Sans pudeur, sans égo, sans retenue. Peut contenir de la geekitude, de la bière, de l'osé, du niaiseux et des aveux.
vendredi 11 juillet 2008
En rappel...
Officiellement donc: nous attendons un petit marsouin ou une petite marsouine pour la mi-mars :)
lundi 7 juillet 2008
La fin
Merci à tous ceux qui m'ont lu, tous ceux qui ont laissé un commentaire, tout ceux qui m'ont adopté comme une des leurs. J'ai adoré. Je reviendrai peut-être un jour, sous un autre nom, sous une autre image. Mais maintenant que je suis légalement une résidente de Québec, la Marsouine que je suis va sortir du fleuve et continuer son voyage.
Avec toute mon amitié,
Andréanne
lundi 30 juin 2008
Voyage au centre du Golfe - 2e partie
Nous avons passé notre lundi à jouer avec des enfants (la tante de l'Élu a une garderie en milieu familiale) et à explorer du mieux que nous pouvions, dans la flotte, le terrain récemment acquis par mon beaux-père, juste en arrière de la maison. J'ai appris que faire un feu, sous la pluie, c'est pas évident.
Mardi a été un jour de pêche. J'étais atrocement nerveuse et je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, nuit qui s'est terminé vers 2h30 am. Nous sommes partis du quai à 3h car les cages étaient loin et le bateau était lent. Voici maintenant l'aveu ultime: OUI, j'ai été malade. Un peu. Parce que je n'avais pas assez dormi. Une fois que j'eus dormi l'équivalent de 3 ou 4 heures, mon estomac a repris sa place et le soleil est revenu. Nous avons ramené 400 lbs de homard, une très bonne prise pour un mardi aussi avancé dans la saison. 14 homards sont revenus à la maison avec nous et je voux jure que, cuits dans l'eau de mer, on était pas loin de l'orgie.
Le mercredi, nous sommes repartis vers Cap-aux-Meules après le petit-déjeuner. Nous avions loué un chalet à Havre-aux-Maisons et devions souper chez un autre oncle de l'Élu. En chemin, nous nous sommes rendus compte que Naslun le chien avait disparu. Un peu confus, nous avons fait demi-tour pour le retrouver, à 500 mètres de là, un peu désorienté. Monsieur avait sauté (l'Élu vous dira «tombé» mais bon...). Après une douche et une sieste au chalet, nous sommes allé souper et l'Élu a bu deux bouteilles de vin à lui tout seul. Disons que la nuit a été longue pour lui...
Le jeudi, nous avons passé une bonne partie de la journée sur l'île d'Havre-Aubert, de loin la plus touristique. Nous avons arpenté la Grave, avec la moitié des boutiques encore fermées, avons dîné au Café du même nom et magasiné au point où ma carte de crédit boucanait. Plus loin, à Bassin, nous avons terminé l'après-midi sur la plage, au soleil, avant de revenir vers Cap-aux-Meules pour un souper aux fameux Pas Perdus, établissement qui se mériterait le titre de frère spirituel du Crapet-Soleil, qui d'ailleurs lançait sa programmation ce soir là. Ma seule déception : le fameux loup-marin, bien qu'au menu, n'était pas encore disponible. La journée s'est terminée au Camping du Barachois où nous avons pu admirer un coucher de soleil hypnotisant.
Le vendredi, l'Élu m'a amené à un endroit appelé «la butte ronde». Étendu dans l'herbe, en hauteur sur l'île d'Havre-aux-Maisons, nous avons batifolé avec le chien, regardé passer les nuages et la nostalgie était de la partie, sachant qu'il ne nous restait qu'une seule journée dans ces îles magiques. L'Élu avait organisé un rassemblement de cousins à la microbrasserie (où nous étions entrain de devenir des réguliers), en 5 à 7, où peu de cousins se sont présentés mais où beaucoup de pichets furent commandés. Nous retrouvions la famille un peu plus tard au restaurant La Factrie (dérivé de factory???) pour ENCORE du homard.
Le samedi, nous avons brunché avec la tante insaisissable de l'Élu, qui nous avions finalement saisi, dans une maison à l'envers avec un chien acariâtre. Les gauffres étaient à se damner. Nus avons fait les dernières provisions de produits du terroir avant le départ puisque nous devions retourner à Grande-Entrée pour le souper et en repartir tôt le lendemain matin pour revenir prendre le traversier.
Le dimanche matin, encore un peu endormis, nous avons laissé le chien dans la voiture et sommes monté dans le salon des passagers du CTMA Madeleine et avons regardé s'éloigner la côté, en planifiant déjà notre retour....
dimanche 22 juin 2008
Voyage au centre du golfe - 1ère partie
Nous sommes partis le dernier vendredi de mai, dans une chaleur caniculesque, avec la mauvaise idée de prendre l'autoroute Champlain (qui borde le fleuve) pour aller traverser le pont. C'était sans compter la foule qui s'embouteillait pour aller glaner quelques images des immenses vaisseaux de guerre parkés au Port. En une heure, nous avons dû parcourir 10 km, de loin le trajet le moins productif de toute notre épopée de 3600 km. Naslun le chien, impatient et étouffant de chaleur, la tête en permanence sorti de la voiture, a eu une prise de bec avec un cheval de calèche, celle-ci nous rattrapant toujours dans la lenteur de la circulation.
Nous avons remis le compteur de voyage à zéro à Lévis, en faisant le plein de la voiture. Voyons-voir combien de kilomètres on peut faire dans ce voyage et, par le fait même, combien de kilomètre ma voiture peut-elle gober avec un plein d'essence (la réponse: 550 à 600, pas mal!). Nous avons pris l'autoroute 20, direction sud. Premier arrêt: St-Roch-des-Aulnaies. C'était la deuxième fois seulement, de toute mon existence, que j'arpentais la rive sud à l'Est de Québec. Et il n'était pas question que je passe à la hauteur de mon île adorée sans pouvoir y jeter un coup d'oeil «du mauvais côté du fleuve». On en profite pour «vider» le chien et le brûler un peu (je ne parle pas ici de barbecue mais de ses besoins primaires). Notre objectif était de dormir à Moncton. Nous sommes donc repartis sans nous arrêter avant le Nouveau-Brunswick. Arrêt souper à Edmunston. Après une heure de recherche, n'ayant trouvé QUE des restaurants chinois (what's the deal with that???), ce qui est loin d'être idéal pour un couple dont l'un est allergique au poisson et l'autre aux arachides, nous avons abandonné la partie et nous sommes dirigés vers la sortie de la ville quand, tout à coup, nous sommes tombés sur un pub qui nous était passé sous le nez. Victoire! Nous nous sommes sustentés au Dékadan, sur la terrasse au bord de la rivière. Partis de Québec à 14h, nous avons quitté Edmunston à 20h, heure de l'Est, direction Moncton. 3h30 de route au programme. Nous avons fini par trouver le motel vers 1h du mat, heure de l'Est, et avons «sneaké» le chien en cachette pour qu'il dorme dans la chambre. Le lendemain matin, je me lève vers 5h pour aller remettre le chien dans la voiture, en catimini. Quelle n'est pas ma surprise de constater que, sur 6 voitures au motels (donc 6 clients ou couples de clients), TOUT LE MONDE, sans exception, a un ou des chiens. Bizarre. Je réveille l'Élu en lui disant que j'aurais envie de déjeuner dans un resto style Cora, convaincue que la bannière ne se rend pas dans les maritimes. Quelle ne fut pas ma surprise, en arrivant au Centre-Ville, de tomber sur un Cora! J'étais hystérique. Moncton est mignonne, ville étudiante, centre-ville Wi-Fi (nice!). Mais il se fait tard, l'Île-du-Prince-Édouard nous attends.
Le Pont de la Confédération est plus impressionnant sur papier qu'en réalité, selon moi. Et si l'Île-du-Prince-Edouard est intéressante à traverser un jour de soleil, c'est relativement morne comme endroit (du moins, hors-saison). Autre fait saugrenu: les week-ends, il y a une vente de garage tous les coins de rues, chose que nous avons constaté à l'aller comme au retour. Devant une église baptiste, un panneau d'affichage se lisait comme suit: «Jesus died for MySpace in Heaven».... douteux?
Nous avons pris le traversier à Souris (oui oui!), 5h de gros bateau, direction Cap-aux-Meules, Îles de la Madeleine. Un peu avant l'arrivée, nous avons vu un dauphin et une multitude de baleines! Une première pour l'Élu qui, pourtant, a fait le même trajet des dizaines de fois dans sa vie. Arrivés aux Îles, nous avons visité les grands-parents, Naslun a fait sa première fugue du voyage et nous sommes rapidement allés nous coucher chez la parenté, épuisés par la route et le bateau. Il faisait gris et sombre, on n'y voyait guère. Pourtant, j'ai eu l'impression que le lendemain, pluie ou soleil, me réservait de belles surprises...
C'est tout pour aujourd'hui. Je vous raconte la suite un autre jour :) D'ici là, bonne Saint-Jean en avance et je vous envoie faire un tour voir la programmation estivale du Crapet Soleil, ça va rocker cet été mes amis! Et si vous passez faire un tour, je serai peut-être au bar ou à la cuisine les week-ends! :)
jeudi 29 mai 2008
Réflexion du jeudi qui fait soleil
1- Avis à tous, surtout à ceux qui ont une carte de membre du Club Price ou un(e) ami(e) qui en a une: j'ai constaté lors de ma dernière visite que Costco, mon plaisir coupable et mon sujet d'autoflagellation en tant que membre de Greenpeace, offre maintenant les Essuies-tout et le Papier de toilette Cascade faits de matières recyclées à 100%. YOuhou! De l'absorption ET une conscience environnementale, que demander de plus! À vos voiture et allez faire le plein de papier!
2- Le deuxième album de Philippe B est sorti depuis un moment et je l'ai acheté depuis un petit moment mais je n'avais pas encore eu l'occasion de vous dire ceci: il est saprément bon! Allez acheter et écouter: Taxidermie de Philippe B (je recommande la chanson «Je n'irai pas à Bilbao»).
3- Ce soir, à 22h, je serai dans une salle noire du Cinéplex Odéon de Ste-Foy pour assister à l'avant-première d'un film que j'attends depuis des mois: it's here! «Sex and the city - The movie», for your own guilty pleasure ladies and gentleman! (gentlemen? j'ai hâte de voir le ratio homme/femme dans la salle) J'ai torturé notre critique de cinéma (critique au féminin) pour avoir des spoilers et tout ce qu'elle a voulu me dire, c'est que c'est trèssss satisfaisant :) Je vous tient au courant.
4- Dernier avis de ce billet qui ne dit pas grand chose finalement. Je vous annonce mon départ. Séchez vos larmes, je ne pars pas si longtemps! Demain, vers 15h, l'Élu, Naslun-le-chien-qui-a-toujours-la-tête-sortie-du-char-même-à-100km/h et moi-même prendrons le pont Pierre-Laporte, direction Moncton! La ville où l'eau est brune (dixit Bruno Blanchet, les incultes de LFDM iront voir ça) n'est qu'un arrêt dodo avant la métropole de calibre international de Souris (IPE) où nous prendrons le traversier pour les magnifiques îles de la Madeleine (où ma main n'a encore jamais mis le pied). En effet, mon descendant madelinot d'Élu a pas mal de matantes, de mononcles de grands-parents (quatre, trois et deux pour être exacte) en plus d'inombrables cousins (aucune idée cette fois) sur ces bouts de terre du golfe. Nous allons donc passer 8 jours à folâtrer, manger du homard (peut-être même le pêcher), visiter la parenté et faire du tourisme dans ce paradis éloigné. Le retour se fera lentement par la Gaspésie, avec un arrêt à Carleton, pour traverser de Matane à Godbout, afin d'arriver à Tadoussac, jeudi le 12, pour profiter du Festival de la Chanson. Nous y rejoindrons ma belle-famille (dont les membres sont tous plus beaux les uns que les autres) et nous chaleterons tout le week-end avant de regagner Quebec City la jubilaire. Belles petites vacances en perspective. Je traîne mon MacBook donc il est POSSIBLE que je prenne le temps de vous écrire ou de vous envoyer des photos, mais il est aussi possible que je vous «tchoke» lamentablement. Je ne ressens aucune honte :)
vendredi 23 mai 2008
L'arme de soumission massive
Je dois dire que je suis toutefois agréablement surprise par la retenue et la modération du rapport. Les hérouxvillois pètent leur coche, sûrement parce que ce n'est pas écrit en noir sur blanc «sortez dehors les maudits étranges», mais moi, je me réjouis. Ils n'ont pas été dupes, c'était une crise fictive, montée en épingle par les propos populistes de Mario Dumont et les peurs profondes de nos compatriotes face à l'étranger et l'autorité religieuse. Hourra! Probablement que le fait qu'il y ait eu un historien dans leur rang (hum hum, autoglorification) a donné un bon coup de main :)
Donc, nos médias (mon employeur y compris) regorgent de textes qui portent sur le rapport Bouchard-Taylor. En bonne citoyenne, je me suis fait un devoir de tous les lire, au moins en diagonale. C'est donc en arrivant à la fin du cahier A du Devoir que j'ai terminé mon calvaire. Et, chose surprenante, ce fut ce dernier texte qui m'intéressa le plus. Pour une fois, Lise Payette a su dire ce que moi-même je n'avais pas réussi clairement à exprimer.
Vendredi dernier, lors d'un party de voisins improvisé, j'ai eu une discussion avec une ancienne collègue d'université et son chum sur le port du voile. Nos opinions n'étaient pas totalement divergentes mais ils ont su apporter plusieurs points très intéressants. Entre autre, le copain m'a dit : «Une des raisons pourquoi on voit de plus en plus de femmes voilées, c'est parce qu'elle sont de plus en plus présentes, donc de plus en plus intégrées à la société. On devrait s'en réjouir non?». Et j'étais d'accord. Je ne l'avais jamais vu de cet angle mais, effectivement, si cette différence nous saute de plus en plus dans la face, c'est parce qu'au lieu de rester confiné dans les limites de leur foyer et de leur communauté, au lieu donc de se ghettoïser, les néo-québécois s'intègrent (sans s'y fondrent, sinon ce serait presque triste) de plus en plus dans toutes les sphères de la société québécoise. Devant cette façon de voir les choses, je n'ai pu m'empêcher d'acquiescer et de rejoindre le point de vue de mes voisins. MAIS, et là est la nuance, je ne pouvais non plus faire taire le malaise que provoque en moi le port du voile.
Nous avons donc poursuivi la réflexion. Qu'en est-il des femmes comme Irshad Manji qui sont musulmane et contre le port du voile? Plusieurs jeunes musulmanes décident de porter le voile relativement tard dans leur vie (vingtaine). Certaines disent le porter par contestation de la société de consommation et d'image dans laquelle nous vivons. Toutefois, mon malaise persiste. Peu importe les raisons qui motivent le choix de porter le voile (lorsque c'est un voile), je ne peux oublier sa signification première: soustraire la femme à la vue des autres (des autres hommes bien souvent) et même, surtout dans le cas de la burka ou du niqab, lui ôter une partie de son identité. Le voile est, à la base, un outil de sujétion de la femme. Et quand on me répond: «Qui sommes-nous pour leur dire que leurs symboles religieux entrent en contradiction avec notre société?», je comprends l'argument mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'ôter le voile, bien que cela nous semble très radical, ne l'est pas plus que ces femmes qui ont brûlé leur soutien-gorge à une autre époque (époque où ce geste était probablement autant sinon plus controversé). Mais j'étais incapable de bien exprimer ma pensée à ce sujet.
Et vla ti pas que Lise Payette trouve les mots qui me manquait. Elle réussit, en deux petites phrases, à exprimer tout le fond du problème, tout ce qui me titille. Je vous les livre:
«On me répondra que des femmes sont venues dire aux commissaires qu'elles avaient choisi librement de porter le hidjab, que personne ne les y forçait. Une femme conditionnée par son milieu depuis sa tendre enfance, élevée avec l'idée qu'il vaut mieux porter le hidjab, peut-elle exercer un choix vraiment libre?» - Lise Payette, Le Devoir, 23 mai 2008
Voilà!!!! C'est ça le problème. J'ai grandi dans le monde post-féminisme. Avant même que je sois pubère, l'avortement était légalisé. L'année avant ma naissance, la loi obligeant les femmes à garder leur nom de jeune fille après leur mariage a été votée. Je suis une enfant de l'égalité... enfin de l'égalité sur papier. Car si la législation avait progressé, les individus, c'est une autre histoire. Mes grands-parents ont toujours fait preuve d'un grand favoritisme envers mon frère, seul fils de leur seul fils. Mes tantes n'ont jamais toléré que même l'ombre d'un reproche contre mon frère, mes oncles, mon père ou mes cousins soit dit en leur présence. Souvent, on disait d'aller «chercher un homme», «c'est une job d'homme», etc. J'ai grandi en niant et détestant ma nature féminine parce que mon milieu, bien involontairement mais aussi bien sournoisement, m'a appris qu'une femme était inférieure et faible. Je n'ai jamais voulu être inférieure et faible. Je me suis mise à détester la partie faible en moi, partie que nous avons tous, homme ou femme. Je détestais les bijoux, les jupes, les poupées. Je bûchais avec mon grand-père et je jouais avec des camions Tonka. On disait de moi, presque avec fierté, que j'abattais l'ouvrage d'un homme, que j'étais Tom-Boy, que je mériterais un jour d'avoir «la terre». J'ai mis des années à renouer, lentement, avec ma féminité et je n'y suis pas encore arrivée complètement.
Je ne sais pas combien de générations cela prendra avant que la véritable égalité entre homme et femme existe. Probablement 2 ou 3 mille ans. Mais encore aujourd'hui, toutes les femmes portent en elles des traces des anciennes mentalités. Nous les portons, nous les vivons, nous les transmettons même! Et encore, on essaie de les changer.
J'imagine alors une petite fille, qui grandti dans un milieu qui est très patriarcal, qui a vu sa mère, ses tantes ou toute autre femme de son entourage porter le voile toute sa vie, ou encore qui a toujours entendu parler du port du voile comme de l'absolu féminin, ce voile devient partie intégrante de son modèle féminin et de sa perception de son identité sexuelle. Cette petite fille une fois grande, à 18 ans ou 24 ans, peut-être aura-t-elle construit toute une argumentation rationnelle autour du fait de porter le voile. Et à ses yeux, ce sera valide.
Je ne dis pas qu'il faille interdire le port du voile, loin de là. Je n'ai pas de solution. Seulement cette réflexion, ce malaise, dans le symbole du voile, dans le rappel constant qu'il incarne, que la femme, de tout temps a été soumise et inféodé à l'homme et qu'encore aujourd'hui, malgré nos efforts, elle le soit encore, même si c'est moins flagrant. Et je ne peux m'empêcher de penser que tant que certaines d'entre nous, les femmes, accepterons, peu importe au nom de quel principe, de perpétuer ce symbole de soumission, nous ne pourrons pas renverser la vapeur.
jeudi 15 mai 2008
Roulement, rotation et autres mouvements circulaires
Bien que ce soit ma deuxième semaine à heures réduites, cette semaine a été la première dont j'ai pu «profiter» (la semaine dernière ayant été consacrée à avoir mal au coeur et à écouter des Roswell pour tuer le temps avant de passer un test de grossesse).
Vendredi, l'Élu et moi avons décidé, comme ça sans y penser, d'aller passer le week-end à Montréal, pour fuir la vaisselle sale et le plancher plein de poils (printemps = période de mue et de chaleurs, vive les chiens non-castrés!). De retour à Québec, ville du rock (ce serait telllllement cool...), j'ai décidé de profiter de mon lundi seule à la maison pour faire du ménage. Tsé les affaires qu'on se dit tout le temps qu'on devrait faire mais qu'on fait jamais? Ben je les ai faites! Entre autre, la rotation de ma garde-robe d'hiver vers ma garde-robe d'été. J'ai sorti toutes les jupes aux couleurs «trip-d'acide» et les camisoles qui, d'années en années, deviennent plus indécentes que jamais, ma poitrine n'ayant pas encore été mise au courant que ma croissance est terminée. Mes hanches non plus n'ont pas encore reçu le mémo j'ai l'impression. Constat: j'ai encore engraissé. Mon linge de fleur de l'an dernier me fait à peine. Ding ding! Sonnette d'alarme! J'entends une voix nasillarde dans ma tête (ma mère, probablement) me menacer du spectre de l'obésité (après tout, mes plus proches cousins sont des baleines...).
Comble de malheur, je n'ai pas internet avant vendredi. Je ne peux donc pas aller calculer sur un site gouvernemental mon indice de masse corporel ni chercher le numéro de Mince à vie (que bien sûr je n'appellerai pas). Vers 14h30, le lavage en marche et le mou de bras en sueur, Naslun-le-chien-hyperactif est venu vers moi avec la solution. Un observateur inexpérimenté aurait pu croire que sa farandole exaltée autour de mes jambes, accompagnée de grognements tout sauf canins, n'était qu'une tentative de me dire : «J'ai envie de pisser!!». Mais, MOI, j'ai compris. Il me disait: «Envoye la grosse, prends ton bicycle pis viens t'en dehors, on va aller suer sur le bord de la rivière St-Charles!»
Nous avons donc fait du vélo jusqu'à ce que mort s'en suive (ou presque). Naslun, maudit chanceux, a pu se pitcher dans l'eau pour se rafraîchir tandis que je sirotais mon Evian sur un banc de parc. Nous avons répété l'expérience mardi mais pas mercredi, j'avais mal à la tête. Ma volonté pourra-t-elle tenir jusqu'à ce soir? Irai-je encore me ruiner le popotin sur un vélo vieux de dix ans et qui pèse une bonne tonne métrique?
Seul l'avenir (et la pluie, j'suis pas assez crinquée pour faire du vélo sous la pluie là!) nous le dira...
Update, 15h58:
Maudite marde! Y mouillait pis j'pensais être sauvée, mais là y mouille pu! Maudite météo qui se branche pas...
jeudi 8 mai 2008
ALIENation
J'aimerais bien vous parler de ce qui absorbe la totalité de mon esprit depuis une semaine mais, honnêtement, je n'y comprends plus rien et c'est entrain de me rendre folle. Je vais donc attendre l'arrivée des certitudes avant de me prononcer.
La balance de mon temps libre a été consacrée à tuer le temps en réécoutant une série télé que j'écoutais quand j'étais ado. Je n'avais jamais vu la fin de la seconde saison et la troisième (et dernière) saison. Retour dans le temps sur 6 jours, la défaite des Canadiens contre les Flyers ayant soudainement libéré mon agenda télévisuel.
La série en question s'appelle Roswell. Un mélange de Dawson's Creek et de Stargate, les histoires d'amour impossible d'une bande d'adolescents mélangé avec les aléas de la vie d'extras-terrestres en cavale. Tout pour plaire à une geek en puissance de 16 ans quoi. J'ai renoué avec le magnifique Brendan Fehr, qui me faisait saliver à l'époque et qui y réussit toujours. (Pour ceux qui n'avaient pas encore remarqué, je fantasme souvent sur des «zollywoodiens», surtout ceux qui incarnent des bad boys sensibles mais torturés).
Encore une fois, j'ai effectué un petit voyage dans le temps au centre de moi-même. Peut-être est-ce parce que la dernière année et celle en cours marquent de plus en plus mon passage à l'âge adulte, dans sa dimension sociale, je réfléchis beaucoup à l'adolescence depuis quelques temps. J'ai parfois l'impression que les adolescents que nous sommes à un moment de notre vie déterminent inévitablement le genre d'adulte que nous devenons et que cette adolescence, par son intensité (due en partie aux afflux majeurs d'hormones), nous hante tout le reste de notre vie. Les promesses d'amour pour toujours, les chagrins dont on est certain de ne jamais se remettre, les déchirements, ne sont jamais aussi intenses qu'à 15 ans. Et heureusement, sinon on en mourrait probablement :)
Ça me manque parfois. Le mélodrame, les certitudes (qui n'en étaient pas, mais on l'ignorait), la douleur, la joie. L'impression d'être tellement en vie. Même si la vie était invivable par moment. Peut-être que le filtre de l'âge nous permet d'oublier à quel point on voulait que ça finisse. Peut-être aussi que c'était seulement moi. J'écrivais des tonnes de poèmes sombres et indigestes. Je n'ai jamais autant écrit qu'à 14 ans.
Je ne sais pas trop où je veux en venir avec tout ça. Même si je m'esclaffe souvent devant les puériles tribulations de l'adolescence, ça fait du bien, parfois, de saisir un petit bout de souvenir et d'y revenir, même une fraction de seconde, pour se rappeler de soi.
dimanche 27 avril 2008
À go, tout le monde accouche!
Mais là, je veux vous emmener ailleurs, dans un monde plus littéraire. Il y a environ deux semaines, inspiré par les reprises diffusées par ArTv, j'ai eu une envie folle de réécouter la série Marguerite Volant. Mon amie Audrey-Anne et moi étions complètement folle du Capt. James Chase (Michael Sapieha, qu'est-il devenu by the way? Je ne l'ai jamais revu dans autre chose depuis...). Bref, une rapide recherche sur le net m'apprend que, ô le timing incroyable, le coffre DVD sortait le 14 avril, exclusivement chez Québec Loisirs. Je l'achèterai avec le compte de ma mouman, me suis-je dit. Mais le destin voulait qu'il en soit autrement. Deux jours plus tard, sur l'heure du souper, le téléphone sonna. C'était une petite madame téléphoniste pour Québec Loisirs qui voulait m'offrir de m'abonner. J'étais éberluée! L'univers avait entendu mes prières. J'ai donc volontiers adhéré à ce club select réservé à l'élite de la société québécoise. Pour me remercier, on m'offrit un roman gratuit: Les accoucheuses, d'Anne-Marie Sicotte.
Honnêtement, comme c'était un livre de courtoisie, je m'attendais à de la schnoutte. D'autant plus que, en tant qu'historienne, je suis un petit peu têteuse concernant les livre historique. Je demande un minimum de crédibilité. Et bien, je fus soufflée. J'ai dévorée la brique de presque 900 pages en deux jours et dès que j'ai appris l'existence d'un tome 2, je me suis ruée à la librairie pour l'acheter. Je ne vous résume pas l'histoire, c'est le rôle d'une 4e de couverture ça. Mais voici ce que j'en pense: tout d'abord, l'auteur tombe dans mes cordes. En effet, le 19e siècle québécoise est une de mes périodes d'études ET de prédilection. Rébellions et post-rébellion, pour vous situer un peu. D'ailleurs, à ce sujet, je vous recommande fortement
les trois ouvrages de Micheline Lachance. L'histoire est très intéressante, le sujet est original et relativement peu traité. Les personnages sont attachants et humains. Mon seul reproche est la lourdeur des dialogues et de la narration qui, pour passer un message, sont parfois un peu dense et artificiels. Et, attention aux yeux sensibles, certains passages sont limites érotiques. Ça m'a un peu troublé (dans le bon sens), l'Élu pourrait vous en parler. ;)
J'ai terminé le second tome hier. Et j'étais triste. Je sais qu'il y aura certainement un troisième tome qui, je l'espère, patchera une histoire qui semble s'en aller au yable. Je parle du sort des personnages là, pas du livre. La fin du deuxième livre est tragique, douloureuse. J'ai un sens de l'empathie très développé voyez-vous. Dans les films mais surtout dans les livres, la fiction me touche énormément. Je ne fais pas que lire un livre, je le vis, je le ressens. Lorsqu'une histoire est bonne et bien écrit, je développe un lien très fort avec le monde du roman et je vis toujours un certain deuil lorsque je finis un livre, surtout s'il s'agit d'un saga. C'est pour ça que j'aime Fortune de France, en treize tome, je retarde le moment fatidique au maximum :)
Bref, j'ai pas feelé pendant au moins 24 heures à cause de la fin du tome 2. Ma recommandation: lisez le tome 1, attendez que le tome 3 sorte et laissez-moi le temps de le lire. Si l'histoire s'arrange pour les personnages, je vais vous le dire et vous pourrez lire le tome 2. Sinon, de grâce, abstenez-vous, ça va vous briser le coeur...
mercredi 23 avril 2008
L'appel de la nature
Pourtant je vous mens et je me mens à moi-même. La vérité, c'est que la rage d'écrire me revient. Non pas celle de vous écrire de jolis petits billets spirituels et amusants (du moins je me plais à les imaginer ainsi) mais bien celle d'un grand projet que je caresse, celui d'avoir un jour, un livre bien à moi, plein de mots et d'histoires que j'aurai miraculeusement su agencer pour leur donner vie. J'attends, depuis plusieurs années déjà, d'avoir vécu, d'avoir lu, suffisamment du moins pour qu'une histoire naisse dans ma tête et s'y installe. Je croyais bien ne pas pouvoir écrire quoi que ce soit de valable avant au moins quarante ans, sinon plus. Mais voilà, il y a maintenant près d'un an, j'ai écris quatre petites pages, un soir d'insomnie. Quatre petites pages qui en ont donné quatre autres. Et depuis, une histoire existe dans ma tête, une histoire qui évolue, qui change, qui se construit. Un épopée féminine, intergénérationnelle, historique, amoureuse, introspective. Et je constate aujourd'hui que ce que je croyais être un simple début d'idée, il y a quelque mois, a maintenant sa propre vie dans mon inconscient. Et plus le temps passe, plus il me tarde de la continuer, de l'améliorer, de pouvoir l'amener à son dénouement. Peut-être que ça me prendra un an, cinq, dix ou même vingt ans pour qu'elle voit enfin le jour. Mais aujourd'hui, je réalise que mon histoire sans titre accapare tout mon imaginaire, en laissant bien peu pour nourrir mes billets.
C'est pourquoi je vous néglige, me complaisant dans les joies de mon imaginaire, dans le confort de ma routine, dans les bras chauds de mon amoureux, dans l'expectative de mon fol espoir. J'espère que vous saurez me pardonner :)
jeudi 17 avril 2008
Honte à toi qui ose bloguer!
La honte du blogueur. C’est un peu la nouvelle mode. Pas seulement au niveau de la critique musicale. Je la trouve très drôle parce que je travaille dans une salle de rédaction d’un quotidien qui se veut grand et qui l’est pas mal. Récemment, j’expédiais un lien vers mon humble bout de blogosphère à une copine, journaliste, pour lui montrer une photo drôle. Celle-ci s’empressa partager la photo et, de ce fait, informa autrui que je me commettais sur le web. Et voici où je veux en venir avec cette histoire. Un journaliste avec qui je travaille de me dire: «ah oui? j’irai voir. J’espère que ce n’est pas l’un de ces blogues où n’importe qui donne son opinion sur n’importe quoi, c’est tellement ridicule!». Suscitant chez moi un bizarre sentiment de honte d’avoir osé anecdotiser (je sais, je sais) mon quotidien sur le web.
Le discours condescendant du journaliste vers le blogueur n’est pas que l’apanage du critique artistique. On le retrouve dans l’ensemble de la communauté journalistique. Et pourtant, ne serait-ce que la présente course à l’investiture démocrate qui se déroule aux U.S. of A nous démontre à quel point ces nouveaux médiums (blogues, YouTube, etc.) peuvent avoir un impact immense sur l’actualité et la nouvelle. Que le blogue soit une voie de donner une voix (héhé!) à monsieur-madame Tout-le-monde, un lien de contact avec des amis, un carnet de voyage ou encore un cahier d’essais de création, que ce soit, pour certains, un travail rémunéré (journalistes blogueurs) ou une activité prise très au sérieux par des «amateurs» (comprendre ici non-rémunérés), c’est un outils incroyable de démocratisation de la sphère publique, comparable dans un sens à l’invention de l’imprimerie. L’imprimerie a permis à tous d’avoir accès à l’information, le web permet à tous de la commenter et y contribuer.
Peut-être en fait que l’élite qui, jusqu’ici, avait le monopole de l’opinion et l’information, a seulement peur de perdre ce monopole de la parole au profit d’une masse moins organisée mais ô combien plus réelle.
mercredi 16 avril 2008
L'accident de Naslun
Après une période de temps indéterminée, l'Élu revient précipitamment à l'intérieur et la phrase suivante me sort brusquement de la torpeur: «Le chien est tombé dans un trou d'une bonne douzaine de pied!!!». Je me redresse dans le lit, incertaine d'avoir bien compris. S'agissait-il d'une des blagues de mauvais goût de mon amoureux? «Non! il est tombé entre le banc de neige et le mur de l'Autre Caserne, dans la ruelle.» me répond-il en retournant dehors avec une pelle. Je m'habille en vitesse, sans même prendre la peine d'enfiler des sous-vêtements et je me précipite à l'extérieur, convaincue que mon petit chien est blessé et geint de douleur et de peur au fond d'un trou sans fond.
Dans les faits, Naslun le chien avait reçu l'ordre, qu'il connaît bien, de retourner à la maison. Mais, comme il n'avait pas terminé son «affaire», il s'est sauvé de l'Élu dès que celui-ci a fait mine de s'approcher. Comme à son habitude, il est monté sur l'IMMENSE banc de neige qui est dans la ruelle derrière notre appartement pour.... ben vous voyez de quoi je parle. Sauf qu'il fait chaud depuis quelques jours. Et la neige a fondu, laissant un espace d'environ 6-8 pouces entre le mur de brique de 20 pieds de haut de l'Autre caserne et le banc de neige qui fait lui-même un bon 15 pieds. Et, en chien stupide, Naslun a voulu aller investiguer ce nouveau trou, glissant et disparaissant derrière le banc de neige. Heureusement, l'Élu avait été témoin de la scène car, comme il ne faisait pas de bruit, nous aurions pu le chercher TRÈS longtemps.
J'arrive donc sur la scène et je vois l'Élu qui pellete de son mieux pour essayer de rejoindre le chien, sain et sauf et juste un peu mouillé. Un voisin serviable s'est rapidement joint à lui et je leur répétais de faire attention de ne pas faire s'effondrer la neige. Mon cerveau était rempli de flashbacks désagréable de La guerre des tuques, savez, la scène où le gros Saint-Bernard est enterré sous le fort de neige??? Il est mort dans le film le Saint-Bernard, et il était pas mal plus gros que mon chien.
Après une bonne demie-heure de pelletage de secours et avec l'aide de bonbons de foie séché, l'Élu a enfin pu extirper un Naslun trempé et ébranlé de derrière la montagne de neige. Il était 8h, l'Élu était en sueur et j'était en retard.
C'est pourquoi j'ai décidé de venir travailler en vélo. Fin!
mardi 15 avril 2008
Ce cirque que l'on appelle la vie!
Pour que vous compreniez, je dois vous faire une confidence. Je n'avais pas l'intention de vous le dire avant que ce soit fait mais voici: depuis deux semaines, l'Élu et moi étions commencés à essayer d'avoir un bébé. Techniquement, cet «essai» aurait commencé à être plus efficace dans une semaine. Et là, BOUM!!! J'apprends que LE poste que j'espérais un jour pouvoir obtenir à mon travail se libérait soudainement. Sauf que.
Sauf que ici, les choses se font très lentement. Donc, même si le poste est libre en juillet, ça peut prendre encore 3 mois avant qu'il ne soit affiché (trois mois au cours desquels j'assurerais très certainement l'intérim...). Et quand il sera affiché, toute personne qui est déjà permanente a priorité sur moi. Et il y a une personne qui veut changer de job. Donc, beaucoup de chance que je ne l'ais pas et qu'en plus je perde l'une de mes journées de travail hebdomadaire. Sauf que.
Sauf que, si l'infime possibilité que personne ne veuille le poste se produit. Et que je puisse postuler. Je peux probablement l'obtenir. Genre, en novembre. Et si nos essais de bébé sont concluant genre rapidement, en novembre, je serais une baleine. Pas intéressant d'embaucher quelqu'un qui sera en congé de maternité avant même d'avoir terminé son 6 mois de probation.
Bref, questions, questions, questions. C'est épuisant. On pense avoir atteint un certain point dans la vie et pouf, il se passe des choses qui foutent tout en l'air nos plans. Je suis le genre de personne qui se décide vite. Et là je peux pas me décider vite. Parce que c'est plein de peut-être. Et en plus, si c'est pas le «best case scenario» qui se produit, ben c'est automatiquement le «worst case scenario», soit que je perd une de mes journées de job, que je n'ai pas de permanence et que mon statut devient encore plus précaire.
Bref, c'est pas la joie.
* Ajout: C'est chose faite. Les jeux sont faits, les carottes sont cuites. Toute la procédure ne sera que formalité. Je perds une bonne partie de ma job d'ici 3 à 6 mois. Quelqu'un a une job à m'offrir? Je suis définitevement de retour sur le marché des chercheurs d'emploi!
dimanche 13 avril 2008
Ne lisez pas ceci
Donc, le hockey. Je suis vraiment entrain de devenir une fan de hockey. Pas du Canadien, ils ne seront jamais les Nordiques donc je ne pourrai jamais être fan du Canadien. Mais bon, seule équipe québécoise, on en demandera pas trop pour le moment. J'encourage donc le CH, en gueulant contre Price quand il sort de son but et en essayant toujours de différencier les frères Kostisyn quand ils ont leurs casques sur la tête. J'apprends de plus en plus et je commence à être en mesure de comprendre ce que je vois à la télé. Je fantasme sur Guillaume Latendresse, j'ai un petit faible pour la belle gueule de Komisarek et la face à Kovalev me revient pas, malgré son talent. Ça ne vous intéresse pas? Je le sais. D'où mon avertissement (le titre).
Bref, je ne peux pas vous promettre d'écrire souvent dans les prochaines semaines, c'est les séries voyez?
Par contre, la semaine s'annonce particulièrement morose au travail donc vous allez peut-être être chanceux :)
Bonne semaine! (j'imite Claude J. Charron en ce moment)
jeudi 10 avril 2008
Légumes en séries
La décision fut rapide: les paniers de légumes. En espérant que ce ne soit pas trop long pour qu'on puisse écouter la fin de la game.
Donc, 1h avec un jeune fermier de 27 ans, maintenant NOTRE fermier, qui participe à un programme d'ASC (Agriculture soutenue par la communauté). Les paniers de légumes quoi! Ça veut dire que, pour un montant prévu d'avance et acquitté en bloc, de juillet à novembre, nous pourrons, tous les mardis soirs, aller chercher notre panier de légumes, à 2-3 coins de rues. Panier de légumes de saison, biologiques, cueillis le jour même. Un deal trippant à tout point de vue quoi!
Je trouve l'idée du fermier de famille très intéressante. Avec l'accroissement de la population urbaine et la disparition de plus en plus rapide des petits producteurs ou des production variées, la plupart des gens ne connaissent que ce que les épiceries ont à offrir, et seulement dans l'état où les épiceries les offrent. Le lien direct avec ce que l'on mange est rompu et c'est, selon moi, une grande perte. Ce l'est par rapport aux animaux que l'on sacrifie pour notre alimentation, car je crois que nous serions plus soucieux de la viande que nous consommons si nous étions plus sensibilisés à l'animal qui la fournit, les conditions dans lesquelles il a vécu et dans lesquels la viande est produite. Et c'est aussi vrai pour les légumes. Je ne suis pas certaine que tous les enfants qui vivent en villes savent de quoi a l'air un plant de tomate ou de patate.
Toute ma vie, j'ai vu ma mère faire un jardin. Immense quand j'étais jeune, un peu plus petit quand elle s'est mise à travailler (et encore, plus petit qu'avant mais encore IMMENSE, comparé aux jardins de 12 pieds carrés qu'on peut voir dans les cours arrières des citadins). Je ne connais rien aux mesures mais l'Élu me dit que je n'erre probablement pas beaucoup en disant qu'il fait plus de 30 pieds par 15 pieds. Fleurs, herbes, légumes, fruits, etc. Et ça c'est seulement le jardin principal. Ma mère a ausi deux grands rangs de framboisiers, un potager d'arbustes à petits fruits (mures, gadelles, groseilles, etc.) et d'aspeges, sans compter les fruits sauvages (framboises, amélanchiers, fraises des champs, etc.). Bref, la manne. Ah oui, il y a aussi le cerisier et les pommiers. Je me souviendrai toujours de ce jour de la fin de juillet, vers 16 ans, avant d'aller travailler, où j'étais allé me goinfrer de fruits. Tout était prêt en même temps, moment court et fastes. Framboises, amélanches, fraises, cerises, groseilles, gadelles. Manquait que les mûres mais elles se font attendre souvent jusqu'à la mi-septembre. Bref, j'ai été élevé au grain :)
Encore aujourd'hui, une des premières choses que mon chum fait l'été, après avoir débarqué les bagages, c'est de se précipiter dans le jardin pour s'empiffrer. Au début, il se retenait. Jusqu'à ce que ma mère lui explique qu'on en avait toujours trop de toute façon. Vous devriez voir ça, un enfant dans un magasin de bonbon!
Malgré notre jardin de balcon, qui demande beaucoup plus de soin de la part d'une Marsouine au pouce pas très vert, ça me manquait beaucoup, cette abondance à une ou deux enjambées de la cuisine. Il y a trois semaines, je me suis jetée sur les premiers plants de basilic et je fais «toffer» le mien sur la laveuse, juste pour pouvoir le sentir. Alors quand l'Élu et ma belle-soeur ont parlé de se regrouper pour se prendre un gros panier de légumes, j'ai été tout de suite emballée. Et ce soir, de retour de la réunion, je suis encore plus enthousiaste, impatiente de voir tout ce que mon fermier va sortir de son panier :)
À ce moment-ci de la game, c'est 3-1 pour le Canadien...
lundi 7 avril 2008
Shave Me!! Shave Me!! (sur un air connu*)
Première constatation: Charles Tisseyre en met un peu trop. Non mais c'est vrai, il s'émerveille de tout comme un enfant devant une confiserie. Il pourrait rester silencieux et ses sourcils pourraient à eux-seuls nous faire comprendre son émerveillement.
Deuxième constatation: Découverte nous donne souvent l'impression que la fin du monde est proche...
Vous me suivez toujours jusqu'ici? Parfait!
Donc, après Découverte, l'Élu pouvait aller se coucher sans que je le traite de chiffe molle. Mais, MOI, ne travaillant qu'à 10h ce matin, j'avais prévu le coup. Je savais qu'en exploitant la fonction «fuseaux horaires», je pouvais réécouter tous mes dessins animés à partir de 11h. J'ai donc apprécié American Dad et Family Guy (reconstitution de Star Wars, j'hésite encore à décider si c'était génial ou redondant). Finalement, le clou de la soirée, Les Simpsons. L'épisode s'intitulait «That 90's Show». Devenant soudainement lucide, Lisa constate que si ses parents ont près de 40 ans et que Bart a 10 ans, il ne peut donc être le résultat d'une relation sexuelle non protégée ayant eu lieu quelques semaines après la fin du secondaire. C'est ainsi que Marge et Homer nous raconte la période noire de leur vie : les années 1990!!!
Et c'est ici que vous allez comprendre où je vous amène avec tout ça. En écoutant cet épisode où Homer invente le grunge parce que Marge l'abandonne pour un prof d'université (on voit d'ailleurs un certain Marvin Cobain téléphoner à son cousin pour lui faire entendre «le nouveau son qu'il cherche», à la manière de Back to the future), j'ai eu une révélation: je suis une enfant des années 1990!
Subitement, tout m'est revenu: Nirvana, Bush (originalement Bush X) et la chanson Glycerin (transformée en «Margerine» par Homer), les chemises carreautées, le mal de vivre, Beavis and Butthead, Musique Plus, le clearasil et la crème Noxzema, etc. Je me rends compte que c'était presque cool d'être une ado dépressive et suicidaire dans le temps. Avoir su que j'étais cool, j'aurais été moins dépressive... mais... ok, paradoxe, j'ai mal au cerveau.
Bref, un retour dans le temps assez fulgurant. Ma belle-soeur a dit quelque chose de ben intelligent vendredi dernier. Elle disait que c'est lorsqu'on a des souvenirs qui remontent à 20 ans qu'on se rend finalement compte du temps qui passe. Un peu comme si cette période de recul était nécessaire pour avoir un passé. Mon premier souvenir, j'ai 4 ans, je suis au Parc Safari, je pleure sur une table à pique-nique parce que, dixit ma mère: «La poule a m'a mordue!» (une autruche avait mis mon doigt dans sa bouche). J'ai aujourd'hui 24 ans. Je vous laisse le temps de compter...
* Pour ceux qui ne comprennent rien au titre :
et
vendredi 4 avril 2008
Faut jamais dire jamais!
Je vous mets en situation. Lorsqu'il a posé le pied sur la lune, Neil Armstrong a prononcé les paroles bien connues : «One small step for a man, one giant step for mankind». Cependant, il ne s'est pas arrêté là. Il a aussi dit : «Good luck Mr. Gorsky». Pendant longtemps, personnes n'y comprenait rien. Voici l'explication:
Comme quoi, le jour où il y aura une semaine de quatre jeudis ou encore le jour où on découvrira une poule avec des dents, plusieurs personnes vont se morde les doigts! :)
jeudi 3 avril 2008
Sur les ondes
Aujourd'hui toutefois, je me délecte des histoires de l'administration Bush qui s'arroge des pouvoirs et qui s'entête à vouloir gagner son point même quand il est dans le tort. Succulent et pathétique à la fois.
Bref, vraiment génial comme émission, super agréable à écouter et qui me réconcilie avec le concept de la radio. Parce que la radio, comme ma mère me l'a toujours dit, ne nous confine pas à une concentration visuelle débilitante et abrutissante. On peut faire la vaisselle, conduire, magasiner, travailler, bref, faire tout plein de chose en écoutant la radio. Et ça nous donne quand même ce «feeling» d'interagir avec le monde. Contrairement au fait d'écouter de la musique sur disque ou en mp3, la radio offre le choix, l'inconnu, l'inattendu. On peut y trouver une forme de stimulation intellectuelle avec certaines émissions à débat. Le podcast radiophonique peut lui aussi être une excellente alternative.
J'ai été élevé avec CHRC qui jouait en permanence dans la cuisine. Ma mère écoutait André Arthur et le docteur Mailloux en me disant qu'il ne fallait pas croire tout ce qu'ils disaient mais que ça pouvait quand même être bien intéressant. Je me souviens d'ailleurs très bien de LA fois où elle a parlé à André Arthur, en onde, alors qu'il varlopait sans retenue notre petite île (paraît qu'il en a contre nous parce qu'il s'est endormi dans son camion au bout d'en bas et s'est réveillé, 4h plus tard, avec 5 pieds d'eau autour de ses portes). Elle lui avait rivé son clou et j'avais été la fille la plus populaire de l'école pendant une semaine, grosse différence en ce qui me concernait héhé.
Depuis plusieurs années, je n'écoutais plus la radio. J'ai eu ma phase CHOI, comme plusieurs jeunes cégepiens de Québec. Puis ensuite, j'ai fermé la radio. Pour longtemps. Parce que je n'y trouvais rien qui me rejoignait.
Aujourd'hui, j'y suis revenue, lentement. D'abord avec CHYZ, notre radio universitaire, avec ses animateurs qui parfois m'irritent tellement ils radotent et qui, d'autres fois, sont très intéressants. J'ai ensuite découvert les radios comme CKRL et CKIA. Je dois même confesser que j'écoute très souvent CJSQ Radio classique. Ça m'apaise. Le matin? Radio-canada en déjeunant, ça me rappelle un peu mes années à la demeure parentale. Et pour le divertissement plus intellectuel, je me rabats sur les podcast audios de Bazzo.TV (terminés depuis la semaine dernière, snif!), Bande à part, The Onion (qui a une version vidéo et une autre audio, pas les mêmes nouvelles) et le petit bijou qu'est This American Life.
Connaissez-vous la chanson Video killed the radio star, originalement interprété par le groupe anglais The Buggles, mais que j'ai connu avec The Presidents of United States of America? Est-ce que la télé a tué la radio? Peut-être. Mais je pense fermement que si les stations de radios jouent bien leurs cartes, les nouvelles technologies que sont internet, les lecteurs Mp3 et la baladodiffusion pourraient bien être le tremplin dont ils ont besoin pour regagner leur place au sein des grands modes de communication.
mercredi 2 avril 2008
La malédiction du H
Hacker (oui oui, c'est dans le dictionnaire), Hagard, Haineux, Haïr, Haïssable (bref Haine et tous ses dérivés), Haleine (qui peut, dans certain cas, être une arme létale), Hallebarde (une arme portée entre autre par les gardes suisses de Henri IV, merci Robert Merle!), Halloween (c'est la fête des monstres tsé, z'avez jamais vu un film d'horreur?), Hallucination, Handicap, Harcèlement, Hargne, Harpie, Harpon, Hart (encore une arme de l'époque moderne), Helminthe (tsé les vers là qui vont dans le monde et dans les chiens), Hémorragie, Hépatite, Herpès, Hideux, Hip Hop viarge!, Hold-Up, Holocauste, Homicide, Homophobe, Honte, Hoquet (c'est fatiguant ça), Hostile, Hurler, Hydre (la bibitte à sept têtes qui repoussent quand on les coupes), Hypocrisie, etc.
Aie, on rit pu! C'est pas un hasard ça là, ça devient une corrélation. Le H serait donc une lettre fondamentalement mauvaise, maléfique, diabolique.
Savez-vous ce qui me fait le plus peur? Quel chef d'état dément et à l'origine d'une des périodes les plus meurtrières de l'histoire récente avait un nom qui commençait par H? oui oui! HITLER. Et quel est le nom de notre premier ministre canadien? HARPER...
Moi en tout cas, ça me fait réfléchir
mardi 1 avril 2008
C'est le moins qu'on puisse faire!

* Merci, encore une fois, à mon frère qui trouve toujours le moyen de me faire sourire, que ce soit avec ses courriels d'images drôle, en me pitchant de la neige dans la face ou quand je le regarde sur cassette, à deux ans et demi, la face pleine de rouge à lèvres :)
La vérité sort de la bouche des enfants
Mon iPod, pourtant, interrompt mon labeur par un choix intéressant de chansons (il est sur random voyez-vous). J'ai droit au classique Good Ridance (Time of your life) de Green Day:
Another turning point, a fork stuck in the road / Time grabs you by the wrist, directs you where to go / So make the best of this test, and don't ask why / It's not a question, but a lesson learned in time / It's something unpredictable, but in the end it's right. / I hope you had the time of your life.
So take the photographs, and still frames in your mind / Hang it on a shelf in good health and good time / Tattoos of memories and dead skin on trial / For what it's worth it was worth all the while /It's something unpredictable, but in the end it's right. / I hope you had the time of your life
précédée de la chanson, beaucoup plus récente, Yellow Brick Road de l'album solo de Raine Maida.
If I knew now what I knew then, I'd / Back up do it all again, I'd / Take a bow, take it real slow / Take a ride down the yellow brick road
The winters were cold but we had your parents basement /This underground was for sinners and we embraced it / Magic pills, fairy tales, Syd Barrett's ghost / Oh, we'd all get on that spaceship / We measured our lives in coffee spoons / And those Friday nights quickly turned into Sunday afternoons / We weren't our money, our muscles or our regrets / We were having a mere life experience
Deux chansons qui, à leur façon, abordent le thème de la nostalgie et du temps qui passe. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai passé la journée de dimanche à regarder des films de famille vieux de 20 ans avec ma mère et ma grand-mère (tordant soit dit en passant), mais ça me parle beauoup aujourd'hui. Un espèce de dernier retour en arrière, dans cette enfance que je m'apprête à quitter définitivement pour l'aborder en observatrice. Un peu à la Peter Pan, je m'étais jurée, vers l'âge de 6 ans, de ne jamais perdre ce que je pourrais aujourd'hui décrire comme la perception enfantine. De ne jamais oublier ce que c'est d'être une enfant, de penser comme une enfant, de voir le monde comme une enfant. Et, malgré ma capacité à retrouver cet état d'esprit, surtout quand je suis avec des enfants, je sens tout de même que j'ai perdu une partie de cette vision. Inévitable maturation de l'esprit, on devient plus conscient du monde qui nous entoure, nos gestes et choix sont basés dans une structure sociale qui nous a modelés. On dit que l'éducation permet d'élargir nos horizons en tant qu'individu. Je me rends compte que, simultanément, elle rétrécit énormément le point de départ, la base à partir de laquelle nous percevons ces larges horizons.
C'est la fin de l'innocence, la perte de la naïveté, c'est le monde, les conventions, la société, le système, qui s'immisce en nous. On apprend à vivre dans le monde dans lequel on évolue mais, de ce fait, on désapprend complètement à seulement vivre. À être totalement ouvert, à ce que notre pensée soit vierge et libre de contraintes inconscientes.
On a besoin des enfants. On devrait les écouter beaucoup plus. Ils sont les seuls à voir le monde tel qu'il est.
vendredi 28 mars 2008
Prison bleue
Les hommes ont ri, ont peu réagi. Toutes les filles de la salle se sont toutefois regroupées autour du vêtement, intriguées. L'une d'entre nous l'a enfilée, puis ensuite une autre, et une autre. J'ai refusé de le faire, je n'en ressentais pas l'envie. Pourtant, toutes celles qui ont porté le vêtement ont dit ressentir un certain stress respiratoire, sortant de sous le tissu le visage rougi, essoufflées. Même en tant qu'observatrice, nous ne pouvions nous empêcher de ressentir un certain malaise. On ne voit pas grand chose sous la burqa. Et on ne voit absolument rien du visage de celle qui la porte. L'une de nous a suggéré que des hommes l'essaient. Intéressant comme idée non?
Bref, extrêmement troublant comme expérience, l'espace d'un instant. Nous avons ensuite parlé de la Tchétchénie qui, après avoir imposé le voile islamique, voulait imposer la burqa.
Je ne peux m'empêcher d'y voir un symbole fort et dangeureux. L'anihilation totale de l'identité, la répression de la femme et de son identité, la honte de la féminité au point où il faut la cacher. Je n'ai jamais été une grande fan du voile, encore moins de la burqa. Mais je me dis qu'au moins le voile ne dissimule pas le visage. Mais cette expérience-ci m'amène à conclure que ces bouts de tissus, qu'ils coûtent 10$ dans un marché de Kaboul ou 3000$ dans une boutique de couturier, restent le symbole de l'oppression de la femme et que toute autre argumentation, aussi sensée soit-elle, n'est que le vestige d'une éducation qui se transmet depuis des millénaires et qui tente encore de se justifier dans une société qui est loin d'être égalitaire entre les sexes mais qui fait des petits pas, une génération à la fois.
** Ajout: Je vous renvoie à un livre dont j'ai déjà parlé La Servante écarlate, de Margaret Atwood, qui raconte l'histoire d'une société occidentale qui a lentement glissé vers le conservatisme extrême jusqu'au point où les femmes ont perdu toute liberté et vivent selon des castes (épouse, reproductrice, domestique) et portent des vêtements qui les recouvrent en entier, anihilant leur identité et dont seule la couleur est symbole de leur fonction.
Mea Culpa (juste un peu)
Voici donc une petite exposition de mon cru que j'ai intitulé: Mon jardin de neige (brrrr kitsch à mort)
(si vous regardez comme il faut, vous apercevez dans le fond à gauche une ligne qui est en fait mon lac vu de loin. La profondeur sous vos yeux doit être multipliée par 10 pour comprendre la vraie étendue de ma cour arrière)
(l'arbre décharné qui est à droite est un cerisier de France, survivant d'un couple, qui produit des petits fruits acides, sucrés et délicieux)
(ce que vous voyez, dans le fond, à partir de la ligne d'arbre jusqu'à environ la moitié de la photo, ce sont mes voisins)
(ne vous méprenez pas, on est un bon 15 m au dessus du niveau de la mer, c'est une illusion d'optique)
(rien d'autre à dire. Pis oui, c'est le Massif en avant, gang de curieux!)
mardi 25 mars 2008
La Marsouine toute nue....
Dans mon envolée littéraire précédente, j'ai volontairement révélé mes origines. Depuis presqu'un an, plusieurs ont tenté de deviner sans jamais trouver de quelle île du Saint-Laurent pouvais-je bien venir. Après une réflexion qui dure depuis quelques semaines et sachant que j'avais déjà donné suffisamment de détails éparpillés pour qu'un détective motivé découvre sans peine mon identité, je trouvais un peu superflu de maintenir la mascarade.
Je vous révèle donc enfin le pourquoi et le comment de La Marsouine.
Comme vous l'avez déjà lu, j'ai passé presque toute ma vie non-adulte à l'Isle-aux-Coudres. Mes deux parents en sont originaires et y vivent encore et j'ai encore une grand-maman qui est là-bas (elle va m'apprendre à faire des beignes dimanche prochain!!!). Tantes et oncles aussi bien entendu. Lorsque je cherchais un nom à donner à mon blogue, j'ai rapidement adopté le pseudonyme de Marsouine. Tout d'abord parce que, comme tous mes compatriotes de naissance ou d'adoption, cette île, on l'a dans la peau et dans le sang et ce, jusqu'à la mort. Avec tous ses défauts et toutes ses qualités. Ensuite, parce que je constate lentement que mon désir d'écriture doit prendre ses racines dans mes origines. Le récit de la Traversée est en fait très banal et semblable à plusieurs autres dans mon patelin. Mais je me suis dit que, pour vous, il serait nouveau et peut-être même intéressant. J'apprends, lentement, à intégrer mes racines dans ma plume, pour qu'elle soit solide et intègre.
Mais pourquoi m'identifier comme Marsouine, surtout avec une photo de béluga? Très simple en réalité. «Par che nous», comme on dit, les bélugas, ça s'appelle des marsouins. Ah, on a tort, on le sait, mais on les appelle de même pareil. Fin de l'histoire. Deuxième partie: pourquoi diable m'approprier le nom erroné de ces jolis mammifères? La réponse se trouve dans un film de Pierre Perreault: «Pour la suite du monde», qui fait partie d'une trilogie (Le Règne du jour et Les Voitures d'Eau) sur l'Isle-aux-Coudres (on voit mon grand-père dedans, le fameux Edgar Bouchard à qui j'ai volé son nom pour mon conte). En fait, le premier volet raconte la fameuse pêche aux marsouins (bélugas) qui a longtemps été le principal moyen de subsistance de mes ancêtres. Tellement que, lorsque ceux-ci arrivaient à Québec pour vendre leurs prises, ils empestaient tellement la baleine que les citadins leur donnèrent le nom de Marsouins.
Et me voici donc, webambassadrice de mon patelin, m'appropriant sans remords ni consultation, le titre de Marsouine :)
p.s. Juste pour vous, j'ai pris des photos ce week-end. Je vous mets ça en ligne d'ici demain
vendredi 21 mars 2008
La traversée de la tempête des granges
Alors que le dernier sac de courrier était embarqué à bord du canot, une lumière s'approchait sur le quai, révélant lentement la calèche du curé de Baie-Saint-Paul. «Monsieur Bouchard!», cria le curé en sautant par terre, «J'suis donc content de vous avoir attrapé! Je pensais que vous seriez déjà parti à c't'heure-là. J'ai une jeune dame qu'est arrivée au presbytère y'a une couple de minutes pour me demander l'asile pour la nuit, ben certaine que personne de l'Isle traverserait à soir vu la tempête qui s'annonce. Mais j'avais su par la dame du magasin Simard que vous étiez v'nu pareil avec vos fils. Faque on a pris une chance de v'nir au quai d'un coup que vous seriez encore là. Pensez-vous que vous pourriez prendre une passagère pour l'amener à l'Isle?»
Pendant les explications du curé, une jeune dame était descendue de la calèche. Vêtue d'une pèlerine bleu marine, sont visage était dissimulé par son capuchon, bordé d'hermine, une tenue qui démontrait une certaine aisance, peu courante dans la région. Lentement, la jeune femme ramena son capuchon derrière elle et se présenta: «Bonjour monsieur Bouchard. Vous seriez bien aimable de me permettre de traverser avec vous. J'avais perdu espoir de pouvoir me rendre à l'Isle avant lundi mais je dois à tout prix y être pour Pâques. Pouvez-vous m'emmener?»
Le bonhomme Guegard plissa les yeux en essayant de reconnaître la jeune femme devant lui. Elle avait un air familier qu'il ne pouvait identifier mais il n'oserait jamais poser des questions à une aussi jolie créature. «Ben sûr que vous pouvez embarquer mam'zelle! Mais vous êtes pas peureuse? La mer s'annonce pas ben ben facile à soir.» lui répondit le bonhomme.
«Appelez moi Adèle s'il-vous-plaît. J'ai vu pire monsieur Bouchard et, croyez-moi, le diable lui-même ne pourrait pas m'empêcher de traverser le fleuve.» s'exclama la jeune femme. Tous les hommes se turent soudainement et regardèrent Adèle avec un air réprobateur. Mal à l'aise, le bonhomme Guegard marmonna: «Faut les excuser, mam'zelle Adèle, mais c'est qu'en mer, mieux vaut pas invoquer le malin à la légère, c'est pas de bonne augure. Donnez moi vot' valise que j'la mette dans le canot» dit-il en saisissant les bagages d'Adèle.
Ils quittèrent le quai quelques minutes plus tard, une légère brume s'étant levée sur le fleuve aux glaces brisées. Le canot allait lentement, les hommes prenant plus de précautions qu'à l'habitude pour ne pas effrayer leur passagère, les traversées printanières étant toujours plus risquées. Mais celle-ci fixait le lointain, avec une flamme dans les yeux et une attitude fière de conquérante. Pour détendre l'atmosphère, le vieux bonhomme Guegard réfléchissait tout haut, laissant son aîné mener le canot.
«C'est ptête ben ma dernière traversée. J'm'en viens trop vieux pour ça. Ma femme aime pas ça que je m'en aille de même de l'autre bord quand le fleuve est pas clair. De toute façon, y paraît qu'y veulent nous mettre une traverse d'hiver. Un brise-glace qu'y appellent ça. C'est un peu comme la fin de que'que chose. J'ai comme l'impression de vous connaître, mam'zelle Adèle. Z'êtes-t-y une fille de la Baleine ou ben de l'Anse?» Adèle lui sourit et ne dit mot.
«Oh j'veux pas être indiscret vous savez. Ma mère m'a appris qu'il fallait pas trop poser de questions aux dames.» Après un moment de silence, le bonhomme Guegard repris: «Yé supposé d'avoir une veillée demain soir à la salle municipale. Paraît que ça va être ben plaisant. Moi, j'danse pu, sauf des fois à la mi-carême, mais ma femme aime ben ça aller dans ces veillées-là pour jouer aux cartes avec la veuve Leclerc pis le vieux bonhomme Perron. Pendant ce temps-là moi, je r'gard les jeunesse qui s'epivardent, j'aime ça les jeunesses, ça a tout le temps l'air d'avoir des promesses dans les yeux. Oh, mes fils eux-autres, y sortent pas trop. Alexis, le grand en avant, sa femme vient d'avoir des jumeaux pis avec les 3 qu'y'avait déjà, il reste avec elle pour pas qu'elle se fatigue trop. Elle a passé proche vous savez mais la Sainte-Vierge veillait au grain. Michel lui, y va aller prendre la relève au phare pour que Ti-Georges puissent aller se dégourdir un peu. J'pense ben que Tancrède, ça c'est mon plus jeune ça, lui qui est à vot' gauche, il serait sorti un peu. Vous savez, à 21 ans, y doit ben commencer à avoir envie de courtiser une des filles à 'Poléon. Mais sa soeur, ma fille, est tu' seule à la maison avec le p'ti pendant que son mari travaille au port, à Montréal, pis ma femme a demandé à Tancrède d'aller y tenir compagnie pendant qu'on serait à la veillée. A reste su' l'cap pis ça peut être ben solitaire su l'cap...»
Le vieux bonhomme Guegard devint silencieux, perdu dans sa réflexion sur sa maisonnée. Le canot avançait bien malgré les vents qui devenaient plus forts. Il observait Alexis qui menait l'embarcation avec fermeté et assurance. Il voyait ses deux plus jeunes qui ramaient avec lui et qui couraient sur les glaces quand elles étaient encore assez prises. Le pti Tremblay se débrouillait pas pire en arrière. Il travaillait à la ferme de monsieur Bouchard depuis quelques années maintenant et il faisait un peu partie de la famille.
Arrivé environ aux deux tiers du fleuve, la traversée commençait à être plus ardue. Les hommes suaient à grosses gouttes et le bonhomme Guegard avait remplacé le jeune Tremblay à l'aviron. On voyait à peine la lumière du phare et, même si personne ne disait mot, il devenait clair que les hommes s'inquiétaient s'ils n'étaient pas partie du Nord trop tard. La jeune Adèle, quant à elle, restait stoïque malgré la tempête naissante, les yeux fixés au fleuve en direction de la pointe de l'Islet. Devant son calme, les hommes ne voulaient tout de même pas avoir l'air plus peureux qu'une jeune fille. Ils redoublèrent d'efforts en tentant de s'orienter quand, soudain, droit devant eux, une lueur rougeâtre se dessina au loin. Perplexe, les hommes se dirent que, voyant que le temps devenait mauvais, le maître de poste devait avoir envoyé des hommes faire un bûcher pour orienter les voyageurs. Ils mirent le cap sur la lueur, sans remarquer que leur passagère s'était mise à respirer plus vite, comme si elle était soumise à une grande tension.
Après une demie-heure d'efforts, ils aperçurent enfin la rive mais il n'y avait aucun feu. Ils accostèrent, épuisés mais heureux d'être arrivés. Le bonhomme Guegard envoya Alexis chercher les chevaux chez les Dufour, qui vivaient à un demi-mille et à qui ils les avaient laissé. Monsieur Bouchard aida sa passagère à mettre pied à terre et il s'affairait à débarquer les sacs de courrier avec son fils quant ils entendirent un son de cloches qui se rapprochait. C'était trop vite pour qu'Alexis ait eu le temps d'arriver chez les Dufour, d'atteler et de revenir. Pourtant, un équipage approchait.
C'était Siméon Harvey, un jeune homme de la baleine qui était revenu de la ville avant les Fêtes. Il faisait des études classiques pour devenir médecin mais quand son père était mort, malgré les protestations de sa mère, il était revenu à la maison pour prendre soin d'elle, de la terre et de ses jeunes frères et soeurs. «Monsieur Bouchard, vous arrivez du Nord?» cria-t-il en attachant ses chevaux.
«Ben oui mais veux-tu ben me dire s'que tu fais icitte le jeune? On était même pas sûrs de revenir à soir pis ça a dû te prendre au moins une demie-heure pour t'en venir de che vous!» lui répondit le bonhomme Guegard.
«Ah je saurais pas trop comment vous le dire monsieur Bouchard. J'm'étais couché de bonne heure parce que j'suis supposé d'aller déneiger à l'église demain matin. Pis j'ai faite un drôle de rêve, j'me rappelle pas trop ce que c'était. J'me suis comme réveillé tout d'un coup pis, je sais pas pourquoi, ya que'que chose qui me disait de vnir à l'Islet. Faque j'ai attelé pis chu parti. Maman me trouvait un peu fou mais c'était comme qui dirait, plus fort que moi», expliqua-t-il en s'approchant. Il n'avait pas encore aperçu la jeune femme qui avait remis sa pèlerine de façon à ce qu'on ne puisse distinguer ses traits.
«Ben, c't'un drôle d'adon. Nous autres aussi, yé arrivé de quoi de ben étrange. Pendant qu'on s'en venait, on avait un peu perdu nos repères pis on était pu sûrs trop trop d'aller dans la bonne direction. Tout d'un coup, ya comme une grande lumière qui est apparut envers la pointe de l'Islet. Faque on s'est dirigé par là. Sauf qu'une fois icitte, y'avait pu rien. En tout cas, astheure que t'es là, tu vas nous donner un coup de main pour remonter le canot, Alexis devrait pas revenir avec les chevaux avant une bonne secousse» lui dit le bonhomme Guegard.
En s'approchant pour aider les hommes, Siméon aperçu enfin la silhouette d'Adèle. Il s'arrêta net, un peu intrigué. C'est à ce moment que le vent tomba. Adèle retira son capuchon, révélant son visage. Retenant un cri, Siméon s'exclama: «Adèle? Adèle! C'est toi? Mais, mais, qu'est-ce que tu fais ici?» Tous les hommes se tournèrent vers eux, étonnés de voir que Siméon connaissait leur passagère.
«Bonsoir Siméon. Je suis venue de Québec. Je ne pensais pas être en mesure de traverser ce soir mais monsieur Bouchard a eu la bonté de me prendre avec lui. La lettre qui t'annonçait ma venue doit d'ailleurs être dans un des sacs qui est traversé avec nous. Je suis venue pour toi Siméon, pour rester. J'ai aussi apporté ceci...» dit-elle en extirpant une grande enveloppe de sous sa pèlerine. «C'est une lettre du Dr. Saint-Gelais. Il a pris des arrangements pour que tu puisses passer ton évaluation à Baie-Saint-Paul. Il m'a aussi donné ton diplôme et les papiers nécessaire pour que tu t'établisses ici. Je les ai remis au curé de Baie-Saint-Paul qui les donnera au docteur Toussaint. Celui-ci te les remettra après ton évaluation.»
Poussant un cri de joie, Siméon pris Adèle dans ses bras et la fit virevolter. Un peu perdus, le bonhomme Guegard intervint. «Wo, wo le jeune. Je veux ben craire que tu connais la demoiselle mais c'est pas une conduite digne d'un chrétien, de faire des affaires pareilles dehors en pleine tempête. V'la mon Alexis qui arrive là. J'vais le laisser s'occuper du courrier avec les jeunes pis toi, moi pi mam'zelle Adèle, on va s'en aller chez ta mère avec ta carriole pis tu vas m'expliquer toute cette histoire-là»
Pendant le trajet du retour, Siméon expliqua au bonhomme Bouchard que lui et Adèle s'étaient connus à Québec. Elle était la fille de l'ami de son père chez qui il logeait. Ils étaient devenus amoureux et il lui avait promit de la demander en mariage à son père dès qu'il obtiendrait son brevet. Toutefois, la mort de son père et ses obligations familiales l'avaient obligé à interrompre ses études. Il était revenu à l'Isle, incertain de son avenir. Il avait demandé à Adèle de ne pas l'attendre en vain.
Une fois arrivés chez la veuve Tremblay, Adèle termina l'histoire. Morte de chagrin, Adèle s'était confiée à son père sur leurs amours et sur la promesse de Siméon de la demander en mariage. Étant fille unique et orpheline de mère, son père était très attaché à Adèle et ils étaient très proches. Après avoir longuement discuté avec sa fille et constaté la fermeté de ses affections, il intervint auprès du docteur Saint-Gelais, qui supervisait Siméon pour l'obtention de son brevet. Découvrant que, selon le docteur Saint-Gelais, Siméon pourrait certainement réussir son évaluation même si son externat avait été écourté, il arrangea les choses pour que Siméon puisse compléter son brevet et, cédant aux demandes pressantes d'Adèle, il la laissa partir elle-même pour apporter à Siméon la lettre du docteur Saint-Gelais ainsi qu'une lettre de lui, ou il acceptait de lui donner sa fille en mariage. Malgré l'heure tardive, la veuve Harvey et le bonhomme Guegard laissèrent les tourtereaux à leurs retrouvailles. Monsieur Bouchard pris le chemin du retour avec Alexis qui était venu le chercher après avoir déposé le courrier, épuisé par la traversé et remué par les émotions dont il avait été le témoin bien involontaire.
Épilogue
Le lendemain soir, à la salle municipale de l'Isle-aux-Coudres, c'est un Siméon Harvey tout pimpant, sa fiancée au bras, qui arriva à la veillée de Pâques. Le bonhomme Guegard ne les lâcha pas du regard de la soirée, tout heureux d'avoir pu aider à réunir un «aussi beau couple de jeunesses». Quant à leur traversée hors du commun, aux senteux qui mémèraient que le diable y était pour quelque chose, le bonhomme Guegard leur répondait: «J'suis pas un homme assez savant pour dire si c'était Dieu ou le Diable qui a fait qu'on a pu se rendre à bon port. Mais j'ai ben de la misère à croire que le Malin aurait eu à coeur de rendre une aussi belle promise à son fiancé, foi d'Edgar Bouchard».
* Bien que plusieurs éléments soient historiquement exacts, je ne suis pas assez au fait du procédé exact de la traversée en canot ni des coutumes de l'époque pour être certaine de n'avoir commis aucune erreur, factuelles ou temporelles. J'invoque la license artistique :)
** Tous droits résérvés La Marsouine
jeudi 20 mars 2008
Jingle bells, jingle bells... oups, pas le bon mois!
Demain soir, l'Élu, mon frère, Naslun et moi partons pour l'Isle. Youhou! Fait plus de deux mois que je n'y suis pas allé et c'est loonnnnnnnnnnng. Je parlais à ma mère hier, de ça justement.
Moi: Fak on arrive vendredi soir là.
Ma maman: C'est bien. Je vais m'arranger pour que ta chambre soit libre
*Pendant les rénos, ma chambre était devenu un entrepôt pour la cuisine
Moi: Est-ce que Naslun est invité?
Ma maman: Ben oui il est invité mais j'suis pas certaine qu'il va avoir beaucoup de plaisir ce week-end...
Moi: ??? (je m'exprime beaucoup avec mes sourcils..)
Ma maman: Ben c'est plein de neige autour de la maison et il ne sera pas capable de grimper sur les bancs de neige.
Moi: Quoi? Ce chien là? Ne pas aimer la neige? Est-ce qu'on parle du même chien? Il est en amouuuur avec la neige, c'est presque sexuel son affaire!!! Pis si tu penses que tes ptits bancs de neige vont lui faire peur. Il y en a un dans notre ruelle, 20 pieds de haut, coupé à 90 degrés par la déneigeuse pis j'te dis qu'il l'enjambe en deux temps trois mouvements. Stun alpiniste!
Bref, beaucoup de plaisir en perspective, pour tout le monde, puisqu'il n'y a rien de plus agréable qu'un chien speedé complètement brûlé. De notre côté on va patiner, sortir au bar de mes amis, aller voir leur bébé, souper en famille et jouer au scrabble devant le foyer.
J'vous inviterais bien toute la gang mais vous allez avoir peur de descendre la côte :P
mercredi 19 mars 2008
Funny Games

Je n'ai rien d'autre à dire....
Merci à mon frère pour l'image
mardi 18 mars 2008
Parlons en donc!
Maintenant, parlons en plus. J'aborde, dans mon billet précédent, un tabou doublement tabou. La masturbation, pour commencer, et le plaisir féminin, pour continuer. Ce n'est pas un tabou nouveau. L'Église nous a bien appris depuis des siècles, que l'acte sexuel ne devait avoir lieu que pour la reproduction et qu'aucun plaisir ne devait en être tiré. Depuis, les choses ont changé (un peu) mais, ne soyons pas naïf, ce genre d'endoctrinement demande plusieurs générations avant de s'effacer complètement. Le sexe, le plaisir, l'érotisme, sont maintenant des sujets discutés plus ouvertement. La «relation sexuelle» entre deux individus peut être facilement abordée, de façon générale et «mécanique», sans susciter trop de remous. On constate toutefois que l'équité homme/femme est loin d'être arrivée dans ce domaine, vu la quantité incroyables de revues au contenu porno soft (style Summun et Maxim) ou carrément plus éloquent (Playboy, Juggs, etc.). Je suis certaine qu'ils ont leurs équivalents féminins mais le simple fait que je puisse facilement nommer les revues pour hommes et ne même pas connaître une seule revue pour femme est, selon moi, très révélateur.
Les magazines pour femmes (Clin d'Oeil et autres) parlent aussi de la sexualité féminine mais dans une optique plus romantique, plus sensuelle. J'ai rarement vu, bien que je ne sois pas une habituée de ces publications, un article aborder plus cruement la question des objets sexuels féminins ou de l'orgasme féminin. Et encore, quand c'est le cas, c'est souvent abordé d'un point de vue très mécanique et dans le contexte de la relation sexuelle. En tant que fille, je peux dire qu'il y a très peu de filles dans mon cercle avec qui je pourrais discuter de masturbation sans malaise. Mais les choses changent, lentement. Je me souviens d'une émission du midi, avec Louise-Andrée Saulnier, qui abordait le sujet sans détour et je dois avouer que j'adorais cette émission. J'en ai appris beaucoup de choses et lorsque j'ai été confrontée à certaines situations, j'avais l'information nécessaire pour les gérer. Parce qu'il y a aussi toute une dimension d'éducation à la question, qu'il ne faudrait pas négliger.
Je fais seulement une constatation ici, un genre d'état de la question. Je n'ai pas de réponse ni de questions. Même moi, malgré mon acquisition de dimanche soir, je ne sais même pas encore si je vais m'en servir, j'ai des tabous envers moi-même! Mais bon, selon Sex and the City, c'est un must pour toute femme qui se respecte et c'est une religion pour moi cette émission héhéh :)
J'aimerais vraiment vous entendre (vous lire en fait) sur la question. Je ne veux rien savoir de personnel mais plutôt votre opinion, que vous soyez un homme ou une femme, sur votre perception de la question. Existe-t-il un débat? Est-ce que vous croyez que c'est le genre de chose qui devrait effectivement rester dans l'intimité la plus stricte? Pourquoi est-ce que le standard est différent pour l'homme et la femme selon vous? Je suis toute yeux (parce que toute oreille, ça fitte comme pas).