. Il y a tout un univers dans les silences de ce films. Les personnages représentent tous une certaine forme de solitude. Ils sont un peu clichés et pathétique mais pourtant drôle et attachants à leur façon. En fait, ils sont tellement réalistes et banals qu'ils en deviennent surréalistes. Les couleurs sont ternes, même le climat est de la partie. Ciels gris, pluie (d'ailleurs, dans la scène de la cabine, j'ai bien l'impression que c'est de la fausse pluie), automne, arbres décharnés. Les maisons, les logements, l'hôtel sont génériques et sans saveur. Vraiment, un hommage à la monotonie et au kitsch. La passe de l'orgue m'a fait tripper par contre (ma grand-mère en a un comme ça).

Il ne se passe rien du tout ou presque et pourtant je suis morte de rire. Je vais d'ailleurs vous vendre un punch. Le personnage de Fanny Malette, Chantal, se rend à un party où l'a invitée une des femmes de chambre de l'hôtel où elle travaille. Pour faire une histoire courte, il y a une femme et son bébé qui sont aussi au party (on parle d'un party de début de soirée plate). À un moment donné, Chantal se retrouve, un peu malgré elle, avec le bébé dans les bras. La caméra revient sur la maman qui vante les joies de la maternité quand on entend un BOUM sourd.

CHANTAL. A. LAISSÉ. TOMBÉ. LE. BÉBÉ.

J'étais é-c-r-a-s-é-e de rire! Il ne se passe presque rien, tout le monde se jette à terre et lui lance des regards mécontent. Elle reste là à se tortiller un peu sur place. Mais, IMAGINEZ! C'est probablement la scène la plus difficile à plugger au monde! Quelqu'un qui échappe un bébé! J'étais morte de rire, j'en pleurais.

Continental: un film sans fusil est probablement ce qu'on pourrait qualifier de film de répertoire (je ne m'y connais pas vraiment en qualifications). Je ne pense pas que ce soit accessible à tout le monde mais il mérite vraiment d'être vu. C'est une oeuvre soignée, les silences sont éloquents, les images sont parfaites, les lieux sont particulièrement bien choisis pour servir le propos. Je suis sortie de là crampée et pourtant il ne s'est pratiquement rien passé de drôle. Et comme j'ai dit à l'Élu hier soir:

«C'est vraiment le meilleur film plate que j'ai jamais vu!»

5 commentaires:

A.B. a dit...

Cette promo des films gratuits se terminait, en fait, hier soir. Moi aussi Continental m'intéresse. Plate mais bon? Ta critique pique ma curiosité!

La Marsouine a dit...

j'ai pas pensé de préciser! stait comme évident dans ma tête vu qu'il ya 4 finalistes

oooouuupps :)

oui oui, plate, dans le sens de monotone, y se passe rien, terne

MAIS TELLEMENT COOOOOL

Le film aurait aussi pu s'appeler: Continental ou comment faire un bon film sans faire exploser de voiture ni montrer de fille toute nue

La Marsouine a dit...

comment tu fais pour mettre des liens dans les commentaires???????!!!!!! éduque moi!

Moukmouk a dit...

Il y avait aussi CRASY où on échappait le bébé au début (raison de son homosexualité)...

La Marsouine a dit...

Oui mais c'est voulu et c'est pour faire avancer l'histoire. Dans Continental, c'est vraiment juste une scène comme ça, sans vraiment de raison. Puis il y a l'attitude du personnage de Fanny Malette qui a l'air complètement détachée et qui ne fait même pas un geste pour s'occuper du bébé qu'elle vient d'échapper.